Le cours du pétrole chute de près de 3 dollars … à qui profite le crime ?

Les cours du brut ont littéralement dégringolé jeudi à New-York, tombant à leur plus bas niveau depuis quatre ans. Raisons avancées par les spécialistes : une offre pléthorique au niveau mondial, et en particulier aux Etats-Unis où la production atteint des niveaux records.

On voudrait plomber certains adversaires tels que la Russie ainsi que certains pays producteurs d’Amérique du Sud au tempérament quelque peu rebelle comme le Venezuela que l’on ne s’y prendrait pas autrement, l’oncle Sam disposant directement de l’arme fatale pour adapter les volumes disponibles sur le marché en fonction de ses besoins, voire de sa stratégie. Laquelle pourrait être également de profiter de la dégringolade des cours pour booster son industrie automobile, nous y reviendrons dans un article dédié.

Vous en doutez ? Dans ce cas, il n’est pas inutile de préciser que selon le ministère américain de l’Energie, en  2013, les produits pétroliers et gaziers ont généré 68% des recettes totales de la Russie à l’export. La moitié du budget fédéral dépend ainsi de ces rentrées d’argent .

Le Service fédéral des douanes de Russie, précise pour sa part qu’à l’exportation, les revenus provenant des ventes de pétrole brut et de produits pétroliers sont environ quatre fois plus importants que ceux qui proviennent de la vente du gaz naturel (GNL compris). Avec 174 milliards de dollars de recettes, le montant en valeur des exportations de pétrole brut  est supérieur à celui  correspondant à tous les autres types d’énergies exportées.

De quoi faire réfléchir …

En tout état de cause, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre aura chuté de 2,97 dollars jeudi en une seule journée, s’échangeant à 74,21 dollars, clôturant ainsi à son plus bas niveau depuis le 17 septembre 2010 sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les spécialistes notent de manière factuelle que la nouvelle chute des cours enregistrée peut s’expliquer en partie par le nouveau record de production des Etats-Unis, lequel a dépassé le niveau psychologique des 9 millions de barils par jour au cours de la semaine précédente, les réserves du terminal de Cushing grimpant de concert.

Selon les chiffres du ministère publiés jeudi, les USA ont produit 9,063 millions de barils par jour (mbj) au cours de la semaine achevée le 7 novembre, ce qui n’a jamais été observé depuis janvier 1983, date à laquelle le département américain à l’Énergie (DoE) a débuté à publier de telles statistiques.

Les réserves du terminal pétrolier de Cushing – lesquelles servent de référence au pétrole échangé à New York, le WTI – ont pour leur part bondi de 1,7 million de barils, à 22,5 millions de barils.

Si certes, les Etats-Unis n’exportent pas leur brut, cette forte hausse de production permet de diminuer ses besoins d’importations, situation réduisant de facto les débouchés de ses fournisseurs de pétrole. Créant en conséquence une surabondance sur les marchés, et au final, la dégringolade des cours. Rappelons ainsi que les prix du brut ont perdu près d’un tiers de leur valeur depuis la mi-juin.

Autres facteurs baissiers : la demande atone induite par la morosité économique ambiante et un renforcement du dollar, raffermissement qui pourrait lui aussi être largement influencé par la politique monétaire américaine …. laquelle pourrait donc au final servir également les intérêts économiques et géopolitiques de Washington.

Sources : AFP, Nymex, Les Echos, EIA

Elisabeth Studer – 13 novembre 2014 – www.leblogfinance.com

A lire également :

Chute du prix du pétrole : aubaine pour les USA via le crash financier du Venezuela ?

(21 commentaires)

  1. Extrait : RIB-Allons-nous assister à un remake de la sinistre
    guerre des prix du pétrole, déclenchée par le royaume wahhabite en 1985 et qui provoqua dans les principaux pays producteurs, particulièrement ceux du Sud, mais aussi en Union soviétique, une série de secousses sociales sans précédent au seul profit des économies occidentales ?
    C’est en tout cas ce qui saute aux yeux depuis la dégringolade des prix de l’or noir cet été. De 120 dollars le baril, il s’échangeait, fin octobre, à près de 80 dollars. Soit une perte du tiers de sa valeur. Si, comme le prévoient certaines cassandres, les prix continuent de descendre au-dessous de cette barre symbolique, la comparaison avec le précédent contre-choc pétrolier, provoqué par les États-Unis et l’Arabie Saoudite vers la fin 1985, devient inévitable.

  2. Je n’ai jamais vu un boxeur sonné relever le bras. C’est l’arbitre qui fait le travail et compte !
    Je pense, encore une fois, qu’il ne faut pas trop croire la propagande anglo saxonne qui présente des pays en voie de faillite économique comme des puissances qui gouvernent encore le monde.
    La crise qui se met en place réserve bien d’autres surprises que la baisse du pétrole.

  3. Les USA et leur soit disant OTAN, commencent à courir sur le haricot de pas mal d’Européens et de Français. 🙂

    Sondage Figaro actuellement. Question, faut-il livrer le Mistral à la Russie?

