Alors que le cuivre profitait d’ores et déjà de la flambée du pétrole et de toutes les matières premières confondues, suscitant de plus en plus les convoitises des bandits de grand chemin, le contexte social se durcit dans les mines du Chili appartenant à BHP Billiton.
Les ouvriers souhaitent aussi pouvoir tirer profit de cette « échappée » actuelle des minerais, qu’ils extraient non sans peine.
Ces évènements devraient faire progresser le cours de manière significative. La SNCF va devoir surveiller de prêt ses rails et France Telecom ses « paires de cuivre », matériaux de base pour raccorder les terminaux téléphoniques aux équipements de transmission, la télépathie n’étant pas encore d’usage.
Les grévistes de la mine chilienne d’Escondida, la plus grande mine de cuivre du monde, ont accepté mardi de reprendre le dialogue avec la direction locale de la firme appartenant au groupe anglo-australien BHP Billiton, tout en affirmant pouvoir tenir un mois. Les mineurs qui ont déjà provoqué par leur grève illimitée initiée lundi une chute de moitié de la production, ont accepté de rencontrer les dirigeants de la mine dans un hôtel d’Antofagasta, proche du site.
Dans la nuit de lundi à mardi, les 2.000 affiliés au syndicat travaillant à Escondida avaient rejeté, lors d’un vote « par acclamation », la proposition faite vendredi par la direction d’une hausse de 3% de leurs salaires et d’une prime de 16.000 dollars.
Ils réclament depuis des semaines une augmentation de salaires de 13% et un bonus de 30.000 dollars, en arguant que BHP Billiton en a largement les moyens, compte tenu de la flambée du cuivre, passé d’un cours de 80 cents de dollar la livre en 2003, lorsque leur convention collective avait été signée, à 3 dollars en moyenne actuellement.
La direction n’est pas de cet avis et estime que les revendications du syndicat sont encore très loin de ce qu’elle peut accepter de manière « responsable », selon Maura Valdès, vice-président pour les questions internes de Minera Escondida. Malgré tout, il a souligné que « l’objectif » des dirigeants était que le conflit « dure le moins possible ».
Le syndicat a trouvé des financements pour continuer la grève au moins jusqu’à la fin du mois d’août si nécessaire. Selon la presse de Santiago, le syndicat a prévu de verser à chaque gréviste une prime de près de 2.000 dollars si le conflit devait durer tout le mois. La compagnie Escondida aurait quant à elle prévu d’employer 1.000 personnes venant de l’extérieur afin de maintenir sa production.
Depuis Londres, une porte-parole de BHP Billiton a indiqué mardi que la mine ne fonctionne plus qu’à « 40% de ses capacités » de production qui est de 3.600 tonnes par jour, soit 1,3 million par an.
Escondida, située en plein désert d’Atacama, à 1.300 kms au nord de Santiago, fournit 8% de la production mondiale de cuivre, et 20 à 25% des quantités extraites au Chili, premier exportateur de la planète.
Cette mine est contrôlée à 57,5% par BHP Billiton et également détenue à hauteur de 30% par l’anglo-australien Rio Tinto, de 10% par le japonais Mitsubishi Corporation et de 2,5% par le groupe financier International Corporation. Les principaux clients d’Escondida sont au Japon, en Allemagne, au Canada, au Chili, en Suède, au Brésil, en Corée du Sud et en France.
L' »or rouge », métal conducteur utilisé dans l’automobile et dans l’électronique, est très demandé ces dernières années sous l’effet de la croissance mondiale et de l’expansion spectaculaire de la Chine.
La grève à Escondida et les problèmes du gisement chilien de Chuquicamata, victime il y a deux semaines d’un glissement de terrain et où la production ne reviendra pas à la normale avant trois mois, ont accru les pressions déjà fortes sur les marchés mondiaux des métaux.
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