Métaux précieux / places de marchés : mais pourquoi ces records ? (3/3)

Dubaigm La forte hausse des cours des métaux précieux n’est pas le seul fait marquant du secteur. Il nous faut aussi relayer les nombreuses nouveautés quant à l’organisation même de la cotation des métaux fins. C’est officiel : les marchés de métaux précieux « secondaires » fleurissent de partout. La forte de la demande de métaux fins n’est plus à prouver, et elle ne touche plus que les pays occidentaux, loin de là.  A côté des grandes places de marché internationales de Londres, Chicago et Tokyo, d’autres acteurs, plus proches de leurs clients, font leur trou. Et tout spécialement ces derniers jours. Le contrecoup du printemps, sans doute… Le Blog Finance tente de faire le point sur ce sujet à l’actualité aussi débordante que méconnue. 

Ci-contre : dessin du futur Dubaï Mall, en cours de construction, qui devrait être l’un des plus grands – par sa taille du moins – marché de l’or au monde dès qu’il sera ouvert, d’ici la fin de l’année 2006.

Note aux lecteurs : nous avons revu et augmenté les derniers paragraphes de notre papier de vendredi portant sur les nouveaux marchés de métaux précieux, pour en faire un article à part entière. Le voici…

Nota (mardi 4 mars, 17 heures) : nous avons rajouté une information concernant le lancement de ‘futures’ or sur le marché russe.

  • Les Emirats arabes unis, futur grand marché des métaux précieux ?

Nous avions parlé, mardi dernier, de la première cotation, le 27 mars, d’un tout nouveau contrat à terme (‘future’) aurifère en dollars américains sur le marché de Chine nationaliste Taiwan Futures Exchange (TAIFEX). Il ne s’agit pas d’un cas isolé !

DmccAux Emirats arabes unis (EAU) existe depuis la fin de l’année 2005 le Dubai Gold & Commodities Exchange (DGCX). Il s’agit d’une place de marché prenant la forme d’une joint-venture entre le Dubai Multi Commodities Center (DMCC), propriété de l’Etat de Dubai, avec 50% des parts, et deux acteurs indiens : l’entreprise de services informatiques spécialisés FTIL (40%) et le marché Multi Exchange Commodities of India (10%).

Signalons que le DMCC a changé de nom le 5 mars 2006 ; auparavant, il s’appelait ‘Dubai Metals and Commodities Centre’. Afin d’éviter une raison sociale trop spécialisée, ‘Metals’ est devenu ‘Multi’ le mois dernier.

Ce mardi 28 mars 2006, le DGCX a lancé, en présence de nombre d’officiels émiratis dont le ministre d’Etat des Affaires financières et industrielles, Mohammed Khalfan bin Kharbash, la première cotation de contrats à terme sur l’argent de l’histoire de Dubaï. Il s’agit d’un contrat portant sur 1.000 onces d’argent (31 kilogrammes) dont les échéances sont mars, juillet septembre et décembre. « Lorsque les contrats arrivent à maturité », écrit le quotidien émirati The Khaleej Times du 29 mars suivant le communiqué, « la position est débouclée par la livraison de barres d’argent produites par 10 fondeurs agréés respectant les standards de bonne livraison de Dubaï ».

AgtowerPhoto : la future « Ag Tower », Ag étant le symbole chimique de l’argent, du quartier de la Bourse de Dubaï. Haute de 37 étages, elle sera destinée aux intervenants du DMCC. Elle sera située non loin de l' »Au Tower » (« Au » pour or) et de l’Almas Tower (Almas signifiant « diamant » en arabe), ce qui marque les intentions du Dubaï en tant que marché de pierres et de métaux fins.

Vice-président du DGCX, Jignesh Shah indique dans le journal que « la négociations des futures sur argent complètera utilement nos contrats sur l’or, qui ont déjà rencontré un grand succès ». Le Khaleej Times ajoute que les négociations des futures sur or ont porté sur 31.989 kilos de métal en mars, contre 6.478 kg en janvier. Manifestement, la demande est bien là… Jignesh Shah ajoute que le produit sur l’argent a été proposé suite à l’expression du besoin par des acteurs de marché.

Le docteur Eckart Woertz, du GRC, dont nous avons déjà parlé dans l’article précédent, a une opinion sur le sujet.

