Le prix de l’immobilier menace l’ostréiculture

0012454L’ostréiculture et l’immobilier avaient déjà fait parler d’eux l’été dernier. La presse avait relaté une transaction qui a fait le tour de tous les médias : la vente d’une maisonnette de pêcheurs dans la Baie d’Arcachon pour la modique somme d’un million d’Euro.

Contentieux et procès se multiplient contre les ostréiculteurs, parce qu’ils osent… travailler chez eux et troubler la quiétude de ces havres de paix enchanteurs, dénichés par des retraités aisés avides de calme ou par des jeunes fortunés.

« Une fois installés, ils découvrent qu’il y a des gens qui travaillent, font du bruit. Le passage des camions et des tracteurs dérange. En période de fêtes, des entreprises bossent toute la nuit avec des chariots élévateurs munis de gyrophares et d’alarmes. Les bip bip se mettent en action à chaque marche arrière, comme le veut la législation du travail. » raconte le leader des ostréiculteurs de Bretagne-Sud.

Ce voisinage, entre bruits, odeurs et déchets, n’est pas du goût des envahisseurs. Qui ont trouvé une nouvelle raison de se plaindre : les bâtiments des entreprises ne ressemblent guère à des cabanes de pêcheurs pittoresques. Elles détruisent le paysage et bouchent la vue.

Les ostréiculteurs ont soit droit à des procès et des quolibets, soit à des refus réitérés de permis de construire. Guerre des nerfs et recours au tribunal administratif sont au menu du littoral breton.

Il est difficile de refuser de vendre la vielle maison, alors que le citadin est prêt à payer le double ou le triple. Le problème, c’est qu’il ferme immédiatement l’exploitation et retape la chaumière pour y vivre… en paix.

Pour couronner le tout, la hausse de l’immobilier empêche les transmissions d’entreprises aux enfants, moins solvables encore depuis la maladie de l’huître plate, qui le avait privé de revenus pendant des années.

La solution n’était pas simple : sous-évaluer, mais risquer un redressement fiscal, ou vendre à « l’étranger », avec qui est tout sauf une perle au milieu d’une culture ostréicole.

L’histoire est plus compliquée que ce que les médias ont bien voulu en dire, et c’est une famille entière qui s’est cotisée, pour garder dans la famille un terrain unique, et pouvoir ainsi le préserver, des promoteurs ou autres prédateurs. Et comme les prix de la pierre avaient flambé, ont est arrivé à ce montant absurde.

Près de 500 entreprises conchylicoles sont intimement liées en Bretagne-Sud aux zones résidentielles. Les ostréiculteurs sont peu à peu évincés du littoral par des citadins, qu’ils soient français ou étrangers.

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