Portugal : la CGD pointée du doigt par la justice pour sa gestion des crédits à risque

Le Portugal, une nouvelle Grèce ? Si certes, le pays  a ramené son déficit public à 2,8% du PIB au premier semestre, contre 4,6% entre janvier et juin 2015, la foudre pourrait s’abattre sur le pays. Après agences de notation et FMI, c’est au tour de la justice portugaise de s’attaquer à l’économie nationale.

Le parquet général du Portugal a en effet annoncé samedi avoir ouvert une enquête sur la banque publique Caixa geral de depositos (CGD). Selon la presse locale, cette dernière est soupçonnée d’avoir réalisé une « mauvaise gestion ». Elle est tout particulièrement pointé du doigt pour avoir accordé des crédits à risque et investi dans des projets ayant conduit à de graves pertes financières.

« Nous confirmons l’existence d’une enquête sur des faits liés à la Caixa geral de depositos« , a indiqué pour sa part le ministère public sans préciser toutefois les motifs de l’investigation.

Selon l’hebdomadaire Expresso, l’enquête porte sur la gestion de la Caixa depuis 2000 et vise surtout des crédits consentis entre 2005 et 2010, durant le mandat de l’ancien Premier ministre socialiste José Socrates.

Le parquet général passe au crible « des prêts de dizaines, voire centaines de millions d’euros assortis de garanties fragiles » ainsi que « des investissements dans le marché brésilien et des crédits à des entreprises espagnoles qui se sont révélés ruineux », précise également Expresso. Précisons que fin juin, les crédits à risque détenus par la CGD s’élevaient à plus de 8,5 milliards d’euros, ce qui correspond à 12,2% de son portefeuille total de créances.

Pour la cinquième année consécutive, la Caixa geral de depositos (CGD) a présenté pour 2015 un résultat déficitaire, s’élevant à 171,5 M€, contre 348 M€ en 2014. si certes, elle a pu diviser par deux ses pertes, elle demeurait ainsi dans le rouge, contrairement à ses concurrents privés. Dans un communiqué, la CGD se félicitait de la hausse de sa marge financière de 14,4% et explique son résultat négatif par les 716,5 M€ de provisions pour créances douteuses qui plombent son bilan.

Pour rappel, José Socrates a été arrêté en novembre 2014 et mis en examen pour corruption, blanchiment d’argent et fraude fiscale. Après avoir passé plus de neuf mois en détention provisoire, il a été par la suite assigné à résidence puis remis en liberté en octobre 2015. Dans le cadre de l’enquête le concernant, la justice portugaise s’intéresse notamment à la prise de participation en 2006 de la Caixa dans le complexe touristique de luxe Vale do Lobo en Algarve. Selon la presse portugaise, José Socrates et Armando Vara, alors administrateur de la CGD et réputé proche de l’ancien Premier ministre, sont soupçonnés par la justice d’avoir touché des commissions dans le cadre de ces transactions.

En dépit de la vente en janvier 2014 de 80% de ses activités d’assurance, la CGD reste la première banque portugaise en terme d’actifs. Elle a néanmoins échoué aux tests de résistance menés cette année par la Banque centrale européenne (BCE). En vue de renforcer la solidité de sa banque publique, le Portugal a soumis un plan de recapitalisation de 5,16 milliards d’euros à la Commission européenne, qui l’a approuvé fin août.

Optimisme ou langue de bois ? En février dernier, José de Matos, président de la CGD, estimait que « sauf situation inattendue au niveau macroéconomique, en 2016, nous renouerons avec les bénéfices ».

Sources : AFP, 7sur7.be, Econostrum

Elisabeth Studer – 24 septembre 2016 – www.leblogfinance.com

(32 commentaires)

  1. L’ex-patron du FMI Rodrigo Rato sur le banc des accusés en Espagne

    L’ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) Rodrigo Rato s’est assis lundi pour la première fois sur le banc des accusés en Espagne en tant qu’ancien banquier. Il est présumé responsable d’un « système corrompu » de détournements de fonds.

    « Voleur! » « Escroc! ». A son arrivée au tribunal, l’ancien ministre espagnol de l’Economie a essuyé sans broncher les tombereaux d’insultes lancés par une quinzaine de manifestants, épargnants ou petits actionnaires, l’accusant de les avoir « ruinés » lors de la vaste « affaire Bankia ».

    Un cartable à la main, M. Rato, 67 ans, est entré sans rien dire dans l’annexe de l’Audience nationale située en banlieue de Madrid où le procès doit durer jusqu’en décembre.

    Ancien pilier du Parti Populaire (PP, droite) de Mariano Rajoy, actuellement au pouvoir en Espagne, il fut le vice-président du gouvernement de José Maria Aznar de 1996 à 2004 avant de diriger le FMI jusqu’en 2007.

    « Cartes visa au noir »
    Sa carrière de banquier ne dura que de 2010 à 2012 mais aboutit au plus grand scandale bancaire de l’histoire du pays: l’entrée en bourse, désastreuse et présumée frauduleuse, de Bankia en 2011 puis sa nationalisation par l’Etat pour lui éviter la faillite. Le fiasco avait précipité un sauvetage européen du secteur bancaire espagnol de 41 milliards de prêts.

    M. Rato comparaît pour l’un des volets de l’affaire: le dossier des « cartes visa au noir ».

    Il est jugé en même temps que 64 hauts dirigeants (bien 64, un des prévenus étant décédé) et membres des conseils d’administration de Caja Madrid puis de Bankia, conglomérat né en 2011 de la fusion de sept caisses d’épargne. Tous sont accusés d’avoir payé leurs dépenses personnelles avec des cartes bancaires « occultes », sans rien justifier ni déclarer au fisc.

    Les frais acquittés allaient du simple plein d’essence au séjour en hôtel cinq étoiles, en passant par l’achat de sacs Vuitton… Et le procès concerne 12 millions d’euros détournés entre 2003 et 2012.

    Système reproduit
    Selon l’acte d’accusation, M. Rato a maintenu le « système corrompu » établi dès 1999 par l’ancien président de Caja Madrid, Miguel Blesa, puis l’a reproduit au sein de Bankia.

    Lui-même avait dépensé en deux ans 99’000 euros qu’il a remboursés avant le procès. Le parquet anticorruption requiert 4 ans et demi de prison à son encontre et le remboursement de plus de 2,6 millions d’euros, correspondant aux sommes détournées sous sa présidence.

    Parmi les autres prévenus figurent de nombreux membres du PP et quelques personnalités de syndicats et partis de gauche, dont un représentant du parti Izquierda Unida accusé d’avoir dépensé 456’500 euros.

    M. Blesa encourt la plus lourde peine: six ans de prison requis par le parquet.

    (ats / 26.09.2016 12h02)

  2. « M. Blesa encourt la plus lourde peine: six ans de prison requis par le parquet. »
    Aucun problème il a déjà commencé à faire bonne conduite pour ne faire que la moitié de sa peine !! Il rase les murs, donne de l’argent aux pauvres, a renoncé aux « escorts » de luxe pour fréquenter uniquement les camionnettes blanche avec des  » bijoux roses dans un écrin noir.  »

    Ceci dit la crise enclenchée en douce par la FED au printemps avance tranquillement !! 🙁 🙁

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