Le réseau d’agences immobilières Era a constaté un ralentissement des ventes des biens immobiliers depuis mi-décembre 2005, « un tassement des ventes » et « un retour à la négociation de la part des acheteurs ». « Depuis la mi-décembre, il n’y a pas de baisse des ventes, mais on assiste à un tassement », a indiqué mardi le directeur d’Era France, Jean Lavaupot. Le réseau compte 350 agences en France.
« Ce sont les premiers signes qui indiquent que le marché n’augmente plus », a-t-il ajouté. « On commence à retrouver les années où l’on négocie, comme avant », a poursuivi M. Lavaupot, à l’occasion du lancement d’une campagne publicitaire intitulée « tous propriétaires », destinée à inciter les ménages français à devenir propriétaires.
La recette du blocage est bel et bien là, constatée sur le terrain par les professionnels. Ce qui est troublant, c’est cette phrase ambiguë : « Depuis la mi-décembre 2005, il n’y a pas de baisse des ventes, mais on assiste à un tassement. »
Est-ce que cela veut dire que le rythme des ventes reste soutenu, mais que les acheteurs deviennent de plus en plus exigeants ? J’avoue que j’ai du mal à saisir la nuance. Pour moi « tassement » est synonyme de « ralentissement », de « diminution » etc… J’aurais mesuré le tassement en comptabilisant le nombre de ventes, pour commencer. Mais il est vrai que je n’ai pas fait de stage linguistique à la FNAIM.
Par ailleurs, les chiffres et la courbe de l’activité des agences immobilières montrent que le mois de décembre est sensiblement équivalent à celui de novembre, mais comme les ventes réelles sont comptabilisées, et non pas les promesses de vente, il s’agit des transactions « entamées », promesses de vente signées mais pas concrétisées, à la rentrée 2005. Rendez-vous dans 3 mois pour voir si les propos du directeur d’Era se retrouvent dans les courbes et les chiffres.
Les chiffres des ventes et la courbe représentant les activités des agents immobiliers ne changent rien au sentiment général d’accalmie. Il est plus judicieux de se fier aux informations qui remontent du terrain que de prendre pour agent comptant des chiffres dont on ne connaît pas le fiabilité ni le mode de collecte.
Rien ne peut remplacer les observations des professionnels et des prospects sur le terrain, et les chiffres finiront par refléter cette nouvelle tendance. Un peu partout en Europe, aux USA ou en Australie, l’atmosphère qui est décrite par les professionnels du secteur comme « figée et synonyme de stagnation », ainsi que le comportment de l’acheteur redevenu prudent et n’hésiatant pas à négocier vu la surabondance de l’offre qui se confirme ici ou là, sont « souverains » pour donner le pouls du marché.
A la question : « est-ce que le patron d’Era ne relate pas un phénomène bien connu, à savoir la paralysie de la période creuse hivernale ? » je réponds qu’il doit connaître ce phénomène et en tenir compte dans ses observations. Pour qu’il communique sur un tassement avéré, il doit avoir conclu que celui-ci est plus important que le ralentissement classique saisonnier ».