Pierres qui roulent, amassent mousse, n’en déplaise au proverbe …
Fort de ce postulat, les Rolling Stones ont décidé de changer de crémerie … la mousse semblant plus confortable (et surtout plus nombreuse) chez Universal Music que chez Emi … D’énormes sommes sont en jeu.
Pour rappel, EMI a été racheté l’été dernier par le groupe de capital-investissement Terra Firma de Guy Hands pour 2,4 milliards de livres sterling (3,2 milliards d’euros).
es Rolling Stones ont signé un contrat exclusif à long terme avec la maison de disques américaine Universal Music, quittant ainsi le label britannique EMI, a annoncé vendredi le groupe.
Cet accord concerne tout le catalogue du groupe britannique, avec des albums somme « Sticky Fingers », « Exile On Main St. » et « And Black And Blue », ou des titres comme « Brown Sugar », « Angie », « It’s Only Rock N Roll » et « Start Me Up », mais également tous leurs futurs albums.
« Les gens d’Universal sont très impliqués dans la musique, innovateurs et créatifs. Nous sommes impatients de travailler avec eux », a déclaré le groupe dans un communiqué.
Cette annonce intervient à la veille du 65e anniversaire samedi du chanteur et leader du groupe Mick Jagger.
Les Stones s’étaient déjà détournés d’EMI en mars, en faisant produire par Universal leur dernier album. Mais cette collaboration ne devait concerner – a priori – que ce seul album.
Troisième maison de disques au monde derrière Universal et Sony BMG, EMI avait déjà dû faire face à la fronde de plusieurs de ses artistes, en désaccord avec la politique du fonds d’investissement Terra Firma, qui l’a racheté en mai 2007.
Radiohead avait ainsi décidé en octobre de ne pas renouveler son contrat avec EMI, estimant pouvoir « se débrouiller » tout seul. Cela faisait suite à la décision quelques mois plus tôt de Paul McCartney de délaisser EMI pour son album « Memory almost full » au profit de Hear Music, le label créé par la chaîne américaine de cafés Starbucks.
Rappelons qu’en janvier dernier, EMI a annoncé un plan de restructuration, passant par la suppression de 1.500 à 2.000 postes, soit un tiers ou plus des 5.500 emplois d’EMI dans le monde, pour dégager des économies et « repositionner » EMI sur le marché de la musique.
Son patron, le financier Guy Hands prévoit de ramener les dépenses de marketing à 12% des ventes, contre 20% précédemment, tout en augmentant les dépenses d' »A&R » (artistes et répertoire), c’est à dire consacrées à la recherche de nouveaux talents, précisait alors le Sunday Telegraph.
Le Sunday Times explique de son côté qu’EMI devrait abandonner plusieurs milliers d’artistes.
En avril 2004, le chanteur Alain Chamfort avait d’ores et déjà fait les frais d’une telle politique en France. Sa rupture de contrat faisait partie d’un plan social mondial d’EMI-Capitol, où les responsables de chaque pays étaient libres de choisir les artistes concernés. La personne avec laquelle il avait signé le contrat avait elle-même été remerciée… et remplacée par une autre qui a d’ailleurs été renvoyée aussi quelques mois après.
Source : AFP, Reuters
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