Alors que nos marchés ont l’air surévalués, il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme, et d’écouter les avertissements des économistes. Il faut recueillir des témoignages, concrets, et se rappeler comment le débandade immobilière japonaise a freiné l’économie du pays du soleil levant. Globalement, l’immobilier y a perdu plus de la moitié de sa valeur, et ont peut – on DOIT ! – en tirer 3 leçons principales.
1. On doit refuser de laisser s’installer dans les mentalités l’assertion que les prix du m² ne baisseront jamais, voire qu’ils monteront toujours. Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel.
Cette vision, trop optimiste pour être réaliste, pousse au surendettement, c’est-à-dire à l’acquisition conclue dans l’euphorie au delà de ses capacités financières. Ne pas nier l’ampleur de la bulle, ne pas cultiver avec entêtement l’aveuglement face à la spéculation, et prétendre qu’elle n’existe pas, voici la leçon de sagesse japonaise.
2. Pour le successeur de Greenspan à la tête de la FED, Ben S. Bernanke, l’immobilisme de la Banque Centrale Japonaise durant les années qui ont précédé le krach, doit servir d’anti-modèle.
3. Il faut tout mettre en place pour faire atterrir le marché en douceur, favoriser le « soft landing », car un krach, ou un « hard landing », constitue un choc pour l’économie. Le Japon en est la preuve vivante.
Comme nous l’avions décrit dans notre rubrique, notre gouvernement a déjà envoyé quelques signaux, en faisant marche arrière dans le relèvement du plafond de ressources pour bénéficier du prêt à taux zéro ou en supprimant la mesure Sarkozy qui favorisait les donations.
Sans oublier l’arme monétaire de la BCE. On a bien voulu l’utiliser finalement, et on « consent » à la ressortir encore dès l’arrivée des premières hirondelles, malgré le tollé général. Mais ces marches arrières bien timides, interviennent-elles à temps ?
Article publié le 26 décembre 2005.
j’ai republié ici à la une les deux articles sur le Japon
Le gouvernement japonais décrète la rigueur.
Les dépenses publiques baisseront de 3% l’an prochain.
[26 décembre 2005]
LE GOUVERNEMENT japonais, réuni en Conseil des ministres extraordinaire, a approuvé samedi le projet de budget de l’Etat pour l’année 2006-2007 (avril-mars). C’est le plus austère depuis huit ans. Les dépenses doivent en effet passer sous la barre des 80 000 milliards de yens, en recul de 3% par rapport à 2005-2006. Grâce à la reprise économique, les recettes fiscales attendues sont en hausse de 4,3%.
Le budget prévoit aussi l’emprunt de 29 973 milliards de yens, soit 12,8% de moins qu’en 2005-2006. Ce qui n’empêchera pas la dette publique d’atteindre 151% du produit intérieur brut (PIB) en mars 2007, un record parmi les pays développés. Record qui ne semble pas inquiéter les Japonais : leur taux d’épargne est tombé à 5%, soit moitié moins que la moyenne des pays riches.
http://www.lefigaro.fr/eco-monde/20051226.FIG0081.html?145118
très clair, merci