Thalès ferait des concessions sur les tubes électroniques

Thales_5Pour obtenir le feu vert de Bruxelles à la reprise des participations d’Alcatel dans les entreprises satellitaires Alcatel Alenia Space (AAS) et Telespazio, le groupe français Thales se serait engagé à ne pas utiliser sa position dominante dans les tubes électroniques pour fausser la concurrence sur le marché des satellites.

La Commission européenne à la concurrence, après avoir donné son accord à deux autres volets du rapprochement entre Thales et Alcatel dans les secteurs ferroviaire et de l’intégration des systèmes, avait différé de deux semaines sa décision sur les satellites dans l’attente des « remèdes » proposés par Thales pour préserver la concurrence dans le secteur.

« Nous avons jusqu’au mardi 28 novembre à minuit pour autoriser l’opération ou passer à l’étape suivante » d’une enquête appronfondie, a confirmé ce weekend Jonathan Todd, porte-parole de la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes.

Les deux groupes français Thalès et Alcatel – lequel doit par ailleurs fusionner avec Lucent – avaient annoncé un accord au début de l’année, Alcatel apportant ses activités dans les satellites à Thales en échange de deux milliards d’euros en actions et en numéraire.

Dans le cadre de cet accord, Thales doit ainsi reprendre les 67% détenus par Alcatel dans la société de constructions de satellites commune avec l’italien Finmeccanica (33%) ainsi que le tiers de l’italien Telespazio, leader mondial des services de navigation et de localisation par satellite contrôlé aux deux-tiers par Finmeccanica.

De source proche du dossier, on indique que Thales devait faire des propositions pour éviter que sa très forte position dans le secteur des tubes électroniques pour satellites n’entrave la concurrence dès lors qu’il deviendrait lui-même constructeur de satellites.

Thales, numéro un mondial après avoir repris les activités tubes d’AEG puis celles de Siemens, livre en tubes électroniques tous les constructeurs de satellites. Le groupe devrait fournir des garanties d’égalité de traitement, notamment prendre des mesures concernant la gouvernance de la filiale spécialisée Thales Electron Devices, selon des sources industrielles.

« Il ne serait pas sérieux que Bruxelles demande la cession des tubes électroniques pour satellites, tout au plus pourrait-on être amené à leur donner une autonomie par rapport à la division sécurité du groupe à laquelle ils appartiennent », estimait par ailleurs il y a quelques jours une source syndicale française.

L’accord global entre Thales et Alactel, annoncé en avril 2006 prévoit que ce dernier monte à 21,6% dans le capital de Thales, contre 9,5% actuellement, et lui apporte en échange ses activités satellites et ses systèmes dans les transports et la sécurité.

Dans l’optique du rapprochement, Thales a prévu la création d’une division satellites et la fusion de ses divisions services et sécurité.

Finmeccanica a donné en fin de semaine son feu vert au rachat par Thales des activités spatiales d’Alcatel, rapportait vendredi La Tribune. Le groupe italien obtiendrait en contrepartie une participation de 19% dans Galileo Industries. Alcatel Alenia Space détient actuellement 38% de Galileo et un transfert de sa part à Thales donnerait à l’électronicien 50%.

Finmeccanica aurait en outre négocié un rôle important pour l’un de ses centres spatiaux dans la gestion de l’orbite des satellites de la constellation Galileo.

