Si au 18ème siècle, l’on montait à Paris pour se faire entendre, c’est dorénavant vers la Belgique que tous les regards se tournent quand il s’agit de prendre une décision.
Suivant la tendance, Suez et Gaz de France notifieront « dès que possible » à la Commission européenne une opération de fusion entre leurs deux groupes qui nécessite « évidemment » une autorisation de Bruxelles, a indiqué lundi le PDG de Suez, Gérard Mestrallet.
Parallèlement, le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt a indiqué lundi qu’il comptait entamer dans les prochains jours les négociations avec Suez et Gaz de France dans le but d’ouvrir le marché belge de l’énergie.
1 – Fusion Suez/GDF: notification à Bruxelles au plus tôt
Suez et Gaz de France notifieront « dès que possible » à la Commission européenne une opération de fusion entre leurs deux groupes, l’opération nécessitant une autorisation de Bruxelles, selon les propos mêmes du PDG de Suez, Gérard Mestrallet. La présentation du projet a d’ores et déjà débutée, a indiqué à la presse le responsable du groupe, au sortir d’une réunion avec la commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes.
Participaient également à cette première réunion jugée « constructive » le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli, et un administrateur belge de Suez, Etienne Davignon, ancien vice-président de la Commission européenne. MM. Mestrallet et Cirelli ont précédé d’une journée à Bruxelles le patron du groupe italien Enel, Fulvio Conti, qui rencontrera Mme Kroes mardi après-midi. Il n’y aurait eu « aucun contact » pour l’instant entre les patrons des trois groupes.
Le projet de fusion entre GDF et Suez provoque de fortes tensions entre la France et l’Italie, qui y voit une manoeuvre protectionniste de Paris destiné à empêcher le groupe italien de mettre la main sur Electrabel, la principale filiale belge de Suez.
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Suez/GDF: Verhofstadt n’exclut pas vente activités nucléaires – 20/3/2006 15:51
BRUXELLES 20/03 (BELGA) = Le Premier ministre Guy Verhofstadt n’a pas exclu, lundi, à l’issue d’un entretien avec le président français Jacques Chirac, qu’en cas de fusion entre Gaz de France et Suez, la nouvelle entité doive se défaire d’activités dans le secteur nucléaire belge.
SUR GDF en correctionnel à suivre :
http://www.leblogfinance.com/2006/01/gdf_renvoy_deva.html#comment-15217284
Le ministre de l’Energie, Marc Verwilghen, a aussi confié que Gazprom était intéressé par le marché belge de l’énergie, notamment « l’approvisionnement, le stockage en gaz naturel liquide et le hub de Zeebrugge », véritable plaque-tournante des flux gaziers en Europe.
Suez et GDF indiquent avoir rompu leurs contacts indirects avec Enel
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PARIS, 21 mars 2006 (AFP)
Les groupes français Suez et Gaz de France ont indiqué mardi que leurs contacts indirects avec l’électricien italien Enel avaient été « interrompus », en réaction à un article des Echos faisant état de discussions sur le rachat par le groupe italien d’actifs appartenant à Suez.
Les deux groupes, interrogés par l’AFP, ont ainsi reconnu qu’il y avait eu des discussions avec Enel ces derniers jours.
Le quotidien Les Echos de mardi affirmait que Suez et Gaz de France cherchaient un compromis pour sortir de la crise née des appétits du groupe italien sur Suez et du projet de fusion Suez-GDF décidé par le gouvernement.
Le quotidien, qui évoque des sources concordantes sans les identifier, estime que la négociation portait sur la cession de certains actifs dont l’ensemble né de la fusion Suez-GDF serait obligé de se séparer pour se conformer à la législation sur la concurrence.
Commission UE demande à la France nouvelles explications sur fusion Suez-GDF
BRUXELLES, 21 mars 2006 (AFP)
Le commissaire européen au Marché intérieur Charlie McCreevy a demandé de nouvelles explications au gouvernement français sur les pressions qu’il aurait exercées autour du projet de fusion Suez-Gaz de France, a-t-il indiqué mardi.
« Nous leur avons de nouveau écrit hier et nous attendons de nouveaux éléments de réponse », a déclaré M. McCreevy à des journalistes après une audition devant la commission du Marché intérieur du Parlement européen.
Le gouvernement français est soupçonné par les Italiens d’avoir au minimum accéléré un projet de fusion entre Suez et le groupe Gaz de France, détenu actuellement à 80% par l’Etat, pour contrer une tentative éventuelle de rachat de Suez par le groupe italien Enel.
Paris a répondu dès la semaine dernière aux demandes d’explications de Bruxelles, mais celles-ci n’ont manifestement pas satisfait l’exécutif européen.
Lundi, les patrons de Suez, Gerard Mestrallet, et de GDF, Jean-François Cirelli, étaient venus à Bruxelles présenter le rapprochement à la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes, qui recevait mardi soir l’administrateur délégué d’Enel, Fulvio Conti.
« Mon voyage à Bruxelles est juste une petite contribution en faveur de règles claires et ouvertes pour tous les concurrents afin de créer la base pour une politique énergétique européenne commune », a déclaré M. Conti dans un communiqué après la rencontre.
« Nous avons également clarifié la volonté d’Enel de jouer un role significatif dans le secteur énergétique dans une Europe ouverte et concurrentielle », a ajouté M. Conti qui devrait également rencontrer dans la soirée M. McCreevy