Alcoa – le géant américain de l’aluminium- a annoncé lundi avoir dégagé un bénéfice net de 608 millions de dollars au premier trimestre 2006, plus que doublé par rapport au même trimestre de 2005. Le groupe semble bénéficier à la fois des effets positifs de sa restructuration ainsi qu’une forte demande.
Depuis sa création, le groupe n’avait jamais enregistré un tel bénéfice net trimestriel ni un tel niveau de chiffre d’affaires (7,24 milliards, +16,4% sur un an).
Au premier trimestre 2005, Alcoa avait dégagé un bénéfice net de 260 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 6,22 milliards. La progression du bénéfice net est donc désormais de +134%. Calculé par action, à périmètre comparable, le bénéfice ressort à 70 cents contre 31 cents il y a un an.
Ces chiffres excellents vont nettement au delà des attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 51 cents. Alcoa a même souligné que son bénéfice par action avait été grevé de 2 cents par des dépenses liées aux rémunérations en stock-options. Le chiffre d’affaires a progressé de 16,4% sur un an, car dans cinq des six segments d’activité les volumes de ventes ont été plus importants.
Vers 21H30 GMT lundi soir, l’action Alcoa bondissait de 6% à 34,80 dollars dans les transactions électroniques suivant la clôture des échanges.
Le premier contributeur aux bénéfices a été le segment des métaux de première fusion (primary metals). Dans cette division, le bénéfice d’exploitation après impôts a progressé de 84% à 445 millions, en raison de la hausse des prix des métaux et de gains de productivité qui ont permis de compenser des coûts énergétiques plus élevés.
Le PDG, Alain Belda, s’est félicité en particulier de la bonne santé des marchés de l’aéronautique et du transport commercial cette année. Selon lui, même si le groupe doit continuer à combattre des pressions inflationnistes, les augmentations de coûts ont ralenti par rapport à l’an dernier. La restructuration engagée et autres initiatives pour être plus efficaces ont contribué à améliorer la rentabilité.
A la mi-juin, Alcoa avait annoncé la mise en oeuvre d’une nouvelle étape dans ses mesures d’économies, impactant désormais environ 8.300 emplois dans le monde. Le groupe avait précisé que cette restructuration devait intervenir dans les 12 mois. Actuellement Alcoa dit employer 129.000 personnes dans 42 pays.
Au cours du premier trimestre, les dépenses d’investissement ont atteint 592 millions de dollars dont environ 370 millions consacrés à des projets de croissance, et notamment la modernisation d’une raffinerie d’alumine en Australie et l’expansion d’une fonderie au Brésil, à Sao Luis (nord), qui devrait profiter aux résultats du deuxième trimestre.