Vers la fin de l’Internet illimité ?

Petite révolution dans les  télécoms ? Alors que les Français se serrent de plus en plus la ceinture, en rognant notamment sur leur budget Internet et téléphone, la Fédération française des Télécoms (FFT), où sont notamment présent SFR, Orange et Bouygues vient de lancer l’idée (voire de tâter le terrain) de la remise en cause de l’internet illimité.

Une manière détournée de réduire les fonctionnalités en baissant les prix, chacun pouvant y trouver son avantage … en mettant – enfin ? – un frein à la fâcheuse habitude de vouloir toujours consommer plus.

Selon Owni, qui s’est procuré un document de travail de la FFT, les trois opérateurs leaders seraient favorables à l’instauration de « débit IP maximum » et d’un « plafond de consommation« .

Le document daté du 21 juillet a été adressé à l’Arcep en réponse à sa consultation publique sur la neutralité des réseaux.  En vue d’améliorer la transparence à l’égard des consommateurs, la FFT émet comme proposition de communiquer aux consommateurs « un tableau récapitulatif sur les usages autorisés, limités, bloqués, ou non autorisés contractuellement dans leurs offres d’accès à Internet ». Lequel tableau prévoit une éventuelle « limitation de téléchargement par session », un « plafond de consommation« , et la conséquence en cas de dépassement, par une déclinaison de gammes de forfaits.

Arguments invoqués par la FFT pour lancer une telle proposition : la saturation des réseaux, laquelle nécessiterait une gestion de trafic en vue de pouvoir écouler données et voix sans goulet d’étranglement.

Jouant comme d’habitude cavalier seul, Free s’est d’ores et déjà déclaré « plus que réservé sur la pertinence d’une telle proposition ».

La traduction concrète d’un tel principe pour le portefeuille du client pourrait impliquer à terme la mise en place de nouvelles offres d’abonnement, limitées en capacité et plus directement liées aux besoins de l’utilisateur.

Ce que résume Jean-Marie Culpin, porte-parole d’Orange, par cette phrase : « Il n’y a pas de raison de payer pour ceux qui consomment 2 Go si on a besoin de 200 Mo ».

« Il y a certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils« , concède par ailleurs Jean-Marie Culpin. « S’ils ne concernent qu’ 1% des gens qui downloadent des films toute la journée, alors c’est envisageable. C’est inacceptable si cela impacte davantage de clients » tempère-t-il tout de même.

La mise en place d’un compteur permettrait aux utilisateurs de gérer leur consommation mensuelle pour éviter de dépasser ce qui pourrait être un forfait et risquer jusqu’à une coupure de connexion.

Mécanisme qui semblerait d’ores et déjà être mis en oeuvre par Free si l’on en croit certains … ceci pouvant d’ailleurs expliquer la réaction de l’opérateur face au sujet abordé par la FFT.

En effet, d’après plusieurs témoignages recueillis par le magazine 60 Millions de consommateurs, l’opérateur aurait désormais décidé de limiter les appels – prétendument illimités – vers les DOM-TOM et l’étranger de certains de ses clients … à 1h par jour. Arguments invoqués : une utilisation abusive du téléphone par ces derniers. 

Sources : Owni, Numerama, Europe1, 60 millions de consommateurs