Brésil : croissance très timide en 2012, plus mauvais chiffre depuis 2009

Information qui pourrait avoir un impact bien au delà du Brésil. Alors que le pays « membre » des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) est considéré comme un important potentiel de croissance pour l’économie mondiale, l’Institut brésilien de géographie et statistiques (IBGE) vient d’annoncer que la croissance brésilienne enregistrée en 2012 n’a atteint que faiblement les 0,9%.

Les mesures de relance du gouvernement n’auront pas permis d’améliorer une bien peu brillante performance, des chiffres aussi bas n’ayant pas été observés depuis 2009. Frappé par la crise internationale, le pays n’avait pu alors enregistrer une croissance de son PIB que de 0,3%. Frôlant alors de peu la récession.
Si l’on exclut 2009, une telle contre-performance n’avait pas été observée depuis 15 ans.

Bilan des courses : alors qu’il y a encore quelques mois le Brésil annonçait qu’il avait devancé la Grande-Bretagne en devenant la 6ème puissance économique mondiale, voire même  briguait la cinquième place, il ne se retrouve désormais qu’à la 7ème position… derrière la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, le Japon, la Chine et les Etats-Unis.
Les choses ne semblent pas s’arranger, bien au contraire, puisque qu’au 4e trimestre 2012, le PIB du Brésil a enregistré une hausse de 0,6% par rapport au trimestre précédent.

Pourtant, au début de l’année 2012, le « moral » du gouvernement brésilien semblait au beau fixe, ce dernier tablant même sur une prévision de croissance annuelle de 4,5%.  Mais l’euphorie aura été de courte durée, plusieurs révisions à la baisse ayant été opérées tout au long de l’année.
Si le dernier bulletin d’information de la Banque centrale indique que la moyenne des prévisions d’une centaine d’institutions financières brésiliennes aboutissait à une croissance du PIB estimée à + 0,9%, la Banque centrale tablait quant à elle sur 1%.

La production industrielle, qui représente près d’un tiers du PIB, a reculé pour sa part de 2,7% en 2012, alors qu’aucune baisse n’avait été enregistrée depuis 2009.  Déjà en janvier, les chiffres avaient été divisés par trois fois, chutant de 2,1%, après une hausse de 0,5% en décembre 2011. Les économistes tablant quant à eux sur une contraction limitée à 0,8%.

Face à une telle situation, le gouvernement aura choisi d’abaisser le Selic – le taux d’intérêt de la Banque centrale – à un plancher historique, ce dernier passant de 12,5% en 2011 à 7,5% en 2013.  Des exonérations d’impôts auront également été décrétées.

Les analystes expliquent quant à eux la contre-performance par plusieurs phénomènes, tels qu’un  « ralentissement de la croissance de la force de travail », le resserrement du marché de l’emploi, la baisse de la demande chinoise et un essoufflement du crédit.
En vue de soutenir la croissance, le pays devra maintenir ses efforts d’ores et déjà menés en vue de réaliser des gains productivité, si l’on en croit les experts.

Reste tout de même des espoirs de reprise d’ici les prochaines années, le sport pouvant être un nouveau moteur pour le pays, le Brésil organisant la Coupe du Monde de football en 2014 et les jeux Olympiques en 2016.

Autre événement en ligne de mire : les élections présidentielles de 2014.
Le Ministre des Finances, Guido Mantega, semble être quant à lui un fervent adepte de la méthode Coué (ferveur liée à l’approche de l’échéance électorale ? ). Selon lui, les investissements et l’industrie (en particulier automobile) auront montré des signes d’amélioration en fin d’année, ces derniers devant se poursuivre en 2013. Mieux encore, selon ses prévisions, la croissance pourrait être de 3% à 4% en 2013.
Le Ministre estime ainsi en commentant les résultats du PIB, que « la crise internationale n’a pas frappé à la porte des familles brésiliennes ». Il en veut pour preuve la création de 1,3 millions de nouveaux emplois (certes en particulier dans les services et non dans la production), une hausse de la masse salariale de 6% et une croissance de 35% du financement pour le logement.

Sources : AFP, Aujourd’hui le Brésil

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 4 mars 2013