Source : AFP, Reuters, La Tribune

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(6 commentaires)

  1. GPS européen : le sauvetage de Galileo
    Galileo ne répond plus. Cet ambitieux projet européen de radionavigation par satellite, destiné à mettre un terme à l’hégémonie américaine du GPS, est aujourd’hui dans l’impasse. L’Union européenne tente de serrer les rangs pour éviter l’échec de ce programme emblématique. Ses promoteurs jugent donc que l’heure est grave.
    A ce jour, Galileo accuse déjà un retard de près de quatre ans : à l’origine, la constellation devait être prête dès la fin 2008. On parle désormais de la mi-2012. Au plus tôt.
    « Nous devons trouver une solution qui soit économique et aussi rapide que possible », répète Wolfgang Tiefensee (SPD), ministre allemand des transports. Cela passera par une remise à plat du programme. Mercredi 16 mai, le commissaire européen aux transports, Jacques Barrot, devrait recommander que ce projet soit entièrement financé par les pouvoirs publics, faute d’un engagement suffisant du consortium privé pressenti pour l’exploiter. Cette modification représenterait un coût supplémentaire de quelque 2,5 milliards d’euros pour les fonds communautaires contre 1 milliard prévu actuellement.
    Les huit industriels retenus pour assurer le lancement et l’exploitation du système – le groupe franco-allemand EADS, les français Thales et Alcatel, le britannique Inmarsat, l’italien Finmeccanica, les espagnols Hispasat et Aena, et l’allemand TeleOp, filiale de Deutsche Telekom – n’ont pas pu répondre, avant la date butoir du 10 mai, aux exigences des Etats membres et de la commission.
    Si leur société commune est bien en place, après des mois de tractations, son patron définitif n’est pas encore recruté. Et la négociation du contrat de concession, qui devait être achevée à la fin 2006, fait toujours du surplace. Le consortium privé en lice pose de multiples conditions et cherche à minimiser sa prise de risque dans un programme qui a, jusqu’ici, accumulé les handicaps industriels, financiers et diplomatiques. Face à ces blocages, M. Barrot espère mettre un terme au « syndrome Airbus » qui menacerait le projet.
    Depuis sa conception, Galileo est au coeur d’une bataille d’influence politico-industrielle entre les pays membres de l’Union européenne. « C’est le programme le plus pollué par les politiques ces dernières années », a regretté, le 4 mai, Thomas Enders, coprésident d’EADS.
    Les dissensions ont commencé dès la conception du programme. Lorsque, à la fin des années 1990, l’Europe songe à briser le monopole américain du GPS, un désaccord survient entre les pays d’Europe du Nord et ceux du Sud.
    Les capitales les plus atlantistes estiment, à l’instar de Londres et d’Amsterdam, que le GPS américain suffit, et elles entendent limiter les subventions publiques au projet. Pour les autres, dont la France et l’Allemagne, la constellation est au contraire perçue comme un instrument susceptible de conforter « l’Europe puissance », en toute indépendance à l’égard de l’allié américain. Il faut donc que l’Union la subventionne.
    COMPROMIS ALAMBIQU

  2. Oui, je voulais en faire un article ce week end , car notamment à Toulouse, nous sommes TRES impactés avec emploi en moins à la clé, s’il faut …
    si j’ai le temps
    sacahnt qu’en +, je n’ai jamais traité de Galileo, je crois 🙁
    à suivre sur La Depeche du Midi