Fin de l’article publié par le docteur Eckart Woertz dans divers journaux arabes de langue anglaise le 30 mars dernier : Time for Gulf economies to increase gold reserves

Le Blog Finance a obtenu l’accord de l’auteur avant de traduire et de reproduire ses propos.

(…)

Avec l’établissement du Dubai Gold & Commodities Exchange (DGCX), la ville est bien partie pour devenir un centre international majeur dans la négociation des métaux précieux. De par sa position géographique et sa place dans les fuseaux horaires, Dubai est une « fenêtre temporelle » bien pratique entre l’Asie et l’Europe. Le DGCX sera la seule place de marché mondiale qui sera ouverte les samedi et dimanche. Ainsi, la conjugaison de l’avènement d’Internet et de la masse croissante d’investisseurs en métaux fins devrait profiter à l’attrait de la place de Dubai.

Un autre avantage de Dubai est qu’il ne se limitera pas à la négociation d' »or papier », c’est-à-dire ces contrats que sont les ‘futures’ (contrats à terme) ou les options, comme le font Tokyo et New York. Car Dubai sera aussi soutenu par la négociation vivante de l’or physique. Ce dernier point va devenir de plus en plus important à mesure que la confiance dans les produits dérivés sur or pourrait décroître, lorsqu’éclatera le côté problématique des positions dérivées ‘courtes’.

Souvenons-nous à ce propos que le COMEX à New York a renoncé à la livraison physique de l’argent en 1980, après la hausse du métal à 50 dollars l’once qui a suivi la spéculation des fameux frères Hunt. Pour se doter du statut de centre de négociation de métal physique, Dubai ne peut compter sur  les banques centrales occidentales pour combler éternellement le déficit du marché de l’or par leurs ventes.

Un jour viendra où la seule offre de métal disponible viendra des compagnies minières. Tout comme le pompiste se soucie naturellement d’où vient l’essence qu’il vend, Dubai et sa région devraient développer leur intérêt pour des investissements croissants dans le secteur aurifère afin de sécuriser les futurs approvisionnements en or de cette place de négociation émergente.

En lui laissant la responsabilité de ses propos, nous vous invitons à méditer sur ces propos du bon docteur Woertz…

  • Même en Hongrie, l’or fait des émules…

Logo_buda Ce n’est pas tout : l’agence spécialisée dans l’information financière de l’AFP, AFX, a écrit dans une dépêche datée du 28 mars dernier que la Bourse de Budapest, en Hongrie, va lancer la négociation de ‘futures’ sur or à partir du 20 avril prochain. L’annonce initiale provenait d’une dépêche locale reprenant les propos du CEO de la Bourse hongroise, Zsolt Horvath, qui ajoutait que le produit devait encore être validé par les autorités de régulation.

Les plus-values sur l’or ne sont pas taxées en Hongrie, selon AFX, ce qui facilite les choses. La négociation ne coûtera que 64 centimes d’euros par contrat. « Les contrats porteront sur 1 kilo d’or mais seront convertis en dollars par once pour la vente au détail et la livraison », ajoute l’agence. L’or sera physiquement fourni par les membres agréés du London Bullion Market Association britannique, et par le fondeur hongrois MetalArt.

  • Et bien sûr, la Chine ne cesse de développer ses propres marchés de métaux fins

Sge Et encore, et encore… la Chine ! A en croire le fil d’information financière Dow Jones Newswire en date de vendredi 30 mars, le marché chinois de l’or, le Shangaï Gold Exchange, serait sur le point de lancer un contrat sur l’argent. Mais cette fois-ci, il ne s’agirait pas d’un contrat à terme, un ‘future’ dont la date et le prix de livraison sont fixés à l’avance. Mais d’un marché au comptant, ou « spot’. Nous citons la dépêche, fort peu reprise, de DJ Newswire : « selon les propos tenus par un de ses cadres dirigeants jeudi, le Shangaï Gold Exchange espère lancer les premières négociations d’argent au comptant au mois de juillet 2006, mais la mise au point des détails de l’opération est toujours en cours ».

