Le groupe français de BTP Eiffage et l’espagnol Sacyr vont former un « groupe de coordination » ont annoncé les groupes jeudi dans un communiqué commun. Cette structure pourrait être un premier pas vers un rapprochement. Pour rappel, le groupe de BTP espagnol souhaite être représenté au conseil d’administration d´Eiffage, les deux entreprises s’affrontant depuis plusieurs mois sur la présence de Sacyr au sein du groupe français.
Selon les deux groupes, le groupe de coordination étudiera l’activité et les résultats d’Eiffage et débattra des perspectives, des projets de coopération éventuels et de stratégie. Il sera composé du président et du directeur financier de chaque groupe et se réunira en alternance avec les séances du conseil d’administration d’Eiffage, auquel il sera rendu compte des discussions au sein dudit groupe.
Les deux entreprises s’affrontent depuis plusieurs mois au sujet d´une présence de Sacyr au sein du groupe français.
Début avril, le groupe de BTP Sacyr avait porté de 10% à 30,7% sa participation dans le capital de son concurrent français, devenant ainsi son premier actionnaire. Le groupe espagnol, qui assurait à cette époque ne pas avoir l’intention de prendre le contrôle d’Eiffage pas plus que lancer une OPA sur lui, précisait alors avoir investi 1,66 milliard d’euros dans l’achat de 13,75 millions d’actions du groupe français depuis son entrée dans son capital. Selon l’entreprise espagnole, cet investissement qui ne serait pas le fait d’une opération concertée confirmerait l’objectif de Sacyr de devenir un « actionnaire de référence » du groupe français.
Depuis fin 2005, via plusieurs opérations, Sacyr était déjà monté à plus de 10% dans le capital d’Eiffage.
L’espagnol, qui détient donc désormais près de 33% du groupe de BTP français, réclame un tiers des sièges au conseil d’administration. Le 19 avril, la majorité des actionnaires d’Eiffage avaient rejeté la demande de Sacyr d’obtenir ces sièges, lors d’une assemblée générale. En mai, le PDG d’Eiffage, Jean-François Roverato, avait averti qu’il serait « très difficile de parvenir à un accord de collaboration » avec Sacyr s’il persistait à réclamer une importante présence au Conseil.
Toute montée de Sacyr au-delà du tiers du capital du groupe français obligerait légalement le groupe espagnol à lancer une OPA sur Eiffage, ce que redoute le groupe français.
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