Achat de Rafale, enjeu de politique nationale … tant pour la France que pour l’Egypte ?

S’il est indéniable que la vente de Rafales à l’Egypte, appareils fleurons de Dassault, devrait permettre de redresser un temps soit peu la cote de François Hollande, l’opération pourrait également permettre à la Défense égyptienne de soigner son image.

Quant aux rétrocommissions qui pourraient y être associés … il n’est  pas interdit d’y penser …  alors que l’Egypte ne figure pas dans la liste des pays qui ont montré le plus d’intérêt  pour ces  appareils dans les années passée  et pour qui l’achat se justifie le plus.

N’ayant pas besoin d’afficher un cocorico politiquement correct – alors que moult journaux de l’hexagone et non des moindres sont détenus par Dassault – le Financial Times ose aborder la question qui taraude bon nombre d’esprits à l’heure actuelle : mais pourquoi donc l’Egypte a -telle besoin d’acquérir des rafales, équipements certes à la pointe de la technologie mais également très coûteux  ?

S’exprimant dans le Financial Times, Michael Wahid Hanna, spécialiste de la sécurité  égyptienne qui travaille pour le groupe de réflexion Century Foundation, à New York, avant d’acquérir des appareils de ce type, l’Egypte aurait pu exploiter plus efficacement sa flotte de F16 américains.

Sa lutte menée contre les djihadistes  dans la péninsule du Sinaï, pourrait – toujours selon lui – se montrer plus efficace avec ses hélicoptères Apache.

« Les Egyptiens ont besoin d’une force rapide. Ils ont besoin des services de renseignements. Ils ont besoin d’une foule de capacités militaires qui n’ont rien à voir avec des avions de combat, » résume le spécialiste au journalsite du  Financial Times.

Rappelant que « l’armée égyptienne se perçoit comme la colonne vertébrale de l’identité nationale et de la richesse du pays » il n’éloigne pas au final le fait que « la soif du prestige que confèrent des armements sophistiqués » pourrait être un des motifs d’achat.

Il n’est interdit par ailleurs de penser que des retro-commissions bien avantageuses aient été versées … à moins que les champs gaziers offshores situés aux larges d’Israël et de l’Egypte  n’aient pesé dans la balance, alors que le géant pétrolier français Total éprouve quelques difficultés dans le secteur. L’avenir pourrait nous le dire …

Elisabeth Studer – 13 février 2015 – www.leblogfinance.com

(6 commentaires)

  1. Rafale : Fabius défend le bien-fondé du contrat avec l’Egypte

    Le Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian se rendra, demain lundi, en Egypte pour formaliser la première vente à l’export du Rafale, l’avion de combat français. Ce contrat, d’un montant de 5,2 milliards d’euros porte sur la vente à l’Egypte du Général Sissi de : 24 Rafale fabriqués par Dassault Aviation, 1 frégate Fremm de DCNS, et des missiles produits par MBDA. Evoquant ce contrat, Laurent Fabius a défendu, ce matin face à la presse un accord gagnant pour la France, pour l’Egypte, et pour la stabilité régionale et ce, quoi qu’en disent ses détracteurs sur la politique des droits de l’homme du gouvernement d’Abdel Fattah Sissi.

    Contrat gagnant pour la France

    « Il y a 3 gagnants dans cet accord », a estimé Laurent Fabius lors du Grand Rendez-vous Europe 1/ Le Monde/ i-Télé. « Il y a la France. Il y a l’Egypte et il y a la stabilité dans la région. Nous n’avons jamais vendu de Rafale à l’étranger. Il y a eu beaucoup de prospects, mais le solde était nul ». Commentant une prise de décision rapide, puisque la commande a été bouclée en moins de 3 mois, le Ministre des Affaires étrangères fait valoir un contrat conclu sur la base « d’une rencontre entre un désir fort de la part l’acheteur et un esprit de compromis de la part du vendeur ». Sur le plan économique, ce contrat bénéficiera à la France « pour des raisons d’emploi et de commerce extérieur ».

