La bourse aime-t-elle la croissance molle ?

Les prévisions de croissance économique en provenance du Gouvernment et de l’Insee ont généralement un goût de « dépassé ». Lorsque le Ministère de l’économie constate que la croissance ne sera -au plus- que 2% cette année, et que l’Insee surenchérit en prévoyant seulement 1,5 % (compte tenu d’une reprise envisagée au second semestre), « on » était déjà au courant que l’année ne serait pas brillante.

« On » en connait les causes conjoncturelles : hausse du pétrole (faiblesse du pouvoir d’achat plus généralement), enlisement voire récession de certains des principaux partenaires commerciaux de la France tels que l’Allemagne, l’Italie ou les Pays-Bas…

Cet accusé de réception officiel tardif de la croissance molle n’empêche évidemment pas la bourse de monter.

Ce n’est pas que les opérateurs anticipent une reprise de la croissance en France, mais plutôt que les actions internationales sont apparues faiblement valorisées par rapport à leur principal concurrent international, les obligations… Les risques géopolitiques qui pesaient sur les marchés existent toujours, mais à force d’en parler, l’information tue l’information, et l’habitude étant la mère de biens des comportements…

Le déclenchement de la hausse générale des marchés a été, comme déjà évoqué dans ce blog, l’élection présidentielle américaine – avant laquelle, les marchés retenaient leur souffle. Il y a eu comme un effet ressort.

Ceci dit, les entreprises franco-françaises ou franco-européennes souffrent tout de même, et leurs actions aussi. Le secteur de la distribution en particulier est mal en point en France. De même, une entreprise centrée sur la France et le tourisme (Pierre&Vacances) a vu son action chuter récemment pour cause de mauvaise conjoncture intérieure.