Cette information recoupe une autre information disponible sur le site du London Bullion Market Association, le marché international de l’or et de l’argent de Londres : selon sa liste de « bonne livraison » (‘Good Delivery’) sur l’argent disponible à cette adresse, qui répertorie les fondeurs-affineurs présentant suffisamment de garanties pour pouvoir accéder au LBMA, 9 fondeurs chinois sont maintenant enregistrés.

Par ailleurs, la liste des fondeurs-affineurs chinois d’or éligibles au LBMA s’est accrue le 28 mars 2006 de deux groupes chinois supplémentaires : Zhongyuan Gold Smelter et Zijin Mining Group, ce qui porte à cinq le nombre de fondeurs d’or de bonne livraison dont dispose la Chine sur le principal marché mondial des métaux précieux.

Cnp1990panda1oz100yEnfin, selon une dépêche de l’agence de presse chinoise Xinhua disponible sur le site Internet de SGE en date du 26 mars, le SGE « va bientôt lancer la négociation ‘spot’ de platine, après approbation par le Conseil d’Etat ». Selon Paul Yin, un des directeurs du SGE, la taxation applicable au platine ‘spot’ sera la même que celle valable pour l’or. Selon la SGE, une nouvelle plate-forme de négociation est en cours de préparation, de même que la préparation de fondeurs-affineurs internationalement reconnus. Un spécialiste local interrogé par Xinhua estime que la négociation de ce métal permettra « de maintenir le prix du platine en Chine en ligne avec celui du marché international et réduira la contrebande de métal ». Photo : pièce « Panda » d’une once de platine d’une valeur faciale de 100 yuans frappée en Chine populaire en 1990.

La dépêche rappelle que le marché de l’or de Shangaï, comme celui de Dubaï, n’a ouvert ses portes que très récemment : en octobre 2005. Bref, l’Empire du Milieu avance aussi ses pions, à grande vitesse, sur le marché des métaux précieux, si besoin était de le prouver…

  • Même la Russie s’y met ! (ajouté le 04/04/2006 à 17 heures)

Logo_rts2 At last but not least, une dépêche d’une des agences de presse officielles de Russie, RIA Novosti, nous apprend hier que ce pays est décidé lui aussi à entrer dans la danse des produits financiers sur or. Et la Russie, elle aussi, est pressée : selon une dépêche datée d’hier soir, FORTS (pour ‘Futures & Options on the RTS’), le compartiment des produits dérivés du marché russe Russian Trading System (le RTS, qui s’écrit en cyrillique ‘PTC’, est libellé en dollars US et en roubles, à la différence du MICEX, fonctionnant en roubles), souhaite lancer des contrats à terme sur toute une série de matières premières.

Oleg Safonov, président du RTS cité par RIA Novosti, déclare que « nous considérons que les contrats à terme sur l’or, les produits agricoles, et les métaux sont très prometteurs ». Des ‘futures’ sur des produits pétroliers sont également envisagés. Selon l’agence, Safonov a indiqué qu’il cherchait à ce que ses clients puissent négocier des ‘commodities’, et que « tous les documents nécessaires ont été soumis au Service financier des Marchés financiers ».

Selon lui, les prix de bases de ces produits seront coordonnés avec ceux des marchés internationaux ; « les dérivés sur les matières premières sont une priorité », déclare-t-il selon RIA Novosti.

Safonov déclare qu’il souhaite que la négociation de contrats à terme sur des produits de taux de court terme soient lancée avant le premier juin. Aucune date n’est mentionnée pour les autres produits, mais Safonov entend s’y prendre « relativement vite ».

Les autres articles de ce dossier :

  1. Métaux précieux : mais pourquoi ces records ? (1/3)
  2. Métaux précieux/or : mais pourquoi ces records ? (2/3)
  3. Métaux précieux /places de marché : mais pourquoi ces records ? (3/3)

Sur le sujet des marchés et produits sur métaux précieux dans les pays émergents :

(5 commentaires)

  1. Merci Emmanuel pour ce dossier palpitant !
    Je vais aller retrouver mes amis du Quebec
    pour connaitre les dernières réactions
    à ta compilation d’infos !

  2. merci pour votre article, pouvez vous me donner des noms de societe de minerais d argent coté en bourse ???
    merci d avance.

  3. Toujours un plaisir de te lire Emmanuel.
    J’vais p’têt bin me renforcer sur les minières

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