Cela a au moins le mérite d’être clair. Alors que la chancelière allemande Angela Merkel ne semble pas véritablement redoubler d’effort pour offrir à la Grèce la possibilité de sortir la tête hors de l’eau, les industriels allemands enfoncent désormais le clou : dans un entretien publié vendredi, le patron de l’influente fédération des industriels allemands (BDI), Hans-Peter Keitel, estime que « la Grèce ne pourra se sortir de sa crise de la dette qu’en la restructurant. »
« Il faut orienter ce pays vers une solution« , a-t-il ainsi affirmé dans un entretien accordé au Handelsblatt, appelant par ailleurs à une « restructuration mesurée. »
Selon lui, les créanciers détenteurs d’obligations grecques seraient conscients de la situation et auraient même « depuis longtemps intégré ce risque« .
Rappelons qu’au début du mois de novembre, Angela Merkel a préconisé qu’après la mise en place d’un mécanisme permanent de gestion de crise au sein de l’Union européenne, la dette d’un pays qui ne peut plus emprunter sur les marchés puisse être restructurée. La chancelière allemande ayant ainsi pour objectif que les investisseurs privés détenant des obligations d’Etat assument une partie des pertes en cas de difficultés.
Des mesures concrètes devraient être proposées en mars 2011, en vue de l’éventuelle mise en place d’un mécanisme qui – histoire de ne pas trop inquiéter les marchés – ne s’appliquerait qu’à partir de la mi-2013. Ce dernier prendrait alors le relais du fonds européen de soutien créé en mai dernier.
Se voulant une nouvelle fois très direct, Hans-Peter Keitel a par ailleurs affirmé qu’il était « contre-productif de laisser la situation empirer de manière artificielle jusqu’en 2013 et de tailler alors dans les dettes« .
Notons que ces déclarations du Président de la fédération des industriels allemands interviennent alors que des informations de presse de plus en plus nombreuses chaque jour – mais provenant en grande partie de l’Allemagne – laissent entendre que la Grèce pourrait voir sa dette restructurer, Athènes recevant le cas échéant de l’argent par le Fonds de soutien européen pour racheter ses propres obligations.
Précisons toutefois qu’à l’heure actuelle, ces supputations ont été vigoureusement démenties par Athènes, Berlin et la Commission européenne.
Jeudi, le Fonds monétaire international (FMI) a réitéré son opposition à un scénario de ce type, arguant qu’une restructuration réalisée de cette sorte aurait des conséquences imprévisibles sur la stabilité du système financier grec et au-delà.
« Le gouvernement de la Grèce a affirmé à de nombreuses reprises qu’une restructuration de la dette n’était pas dans ses intentions ni dans son intérêt, et nous sommes d’accord avec lui sur ce point« , a déclaré ainsi un porte-parole du FMI, David Hawley, lors d’un point de presse à Washington.
Néanmoins, selon Dow Jones Newswires, les pays de la zone euro ont bel et bien « un certain nombre de scénarios sur la table » pour restructurer la dette grecque. « Une fois que le Fonds de stabilité européen sera en place, les choses pourraient bouger rapidement », a en effet confié un responsable d’un gouvernement européen à Dow Jones.
Mercredi, le ministère allemand des Finances avait démenti catégoriquement l’existence d’un tel plan, la Commission européenne qualifiant jeudi ces informations d' »absurdes ».
« La Grèce n’a aucune raison de se mêler d’un tel débat quand certains tentent de spéculer contre elle », a déclaré pour sa part jeudi le secrétaire d’Etat aux finances grec, Philippos Sahinidis. Le ministère grec des Finances a précisé quant à lui qu’Athènes discutait uniquement de l’extension de la durée de remboursement du prêt accordé au pays par l’UE, et d’une baisse de son taux d’intérêt.
La restructuration est
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