  3. Informatique d’EADS : environ 150 millions d’euros d’économies visées sur l’infrastructure
    Dans le cadre de Power 8, EADS va créer des centres de services afin de manager les activités de ses filiales. En ce qui concerne l’informatique, le projet de création de l’entité « IM SSD » (Information Management Shared Services and Deliveries) devait être acté lors du Comité Exécutif Européen du 14 mai mais n’a pas été mis à l’ordre du jour. La décision sera donc prise pendant la réunion suivante, dans quelques semaines.
    Objectif poursuivi par le groupe : obtenir des gains de fonctionnement drastiques. Outre le gel des projets de développement non critiques, le groupe entend réaliser jusqu’à 150 millions d’euros d’économies, d’ici à 2011, sur le coût annuel de l’infrastructure informatique. Calendrier prévu : mise en place opérationnelle d’ici à la fin 2007.
    IM SSD sera une structure propriété du groupe EADS. Elle aura pour mission la gestion, le développement, l’exploitation et la maintenance des applications, des services et de l’infrastructure (datacenters, réseau, help-desk, postes de travail). Une entité qui sera considérée comme un centre de service à profit nul. Elle pourra être évaluée par rapport à d’autres prestataires de services équivalents, mais ne leur fera pas concurrence. Quant à la stratégie informatique et la gestion des prestataires, elles seront directement traitées au niveau du siège d’EADS.
    Dans ce contexte, les achats informatiques généraux doivent diminuer d’une trentaine de millions d’euros. Leur gestion pourrait être externalisée. D’un autre côté, EADS réduira encore le portefeuille de fournisseurs.
    100 millions d’euros à économiser par Airbus
    Pour ce qui concerne Airbus, le budget correspondant à la gestion de l’infrastructure passerait de 425 millions d’euros aujourd’hui à 325 millions d’ici à 4 ans. Précisons au passage le budget total de l’informatique chez Airbus qui s’élève à 900 millions d’euros.
    L’impact sur la sous-traitance pourrait être assez important. En effet l’essentiel des économies seraient générées par une amélioration des coûts externes. Selon la CFTC, la CGE-CFC et FO, les trois syndicats majoritaires, près de 300 millions d’euros, sur les 425 millions d’euros, sont sous-traités à 3 prestataires.
    850 personnes sont concernées par IM SSD sur l’ensemble des filiales d’EADS, (pas d’information concernant Airbus et Airbus France). Pas de licenciements prévus pour elles, mais une réaffectation vers la structure. Mais les syndicats redoutent notamment le déménagement potentiel d’environ 300 familles (sur l’ensemble des filiales).
    Plus largement, et indépendamment du projet de Shared Services, près de 4300 personnes, tous métiers confondus, seraient considérées « OverHead » pour moitié sur Airbus Toulouse et une autre moitié sur les sous-traitants (10000 sur l’ensemble du groupe). En d’autres termes, celles-ci seront amenées, sur les 3 ans à venir, à quitter le groupe, dans le cadre d’incitations au départ. Les effectifs informatiques en feraient clairement partie.
    Une contre-proposition au projet SSD est portée par la CFTC, la CGE-CGC et FO au sein du Comité Exécutif Européen. Elle contient les points suivants (les montants sont les économies à générer): « – Une seule ligne de commande : Rationalisation des organisations, des projets et services en partant du principe de enveloppe zéro : (~110 M

  4. Les récents résultats du premier trimestre 2007 d’EADS incitent Exane BNP Paribas à relever ses estimations de livraisons d’Airbus en 2010 à 610 appareils, ou 578 exemplaires hors A400M. Cette nouvelle prévision se fonde sur l’objectif d’Airbus de porter le rythme de production des A320 à 40 par mois à cet horizon 2010.
    Exane BNP Paribas apprécie moins la prudence affichée par Airbus sur ses prévisions de marge d’EBIT en dépit de l’augmentation des cadences attendue. Le broker interprète cela comme le signe d’importantes pressions sur les prix.
    http://www.tradingsat.com/conseils-bourse-Eads-rb28976-EAD.html

  5. « Informatique d’EADS : environ 150 millions d’euros d’économies visées sur l’infrastructure » …. rigolo, en fait j’ai l’info depuis plus d’un mois , l’info emanant notamment de la CFTC qui s’est accordée avec la CGC pour étudier le dossier
    Et merci encore à Marina Lensky pour la primeur !
    j’essaie de faire un article demain
    Marina Lensky m’a également communiqué en avant première 😉 et de manière TRES réactive sa réaction sur éventuel rachat de Meaulte par Latecoère
    Bon, c’est promis, je vous en parle demain !!
    « Une contre-proposition au projet SSD est portée par la CFTC, la CGE-CGC et FO au sein du Comité Exécutif Européen » : j’ai effectivement le dossier depuis quelques semaines, mais avait peur de mettre un peu trop avant certains syndicats 🙂

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