The Wall Street’s pet ?

Notre titre aujourd’hui est une version « édulcorée » d’une expression de the big picture nettement moins délicate à l’encontre de Bernie: (je cite) « The FED now has a third problem to deal with: They have become Wall Street’s bitch. They may find that’s a difficult condition to wriggle out from ». Dès hier soir, un analyste de Moody’s s’est lancé à analyser la décision (qualifiée d’agressive) de la Federal Reserve: la question récurrente est bien de faire la part des choses entre choix inflationniste et déflationniste. Une baisse de taux aussi importante pourrait signifier un état des lieux à venir vraiment terrible aux USA. D’ailleurs, certains n’hésitent pas à pronostiquer une récession, en partie à cause de cette décision « agressive », voir par exemple ici.

Nous reproduisons une partie de ces propos: The larger-than-forecast reduction suggests Chairman Ben S. Bernanke is prepared to leave himself open to criticism that he’s rescuing investors from bad decisions for the sake of saving the six-year expansion. […] Today’s move suggests Bernanke’s comment on Aug. 31 that it’s not the Fed’s responsibility « to protect lenders and investors from the consequences of their financial decisions » may be little more than talk for now, said Neal Soss, chief economist at Credit Suisse in New York.

Effectivement, notre article sur l’abandon éventuel des hedge funds à leur (triste ?) sort n’est vraiment plus d’actualité … Mais il y a plus: « Lowering the funds rate overall doesn’t boost housing, » said Lee Hoskins, a former Cleveland Fed president and now senior fellow at the Pacific Research Institute in San Francisco. « All this does is delay the day in which these wealth losses will finally be worked out in the marketplace, so I don’t regard this as a particularly good move. »

Ca, c’est le genre de commentaire plein de bon sens qui fait passer son auteur pour un vieux couillon dans la communauté des brasseurs d’argent; pourtant, c’était déjà la rhétorique de l’intervenant sur Bloomberg TV USA vers 20h (vertement tancé par la speakerine de service!)

Nous avons cité hier soir le patron de Richelieu Finance, il semble que son avis compte puisqu’il fut invité à récidiver dès ce matin; notons à quel point ses propos sont mesurés …

Finalement, et nous sommes un peu là pour cela, jetons un oeil sur nos indices ce matin; les réactions respectives du CAC 40 et du DJ Euro-Stoxx 50 sont radicalement différentes puisque l’un nous dessine une fragile bougie noire très étroite au-dessus d’un gap abyssal alors que l’autre réintègre un biseau ascendant cassé il y a 8 séances. Cette différence est peut-etre due à la large pondération des bancaires dans l’indice parisien … Toutefois, meme la configuration de l’Euro-Stoxx n’est pas franchement « emballante » puisqu’un biseau reste somme toute une figure instable. On en reparlerait dans le cas ou l’oblique haute soit fortement franchie …

Crédit image: Jason Brooks’ portfolio.