ALITALIA : convol en vue ?

AlitaliaAlitalia a annoncé récemment un projet d’augmentation de capital d’un milliard d’euros. Un an après le lancement de son plan de sauvetage, la compagnie lance une opération qui permettra à l’Etat italien de descendre sous les 50% du capital, contre 62,3% actuellement, comme il s’y était engagé auprès de la Commission européenne.
Ce plan qualifié de la dernière chance éviterait une faillite de la compagnie aérienne nationale avant les élections législatives italiennes de 2006, celle-ci ayant en effet perdu plus de 800 millions d’euros sur la seule année 2004.

Un consortium d’une dizaine de banques, conduites par Deutsche Bank, va garantir l’opération à hauteur de 517 millions d’euros, l’Etat italien apportant de son côté, les 489 millions d’euros restants. La banque allemande se serait engagée à hauteur de 200 millions, devant Banca Intesa (100 M EUR) et d’autres comme Société Générale pour 25 millions.

A noter que dès janvier 2005, une intégration entre Air-France et Alitalia avaient été envisagée par le gouvernement italien. Par ailleurs, en réponse à l’annonce, les personnels de cabine seront en grève le 29 novembre, les agents au sol le 30 et les pilotes le 1er décembre.

I – Contenu et objectif de l’opération

L’ampleur de l’opération dépasse la capitalisation boursière de quelque 800 millions d’euros d’Alitalia, sur la base de son dernier cours de 6,14 euros.L’augmentation de capital se déroulera par étapes du 14 novembre au 2 décembre. Alitalia proposera de nouvelles actions à 0,80 euro l’unité pour les actionnaires existants et les porteurs d’obligations.

L’injection de capital aidera à Alitalia à financer un programme de restructuration programmé de 2005 à 2008, un retour à l’équilibre étant prévu pour 2006.

Alitalia a été légèrement bénéficiaire au troisième trimestre mais sa perte sur neuf mois s’élève à 118,8 millions d’euros. Au cours des dix derniers exercices, la Compagnie a tout de même affiché huit années de pertes…

Son plan de restructuration lancé à l’automne 2004 prévoit 3.700 suppressions d’emplois et la séparation entre services au sol et activités de transport. La compagnie envisage également de lever un autre financement de 485 millions de dollars en hypothéquant ses avions pour faire face à la hausse du carburant.

II – Position de l’état italien

L’Etat italien a tenu à rappeler à la compagnie qu’elle devrait tenir ses promesses sur le plan industriel pour réussir à survivre. Le ministère de l’Economie « a jugé opportun de rappeler à la direction l’exigence de poursuivre son plan avec détermination en sensibilisant toutes les parties impliquées dans la réalisation des objectifs économiques prévus ».

L’état a fait aussi allusion, dans sa note, à la précédente recapitalisation de 1,43 milliard en juillet 2002 obtenue sur des promesses de restructuration qui n’ont pas été tenues.

III – Projet d’ntégration Air-France Alitalia

Alitalia et Air France visent  » l’intégration « , afin de créer  » une unique grande compagnie italo-francaise « , avait déclaré à Rome fin janvier 2005, Silvio Berlusconi en compagnie de Jean-Pierre Raffarin, lors d’un séminaire gouvernemental italo-francais.

Ces déclarations avaient fait écho à celles du président d’Alitalia Giancarlo Cimoli : « il est souhaitable que les rapports avec Air France se poursuivent. Une fois que la compagnie se trouvera une meilleure situation financière, elle aura davantage de poids et pourra porter l’alliance avec KLM et Air France « .

Les discussions des délégations avaient également abordé un projet d’alliance entre les secteurs de l’aérospatial des deux pays, et l’intention de créer une task force scientifique et industrielle en vue de dégager des stratégies communes concernant Airbus, Ariane et tous les grands domaines des nouvelles technologies, de l’énergie et des transports.

La Commission européenne pour sa part avait donné son aval mi-2004 pour le projet d’alliance entre Air France et Alitalia, après que les compagnies aient accepté de restituer un nombre suffisant de créneaux de décollage et d’atterrissage aux aéroports pour sauvegarder la concurrence entre la France et l’Italie.

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Un commentaire

  1. Yahoo
    La compagnie aérienne Alitalia (Milan: AZA.MI – actualité) a connu une semaine boursière noire avec une chute de 30% de son titre et son principal espoir de survie réside à nouveau dans l’entrée au sein du groupe formé par Air France (Paris: FR0000031122 – actualité) et KLM.
    cqfd

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