Voici le texte du billet de France Info qui titre : « La fin de la hausse des prix immobiliers ? »
Nous n’en sommes qu’au stade de question, mais même avec un point d’interrogation, le titre est alléchant. Les nuages se profilent à l’horizon, comme à la ville comme à la campagne.
« Deux indices (Laforêt et Foncia, ndlr) publiés dernièrement montrent que le marché immobilier amorce une baisse. Par contre, le coût du crédit est à la hausse. » Il y en a qui parlent déjà de baisse et nous vous en informons. Nous le savions déjà, mais encore ?
« Les statistiques concernant l’évolution des prix immobiliers en janvier commencent à sortir. Même si c’est un mois peu significatif, faute d’activité, les deux sources disponibles sont d’accord sur le fait que les prix stagnent ou baissent. Le site boursorama publie l’indice boursoPAP avec le magazine de Particulier à particulier. En janvier les prix des appartements vendus dans les huit principales agglomérations françaises ont stagné, tandis que ceux des maisons baissaient légèrement. »
Vous l’aurez compris, c’est la calme plat, mais de là à dire qu’il va survivre aux premiers rayons de soleil il y a un pas énorme, que ni de Witt ni le blog finance ne va pas franchir. Mais la reprise de la flambée semble compromise, c’est bien morne, et la presse se déchaîne.
« Les agents immobiliers membres de la fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim) observent aussi une légère baisse des prix des maisons, mais, selon eux, les prix des appartements ont continué à grimper. Mis en perspective sur un an, l’indice de la Fnaim grimpe moins vite que l’indice BoursoPAP. »
« Mais, sur un marché dont on peut imaginer qu’il est proche (ou au-delà) de son plus haut, ce qui compte le plus, c’est évidemment la tendance la plus récente. Il faudra encore attendre deux mois pour savoir si elle est confirmée par les notaires parisiens, dont les statistiques sont publiées avec un certain retard sur celles des sources concurrentes. Ajoutons que les chiffres des premiers mois de l’année sont à interpréter avec prudence. Il serait prématuré de dire par exemple que les prix ne montent plus. »
Proche ou au-delà : marché en déconfiture ou carrément en plein début de baisse. Et oubliez les courbes lissées, regardez « la tendance la plus récente », évidemment ponctue de Witt.
« En revanche, il est certain que le coût du crédit est à la hausse. Car les taux d’intérêt européens montent, qu’il s’agisse des taux courts, sur lesquels sont indexés les prêts à taux révisable, ou des taux longs, qui gouvernent les prêts à taux fixe (et à remboursements constants). Selon le site meilleurtaux, d’ici le mois de juin, les prêts à taux fixe pourraient coûter un demi-point d’intérêt de plus, ce qui n’est pas négligeable. Il faut garder à l’esprit que les meilleurs prêts actuels sont à des taux inférieurs au taux moyen de 2005. Le crédit reste donc bon marché. Les candidats-acquéreurs auraient tort de ne pas en profiter. Surtout si la hausse des prix n’est pas tout à fait finie. »
Et pour couronner le tout, l’argent est plus cher. Alors, la réponse à la question « La fin de la hausse des prix immobiliers ? » est donnée dans la recette : une lichette de +0,25%, et encore une autre, additionnée aux prix enflés mais figés, un peu doubitatifs, voire incrédules, le tout servi sur le calme plat, ça donne… une belle baisse dans quelques mois. Par contre la fin, qui ressemble à s’y méprendre une invitation à acheter quand même ! – encore !- nous laisse perplexes.
Dire que la hausse « n’est peut-être pas tout à fait finie » après tout ce que nous avons lu dans cet article est moins dangereux, certes, mais était-ce bien nécessaire de ressortir ce bouclier haussier pour ne pas annoncer la baisse prématurément ? Il faudrait appeler un chat… un chat et dire : il semblerait que les carottes soient cuites, mais comme le marché s’est repris contre toute attente les années précédente, personne n’en a l’absolue certitude.