Palestine : le Venezuela devient fournisseur de pétrole et diesel, vers la fin du monopole d’Israël

La roue tournerait-elle ? Alors qu’en janvier dernier, un des plus grands fonds de pension néerlandais – PGGM – a décidé de boycotter des banques israéliennes, pointant du doigt les activités exercées par ces dernières dans les colonies israéliennes implantées en territoire palestinien, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a quant à lui indiqué vendredi que son pays allait livrer du pétrole et du diesel à l’Autorité palestinienne. Des accords ont en effet été conclus lors de la visite du président Mahmoud Abbas à Caracas.

Nicolas Maduro a déclaré à cette occasion que cet accord permettra de concrétiser la livraison du diesel « dont a besoin la Palestine pour pouvoir continuer à croître ».

Mahmoud Abbas a quant à lui remercié le Venezuela « pour son soutien à la Palestine », estimant que que cette opération permettrait de « rompre ainsi le monopole d’Israël » sur l’économie palestinienne.

Dans un premier temps, le Venezuela acheminera un premier chargement de 240.000 barils de diesel, la quantité de de pétrole étant encore non défini à l’heure actuelle.

Au cours de leur entrevue, M. Maduro a par ailleurs indiqué qu’il était prêt à soutenir l’entrée de l’Autorité palestinienne, en tant qu’observateur, dans l’Union des nations sud-américaines (Unasur), l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba) et dans la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac).

Rappelons que si le Venezuela dispose des plus importantes réserves mondiales de pétrole, la Palestine n’a pas cette chance. Ce qui la rend à l’heure actuelle entièrement dépendante de l’Etat d’Israël, lequel reste parallèlement entièrement maître des quantités livrées.

Les Palestiniens tentaient jusqu’à présent de contourner le blocus particulièrement hermétique de la bande de Gaza en creusant des tunnels vers l’Egypte. Mais depuis la chute du président islamiste Mohamed Morsi et l’arrivée au pouvoir du maréchal Abdel Fattah al-Sissi, ces tunnels ont été détruits. Ainsi, la Bande de Gaza doit faire face à d’importantes difficultés depuis que l’entrée en contrebande du gas-oil égyptien s’est considérablement réduite, situation obligeant le gouvernement Hamas à Gaza à reprendre les livraisons couteuses en provenance d’Israël.

Israël possédait jusqu’à présent des droits exclusifs sur la fourniture du carburant à la population palestinienne. Le coût élevé du gas-oil couteux étant une des conséquences du contrôle exclusif d’Israël sur les livraisons. Gaza est également confronté à une pénurie constante d’énergie, Israël limitant les livraisons de fuel entrant dans la bande côtière à des niveaux très inférieurs aux besoins de ses 1,6 million d’habitants.

En juin 2012, deux compagnies pétrolières israéliennes ont signé des contrats de fourniture en pétrole et en gaz couvrant les besoins de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, tout en étendant ainsi le monopole et le contrôle d’Israël sur l’Autorité palestinienne.

La Compagnie Paz Oil Ltd avait alors prolongé de deux ans le contrat de fourniture en gaz à l’Autorité palestinienne, pour un montant avoisinant 1,8 milliards de NIS (380 millions d’euros) par an, ou 11,6% des ventes totales de Paz. Ces approvisionnements devaient couvrir 50% des besoins en gaz de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza.

L’autre partie du contrat avait été remportée par Oil Refineries Limited (Bazan), qui avait alors annoncé qu’il fournirait directement le fuel à l’Autorité palestinienne pendant deux ans, à partir d’octobre 2012.

Oil Refineries Ltd. (ORL), situé dans la baie d’Haifa, est la raffinerie la plus importante d’Israël. Paz Oil appartient quant à elle à plusieurs investisseurs, après avoir été contrôlé par l’Etat israélien.

Sources : AFP, RFI, IMEMC

Elisabeth Studer – 18 mai 2014 – www.leblogfinance.com

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