C’est à croire que nos seniors n’aiment pas notre jeunesse.
Je parle des privilégiés des trente glorieuses et des soixante-huitards qui se sont empressés d’oublier leur révolte contre leurs aînés. Et qui ne voient pas les jeunes, et leurs gallères, comme s’ils étaient transparents.
Alors qu’ils sont nombreux à avoir « tout » eu, tellement plus que leurs propres parents – les congés payés, la sécu, les allocations pour le troisième enfant, le système scolaire gratuit parmi les plus performants du monde – et aujourd’hui la retraite, celle qui nous fait rêver, mais à laquelle nous n’osons plus croire, nos seniors n’hésitent pas à faire monter la surenchère immobilière. Ce qui a alimenté la hausse des prix et aggravé le surendettement.
Alors que tant de scénarios pessimistes ont été écrits, tant de projections sombres continuent à alimenter les médias et les livres spécialisés, tant de soupçons se font de plus en plus « audibles » : la pierre serait X fois surévaluée et notre douce France serait en faillite. La belle vivrait trop bien, largement au dessus de ses moyens.
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Alors que notre avenir s’annonce bien moins radieux que le leur, voilà que les Européens ou Américains aux tempes argentées font grimper sans scrupules les prix de leurs résidences principales, parisiennes, lilloises ou lyonnaises, new-yorkaises ou madrilènes. Pour aller couler des jours heureux et prospères, et flamber dans un ultime baroud d’honneur les sommes faramineuses qu’ils n’espéraient pas pouvoir tirer de leur toit familial.
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Et peut-être pour devenir un jour à notre charge, en rêvant les poches vides frapper à notre porte pas remboursée, notre demeure d’endettés, tétanisés par la perspective du chômage, le nôtre et celui de nos juniors.
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Leur espérance de vie ayant tellement progressé, et l’appétit venant en mangeant, (il y a tellement d’activités passionnantes auxquelles se livrer, tellement de restaurants ou coins à découvrir, et tant de hobbies à partager !), ils n’est pas évident que les salariés du temps béni du plein emploi aient le sens de la mesure et de l’économie. D’ailleurs on les encourage à dépenser et on créé pour eux des produits, des services et des attractions, il faut bien que quelqu’un consomme !
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La voici mise ne vente, leur résidence personnelle et fixe, payée en son temps un prix aisément supportable et remboursée sur une période plus que raisonnable. Quand leurs enfants avaient atteint l’adolescence, ou dans le pire des cas, l’âge des études supérieures, cela faisait souvent quelques années que leur crédit avait été liquidé, l’hypothèque levée. Il était temps, pour pouvoir faire face aux dépenses qui explosent entre 16 et 23 ans !
C’est chaud!
Le trait me semble un peu appuyé, il ne faudrait pas appeler à une fatwa contre les futurs grabataires, obligés de défendre leur odieux privilèges à coup de béquilles, contre les hordes de jeunes dépenaillés, affamés, bientot SDF après la saisie de leur masure hypotéquée.
La guerre du toît aura-t-elle lieu?
Bonjour,
Oui le trait un peu peu appuyé, mais c’est le fruit de mon enquête, et de discussions avec une 20-aine de jeunes depuis des mois. J’ai voulu leur donner la parole, même si c’est ma plume qui l’a couché sur le papier, euh… sur l’écran.
Vous exagérez bcp dans votre description, personne ne parle de confisquer quoique ce soit, mais certains biens sont mis sur la marché à des prix malhonnêtes.
Les jeunes sont révoltés par des seniors multipropriétaires qui essaient de leur vendre des chambres de bonnes à 10.000 E du m², et le sujet DOIT être abordé. Le surendettement laisse indifférent bon nombre de propriétaires, qui n’avaient pas pris de crédit sur 25-30 ans, à l’époque, mais qui n’hésitent pas à réclamer des montagnes d’argent pour leur RP, et qui répètent, « que voulez-vous, c’est cher l’immobilier aujourd’hui, mais c’est comme ça ! »
Vous imaginez bien que cela exaspère les jeunes, et j’ai moi-même eu affaire en prospectant à des propriétaires de ce type.
J’ai décidé de faire de tout de la fracture immobilière, qui est aussi générationnelle, de façon « complète », même si certains faits, têtus, dérangent.
Bien à vous, M
Je suis d’accord avec vous sur le fond, et c’est vrai que ce sont les primo-accédants des années 2003-2005 qui vont probablement payer les pot cassés.
Mais quant il ne faut quand même pas « jeter le grand père avec l’eau du bain ».
Après tout chacun à la liberté de ne pas acheter.
Je ne jette personne avec l’eau du bain, à aucun moment, mais je déplore l’égoïsme de certains, et la vulnérabilité des jeunes, qui ne parviennent plus à se loger. Et ont parfois en face d’eux des spéculateurs aisés, multipropriétaires, qui tirent sur la corde. Et comme les prix montaient non-stop, on comprend pourquoi tant de personnes se sont dépêché d’acheter, et ont alimenté la hausse en le faisant.
Ma première phrase, c’est à croire que nos seniors n’aiment pas nos jeunes, vous donne le ton de l’article. C’est un article pour défendre les plus vulnérables économiquement, cad les jeunes, pas une condamnation.
Tout abus mérite d’être dénoncé, et cela est criant. Cet article m’a été commandé par de nombreux « futurs » primos révoltés.
Bien à vous
Et j’ajoute : le titre est on ne peut juste. Je n’ai pas titré : rois de l’arnaque ou de l’esbrouffe, mais roi du timing. Le toming était propice, et certains en ont bcp profité.
http://action.antichomage.free.fr est à ce sujet, un site à visiter, Marie, Jésus, Joseph…
Hurlez donc contre ces soixantes huit-hard qui après avoir travaillé une trentaine d’années sont victimes de la sortie précoce du marché du travail et aujourd’hui laissés sans rien sauf à de continuels rejets d’emploi, parce que voici une douzaine d’années qu’on les juges trop âgés, trop….Maintenant, ne touchant plus rien, on les trouve trop jeunes pour une retraite à laquelle on les rend incapables de cotiser et qu’en l’état, l’Etat refuse de leur accorder.
Voila, Marie…., les réalités de 2 personnes de plus de 55 ans sur 3 . Il est vrai, je te l’accorde que le tiers heureux a manipulé gravement pourqu’il en soit ainsi; et dire qu’il est encore aux commandes.
Courage quand même.
« Je ne pense pas que la guerre des générations soit la question la plus pertinente. Toutefois, en 1977, les quinquagénaires gagnaient 15 % de plus que les trentenaires. En 2000, l’écart atteignait 40 %. Les quinquagénaires, qui ont fait carrière souvent au détriment de nouvelles générations non embauchées ou mal payées, ont très peur : en cas de licenciement, leur espoir de retrouver un emploi au même salaire serait très limité. Le système tient par l’espoir des jeunes de rattraper un jour le salaire des seniors. C’est un marché de dupes, une promesse qui n’engage pas ceux qui la formulent : ils ne seront plus là dans dix ans. Parallèlement, les seuls en mesure d’épargner pour leur retraite sont les retraités. Mais je doute qu’il soit possible de renégocier les retraites des seniors et les salaires des quinquas. Il n’empêche qu’un retournement est inscrit, demain ou dans quinze ans. Plus il sera tardif, plus il sera violent. »
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