Les choses se précisent chaque jour un peu plus, alors que les salariés d’Airbus craignent que leur emploi ne s’envole vers la Chine, il semble que le choix s’oriente plutôt vers la Russie ou les Etats-Unis.
En tout état de cause, le procédé lui-même de délocalisation ne semble plus faire de doute …
D’après la dernière édition du magazine économique allemand Wirtschafts Woche à paraître lundi, Airbus envisagerait de délocaliser une partie de sa production en Russie ou aux Etats-Unis, en vue de faire face à la faiblesse du dollar. Enfin, c’est ce qui est pris comme argument par le groupe aéronautique.
Pour rappel, Airbus construit actuellement ses avions à Toulouse, en France, et à Hambourg, en Allemagne. A compter de 2011, l’usine de Tianjin, en Chine participera également au processus.
Selon le magazine, Mobile, en Alabama, serait le mieux placé pour accueillir une quatrième base de production, au cas où l’armée de l’Air américaine commanderait des avions ravitailleurs au constructeur européen. « Nous pourrions non seulement équiper les avions dans des hangars sur place, mais aussi les construire », affirme un responsable d’Airbus qui a requis l’anonymat.
Une base de production aux Etats-Unis aiderait l’entreprise non seulement à compenser les effets négatifs de la parité euro/dollar, mais faciliterait la pénétration du marché américain, selon ce responsable. « Si nous produisons sur place, il sera plus difficile de nous exclure des appels d’offre en tant que constructeur européen », a-t-il ajouté.
Le niveau élevé de l’euro face au dollar « menace à long terme » la survie d’Airbus, ce qui pourrait conduire l’avionneur européen à délocaliser une partie de sa production dans la zone dollar, a déclaré récemment au journal allemand Welt am Sonntag Louis Gallois. Le cours actuel de l’euro est « très clairement une menace pour notre existence – pas dans l’immédiat, mais à long terme », a dit M. Gallois au journal.
« Sur une telle base, nous ne pouvons plus raisonnablement faire de projet d’avenir« , a ajouté le patron du groupe aéronautique, qui produit en majeure partie en Europe, avec des coûts de production libellés en euro, mais vend en dollars, provoquant un effet de change très défavorable. Si cette crise des changes se poursuit, « nous allons devoir réduire nos projets de développement« , a encore mis en garde M. Gallois. « Nous devrons délocaliser en partie notre production vers la zone dollar » et trouver des sous-traitants dans cette zone, a fait valoir le patron d’EADS.
Les propos de M. Gallois survienaient après ceux du président d’Airbus, l’Allemand Thomas Enders, qui avait estimé que le niveau de l’euro face au dollar avait « dépassé la limite du supportable » et que ce problème pourrait conduire l’avionneur à de nouvelles mesures d’économies.
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Airbus: Gallois confirme le projet de délocaliser en zone dollar
PARIS, 3 déc 2007 (AFP)
Louis Gallois, président exécutif d’EADS, maison mère d’Airbus, a confirmé lundi son projet de délocaliser une partie de la production de l’avionneur européen en zone dollar pour faire face au niveau élevé de l’euro face à la monnaie américaine.
Concernant les délocalisations en zone dollar, « je crois malheureusement qu’il ne faut plus employer le conditionnel : il ne faut pas dire il faudrait, il faut dire il faudra, parce que nous n’avons pas le choix », a-t-il dit sur Europe 1.
Le niveau du dollar face à l’euro « est le principal problème pour nous » et « le seul moyen de préparer l’entreprise à un dollar que plus personne ne maîtrise, c’est de s’installer malheureusement en zone dollar », a-t-il ajouté.
Le processus « concernera tous les avions mais pas toutes les pièces des avions ». « Nous allons être obligés de faire fabriquer des pièces d’avion, des portes, des éléments de fuselage, des éléments d’aile, à l’extérieur de l’Europe », a expliqué M. Gallois.
L’impact « ne sera pas sensible immédiatement sur les usines en Europe », cela se fera « sur la prochaine décennie », a-t-il assuré.
Airbus vend ses avions en dollars mais doit supporter une grande partie de ses coûts en euros. Interrogé sur la possibilité de vendre ses avions en euros, M. Gallois a jugé l’idée impossible car « nos clients ne le veulent pas » et « ça ne changerait pas totalement les choses parce que nous payons nos personnels en euros et (l’américain) Boeing paie les siens en dollars ».
« La substance industrielle est en train de partir » d’Europe et « une partie de l’industrie aéronautique et spatiale européenne est menacée par l’évolution du dollar, et je pense que c’est un problème qui a une dimension politique », a-t-il ajouté, estimant que « l’Europe doit se réveiller ».
« J’aimerais bien une nouvelle réunion du G7 » consacrée à la parité euro/dollar parce « qu’il y a une crise profonde dans un certain nombre d’industries due uniquement au fait que les Américains mènent une politique qui se traduit par la baisse sans fin du dollar », a conclu M. Gallois.
Dans Le Monde daté de dimanche-lundi, le président du constructeur aéronautique français Dassault Aviation, Charles Edelstenne, également président du froupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), a également annoncé son intention de délocaliser une partie de sa production « dans des zones dollar ou à bas prix ».
Venez en Algerie!! 🙂 On a de l’Energie pas cher, de l’aluminium et de la main d’oeuvre pas cher (et du soleil et des dattes)