    44867 votants Oui = 83% Non 17%

    Les Européens, comme De Gaulle l’a fait en France, vont faire déguerpir ce cauchemar que sont les bases US.

  4. Nos producteurs d’énergie nucléaire sont en petite forme, l’état prévoit de mettre un suppositoire de 2 milliards d’Euro. Dans d’autres temps on aurait dit à vos impôts, ici on va dire « à vot’ bon coeurs, Messieurs les investisseurs en monnaie de singe » 🙂

    http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/19/1994591-areva-effondre-bourse-apres-abandon-objectifs-financiers.html

    Pour ce qui est du japon, quand on a vu des croisières de rescapés d’Hiroshima et Nagasaki partis montrer leurs stigmates tout autour du Pacifique, on voit bien que ça va être compliqué de remettre en route.
    Des zones sismiques de première grandeur situées sur la « ceinture de feu du Pacifique, sont couvertes de Centrales nucléaires US.
    Que Messieurs et Mesdames les Japonais s’attaquent d’abord aux imbéciles qui ont conçu ces centrales en bord de mer dans des zones directement affectées par des tsunamis. C’est pour bientôt.

    Pour connaître les concepteurs qui ont profité de l’occupation du Japon, il faut demander aux Russes:

    http://french.ruvr.ru/2014_04_23/Les-difficultes-du-nucleaire-japonais-dues-aux-projets-americains-5992/

  5. La chute des prix de l’or noir met à mal les finances de pays producteurs

    Publié le : dimanche 23 novembre

    Source : romandie.com

    La chute du prix du baril d’environ un tiers depuis le début de l’été est problématique pour beaucoup de pays producteurs, qui ont besoin d’un cours de l’or noir élevé pour financer leurs dépenses.

    Beaucoup de pays producteurs ont des prix d’équilibre budgétaire bien supérieurs aux prix actuels du pétrole. Même si cela ne rend pas nécessairement la production pétrolière non rentable, cela pourrait avoir des effets négatifs sur la stabilité sociale, et donc affecter indirectement les perspectives de production, prévient l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) dans son dernier rapport mensuel.

    Ainsi, le budget iranien pour l’année budgétaire en cours (débutée en mars 2014) a été calculé avec un baril à 100 dollars, alors que le Brent évolue actuellement juste en-dessous des 80 dollars. La baisse affectera le prochain budget de l’État avec un déficit des recettes pétrolières de l’ordre de 8 à 10%, selon Gholamreza Tajgardoun, président de la commission parlementaire du Plan et du budget.

    En Irak, le prix d’équilibre se situe également autour de 100 dollars le baril. Selon le ministère du Pétrole, plus de 27% des recettes budgétaires prévisionnelles ne rentreront finalement pas dans les caisses, à cause de la chute des cours.

    En Russie, où l’or noir représente la moitié des rentrées budgétaires, le budget 2015 a été bâti sur une prévision de prix du baril à 96 dollars. Les économistes de la banque russe Alfa ont estimé récemment qu’une chute de 10 dollars du baril de pétrole coûtait 10 milliards de dollars au budget fédéral russe et 0,4 point de croissance du produit intérieur brut.

    Au Venezuela, le budget 2014 a été échafaudé avec un prix du baril relativement bas (60 dollars), ce qui ne devrait pas empêcher le dérapage du déficit budgétaire. Selon plusieurs analystes, le prix d’équilibre pour le Venezuela se situerait bien au-delà des 100 dollars.

    De son côté, l’Équateur a basé son budget 2014 sur un pétrole à 86,4 dollars le baril. Selon l’ancien ministre de l’Énergie René Ortiz, le pays a besoin d’un baril à 80 dollars pour équilibrer ses finances.

    Le Nigeria, où l’or noir représente 70% des recettes de l’État et où la crise budgétaire menace, va revoir à la baisse le prix de référence du baril de pétrole pour le budget 2015, de 78 dollars à 73 dollars.

    Depuis des années, l’Algérie calcule son budget sur la base d’un baril à 37 dollars. Le surplus va à un fonds de régulation des recettes qui finance le déficit et tous les programmes spéciaux du gouvernement. Mais selon des experts, l’économie algérienne est mise en danger par un baril à 80 dollars : l’ancien ministre des Finances Karim Djoudi estime ainsi que le budget a besoin d’un baril à 110 dollars pour trouver son équilibre.

    De leur côté, l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis ont des prix d’équilibre bien moins élevés que la plupart des autres pays de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), ce qui les rend mieux armés pour résister à une baisse prolongée des cours du brut, ont souligné les économistes de Commerzbank dans une note récente.

  6. « Selon des données du FMI, le PIB chinois exprimé en parité de pouvoir d’achat dépasse pour la première fois depuis 1872 celui des États-Unis. » En fait voilà plus d’un an que ce secret de Polichinelle est mal caché.
    Pendant ce temps la nos grand chefs européens ne trouvent rien de mieux que de cirer les bottes des USA. Quand allons nous faire un vraie EUROPE et faire dégager les bases de ces imbéciles de notre continent!

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