    D’autres commandes en vue ?

    Selon Laurent Fabius, il est « probable » que ce contrat « va être positif pour d’autres prospects ». Le Ministre français des Affaires étrangères estime néanmoins qu’il « convient de rester prudent ». Invité à préciser sa pensée, le chef de la diplomatie française indique : « Parmi ce qui est connu, on cite souvent l’Inde », un dossier pour lequel Laurent Fabius évoque « toujours des problèmes à régler, notamment des problèmes de prix ». Le Ministre a par ailleurs rappelé l’existence de négociations avec le Qatar.

    Le drapeau blanc égyptien…

    Laurent Fabius souligne par ailleurs que cette vente va être également « bénéficiaire pour l’Egypte, car ce contrat la dote d’un matériel extrêmement performant et, (…) pour la stabilité régionale. Il faut bien comprendre que l’Egypte est LE grand pays de l’ensemble de la zone arabe avec, selon que les choses fonctionnent ou pas, des conséquences sur la stabilité dans l’affaire israélo-palestinienne, dans la question syrienne, dans la question libyenne etc. Il faut donc que l’Egypte ait les moyens pour permettre cette stabilité et cette sécurité. C’est pour cela que cette affaire a été négociée ».

    Et la démocratie intérieure ?

    Certains détracteurs mettant en avant les manquements de l’Egypte à la démocratie, notamment en matière de droits de l’homme, Laurent Fabius a défendu la ligne de conduite française et donc, la légitimité du contrat. « Cela ne veut pas dire que, parce que nous vendons ces Rafale à l’Egypte, nous approuvons point par point tout ce qui est fait en politique intérieure. Là-dessus, nous avons toujours été très clairs mais sans poser la question de façon polémique et publique. Avec le Président Sissi et mon homologue Choukri, nous abordons ces questions de politique intérieure en essayant de les faire progresser ». Le locataire du Quai d’Orsay l’assure : « Quand il y a des excès qui sont commis, nous disons notre point de vue aux autorités égyptiennes, et nous souhaitons que, peu à peu, on aille vers davantage de démocratie ».

    Sur cette ligne, Laurent Fabius justifie à la fois l’argument du maintien de stabilité au Moyen-Orient, mais aussi « l’indépendance de la politique étrangère de la France ».

  2. Dernière modification : 13/02/2015
    La vente de 24 avions Rafale à l’Égypte, qui doit être finalisée lundi, a été unanimement saluée comme une victoire de l’industrie française. Dassault juge que cet accord peut avoir un effet « boule de neige ». Pas si sûr.

    Lundi 16 février, Dassault Aviation entrera dans une nouvelle ère que le constructeur attendait depuis longtemps. Si tout se passe comme prévu en Égypte, le Rafale deviendra alors – et enfin – un vrai produit d’exportation, grâce à la signature du contrat de vente de 24 exemplaires de ce fleuron de l’aviation de chasse à la française, confirmée, jeudi 12 février, par François Hollande.

    Les cinq milliards d’euros attendus de cette vente (qui comprend également des missiles et une frégate) peuvent-ils faire des petits ? C’est désormais la grande question. Car si cet accord entre la France et un régime qui sait, à l’occasion, manier le bâton contre sa population, en irrite certains, Dassault et le gouvernement préfèrent y voir une porte ouverte sur un avenir commercial meilleur.

    « Effet boule de neige »

    « Ce premier contrat à l’extérieur en annonce certainement d’autres », a souligné, confiant, le ministre des Finances Michel Sapin, sur iTélé. Même son de cloche chez l’avionneur. Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a assuré sur RTL : « cette première vente va faire boule de neige ». Et de rappeler avec gourmandise au « Figaro » que le groupe « avait plusieurs prospects au Moyen-Orient », qu’il « menait un travail de fond avec l’Inde » et qu’il existait même d’autres pistes « y compris en Europe ».

