Le Grand Oral de Bernard

Bernanke Séance ambigue à Wall Street: on ouvre rouge, on passe vert et on cloture rouge pale. Les commentateurs s’y perdent un peu, voire ici ou ; quant au FOREX, il ne parait pas vouloir envoyer de signal clair à la hausse comme à la baisse. Une chose semble pourtant bien établie: un euro à plus de 160 yens est une histoire qui appartient au passé « pré-subprime crisis« .

Après les déboires des bancaires mercredi, c’est au tour de la distribution (avec Wal-Mart et Sears Holdings) de déguster un bouillon un peu amer aujourd’hui … Ce n’est pas bon signe quant à la vigueur du meilleur consommateur de la planète; mais est-ce déjà un élément à prendre en compte pour jouer les dérivés sur indices ? C’est surement un peu prématuré; toutefois, c’est à ranger dans un coin de la mémoire au meme titre que les recommandations de Ph. Béchade sur un possible subprime bis à la carte de crédit!

A court terme, tout ce que la planète compte d’investisseurs aura les yeux braqués sur l’oncle Bernie s’exprimant depuis Jacksonville sur (bonjour l’intitulé du Grand Oral 2007!) « l’immobilier et la politique monétaire« , rien que ca! Et en vertu du week-end élargi (lundi est Labour Day aux USA), le brain-storming sera de rigueur afin d’effectuer le parsing le plus achevé de ses propos! En gros, pour etre Banquier Central, il faut commencer par etre très fort en rédaction à l’école …

Plus sérieusement, l’enjeu est capital au sens ou Bernie fait face à sa première « vraie » crise, et le moment est venu pour lui de convaincre les intervenants sur le marché qu’il peut etre autre chose qu’un clone d’Alan Greenspan (l’homme qui fait tourner les rotatives à dollars plus vite que son ombre). Sa position est délicate et il faut bien avouer qu’elle fut annoncée très en avance par Bill Bonner de la chronique Agora dès juillet 2006 (mais en Bourse, avoir raison trop tot, c’est avoir tort!): il devra emprunter un chemin escarpé séparant à terme la récession de la stagflation. Dans le cas ou il fait du Greenspan, le dollar chutera et les bons du Trésor US devront etre déclassés par les agences de notation (et vu qu’elles ont déjà une partie de la crise subprime à leur actif, elles ne s’en priveront pas). Dans le cas contraire, le dollar tiendra, mais les marchés vont chuter et les USA partiront en récession puis entraineront avec eux les pays émergents, genre la Chine et sa croissance à 11% l’an.

Finalement, le statu quo monétaire pourrait bien etre la meilleure voie à court terme; c’est ce qui a eu lieu au Japon (et ne soyons pas naifs, c’est le Yen qui fournit une bonne partie de la liquidité aux marchés actions),  c’est peut-etre ce qui se passera en Europe le 6 septembre, et pourquoi pas aux USA le 18 ?