    La signature attendue avec l’Égypte donne donc des ailes à Dassault qui considère désormais d’un œil neuf tous ses dossiers en souffrance. Jusqu’à présent, les pistes les plus prometteuses semblaient toutes passer par le Moyen-Orient. Le Qatar est, depuis plusieurs années, tout près de commander 36 avions au constructeur français, tandis que les Émirats arabes unis veulent remplacer leurs 60 mirages vieillissants et pensent très fort au Rafale. En Europe, Dassault vise en priorité la Belgique qui doit renouveler en 2018 sa flotte de 54 F-14 américains.

    Mais c’est surtout le marché indien que la France lorgne. Paris espère que la vente à l’Égypte débloque les pourparlers avec New Delhi, qui négocie depuis 2012 l’achat de 126 appareils français pour 12 milliards d’euros. Fin 2013, Olivier Dassault, héritier du géant industriel, assurait « qu’il ne restait plus que des détails techniques à régler ». Il doit y en avoir beaucoup puisque le dossier n’est toujours pas bouclé début 2015…

    Un accord qui sort du lot

    « C’est sûr que théoriquement, la vente à l’Égypte peut aider aussi bien pour le dossier indien que les autres », assure Marc Ivaldi, expert en économie industrielle à la Toulouse School of Economics et spécialiste des transports. L’argument classique pour justifier l’effet boule de neige, rappelle cet expert, est de dire que les clients potentiels du Rafale vont être rassurés à partir du moment où l’un d’eux franchit le pas de l’achat. En clair, personne ne voulait vraiment être le premier à payer un avion qui, malgré ses qualités avérées, est l’un des plus chers sur le marché dans sa catégorie.

    Mais le contrat avec l’Égypte pourrait très bien se révéler être l’exception qui confirme la règle. « En l’espèce, parler d’effet de boule de neige est un peu prématuré », estime Marc Ivaldi. Par de nombreux aspects, l’accord qui doit être scellé lundi sort du lot. L’Égypte s’est décidée en un temps record – trois mois – quand la plupart des négociations de ce genre prennent des années. Il y a tout un montage financier qui doit permettre au Caire, dont les caisses sont plutôt vides, de payer les Rafale. Enfin, « il ne serait pas surprenant que l’État français soit intervenu financièrement pour faciliter la conclusion de cette vente », estime Marc Ivaldi.

    En clair, l’Égypte avait un besoin urgent d’obtenir des avions de chasse pour sécuriser ses frontières dans un contexte régional tendu, et la France a tout fait pour que cela se fasse. Les raisons pour lesquelles Le Caire a opté pour le Rafale ne sont donc pas forcément de nature à faire pencher la balance au profit de Dassault dans les autres dossiers. Les Indiens, par exemple, « veulent qu’une partie de la production se fasse chez eux. Je ne pense pas que ce point ait posé problème avec l’Égypte », explique au site « 20 Minutes » Laurence Daziano, maître de conférences en économie internationale à Sciences-Po Paris.

    Réaction américaine ?

    L’accord avec l’Égypte risque aussi d’avoir irrité les éternels rivaux américains. « C’est la première fois que les Égyptiens achètent à tel point du matériel français, ce qui peut s’analyser comme une volonté de diversifier ses sources d’approvisionnement militaire pour moins dépendre des États-Unis », analyse Marc Ivaldi. Pour lui, les Américains vont sûrement réagir sur d’autres marchés où le Rafale voudrait atterrir. Dassault peut donc s’attendre à une concurrence accrue, peut-être au Qatar ou aux Émirats arabes unis.

    Le succès indéniable en Égypte est donc trop particulier pour assurer qu’il est la pièce manquante à la machine à exporter des Rafale. En revanche, François Hollande peut, sans risque de se tromper, affirmer qu’il a réussi là où son prédécesseur Nicolas Sarkozy avait échoué malgré tous ses efforts.

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