Alors que le cours de l’uranium risque de s’envoler, l’offre évoluant moins vite que la demande (nous en reparlons au plus tôt), une trentaine d’organisations nigériennes de la société civile vont porter plainte contre les Etats-Unis. Ils reprochent à Washington d’avoir « injustement accusé » en 2003 le Niger d’avoir vendu de l’uranium à l’ex-dirigeant irakien Saddam Hussein à des fins militaires.
Décidément, les affaires concernant l’Irak de Saddam sont sur le devant de la scène à l’heure actuelle, le groupe pétrolier TOTAL, la banque BNP-Paribas et le groupe céréalier AWB étant pris actuellement dans la tourmente. A noter par ailleurs, qu’AREVA vient d’annoncer qu’elle espérait, à l’avenir doubler la production minière du Niger.
Le Collectif pour la défense du droit à l’énergie (CODE) a décidé de porter plainte contre le gouvernement des Etats-Unis, qu’il accuse d’avoir « utilisé le nom du Niger, quatrième producteur mondial d’uranium, pour déclencher sa guerre contre l’Irak ».
Dans un communiqué rendu public lundi à Niamey, le président du conseil d’administration de cette association, Moustatapha Kadi, indique que le CODE vise à « prouver à la communauté internationale que le Niger n’a jamais vendu de l’uranium à l’Irak », mais aussi à demander un dédommagement de 1.000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros) pour le préjudice subi.
« L’objectif de notre démarche, c’est d’agir pour éviter à l’avenir qu’un autre puissant Etat ou individu mal intentionné n’accuse gratuitement le Niger parce qu’il est pauvre. Surtout en ce moment critique où l’Irak ou toute autre personne ayant un intérêt quelconque peut poursuivre notre pays ou ses dirigeants pour complicité », ajoute le communiqué.
Le CODE lance « un vibrant appel » à toute la communauté nigérienne, africaine, internationale et à toute personne éprise de paix et de justice pour le soutenir dans ce combat du siècle, « qui opposera devant les juridictions le pays le plus riche du monde à la société civile du pays le plus pauvre de la planète ». La plainte du CODDAE, qui regroupe « une trentaine d’organisations », sera « incessamment déposée » par un « collectif d’avocats nigériens », a indiqué M. Kadi.
En janvier 2003, le président américain George W. Bush avait accusé le président irakien Saddam Hussein d’avoir acheté de l’uranium au Niger pour fabriquer des armes de destruction massive.
Dans un communiqué reçu samedi à l’AFP, le CODDAE rappelle que des investigations diligentées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), celles des médias internationaux et de responsables américains, avaient toutes conclu à « une fausse accusation » américaine contre le Niger. Pour le CODDAE cette « fausse et inique accusation » a « simplement permis au président américain d’utiliser le Niger pour envahir l’Irak ».
Le collectif demande aussi au président nigérien Mamadou Tandja « de s’investir personnellement pour que justice soit rendue au Niger ». En août 2003, le président Tandja avait qualifié les allégations américaines « d’accusation sans aucun fondement » visant « à nuire à l’image du Niger ».
Au lendemain de l’exécution de Saddam Hussein pendu à Bagdad le 30 décembre dernier après sa condamnation pour l’exécution de 148 villageois, M. Tandja s’était déclaré « profondément choqué » et « horrifié par le tragique quotidien des Irakiens ».
Le faux contrat selon lequel le régime de Saddam Hussein aurait tenté d’acheter de l’uranium au Niger aurait été fabriqué par deux membres de l’ambassade du Niger à Rome, pour un agent travaillant pour la DGSE française, avait affirmé en avril dernier le journal le Times, citant des sources anonymes à l’Otan.
Ce document contractuel, pourtant dénoncé comme un faux par l’AIEA dès 2003, avant le déclenchement de la guerre en Irak, avait été à la base d’un des principaux arguments de Washington pour entrer en guerre contre le régime de Bagdad.
Ce faux contrat qui avait émergé en 2002, devant permettre de prouver la tentative irakienne d’acheter 500 kg d’uranium au Niger, aurait été fabriqué de toutes pièces par deux personnes travaillant à l’ambassade du Niger à Rome, un diplomate de haut rang et son assistante. Ceux-ci auraient fabriqué ce document après avoir constaté l’intérêt sur ce thème d’un ancien agent des services secrets italiens travaillant désormais pour la DGSE, les services secrets français.
Selon l’hebdomadaire anglais, l’assistante italienne du diplomate nigérien aurait fabriqué ce faux contrat par appat du gain, car son ancien collègue lui avait fait comprendre qu’une « agence de renseignement non spécifiée » était prête à payer le prix fort pour une preuve flagrante de l’implication du régime de Saddam Hussein en matière de nucléaire. Après avoir obtenu ce faux contrat, l’ancien agent italien l’avait transmis à ses nouveaux employeurs de la DGSE mais ceux-ci avaient aussitôt détecté la supercherie et avaient refusé de payer, précise le Times.
C’est une autre lettre, obtenue par les services secrets français au sujet d’une visite au Niger de l’ambassadeur irakien au Vatican, qui avait ensuite servi de base aux accusations américaines contre Saddam Hussein en matière de nucléaire, affirme par ailleurs le Sunday Times. Cette lettre aurait été transmise par les services secrets français à leurs homologues britanniques du MI6, et elle aurait ensuite abouti entre les mains de la CIA. Londres a de fait toujours affirmé que les accusations visant le régime de Saddam Hussein vis-à-vis du Niger ne reposaient pas sur le faux contrat dénoncé par l’AIEA mais sur une autre information émanant des services de renseignement d’un autre pays, information impossible donc à révéler au grand public.
Le Niger est le troisième producteur mondial d’uranium (8 % loin derrière le Canada et l’Australie) et pourtant c’est un des pays les plus pauvres du monde où 70 % de la population avait moins de 20 ans en 2005. L’uranium représente aujourd’hui environs 35 % des exportations du Niger(80 % en 1970), 5% du PNB sans compter toutes les activités induites : sous-traitants, commerce, artisanat, tacherons… C’est à la fin des années soixante que la Somaïr (société des mines de l’Aïr) commence l’exploitation d’un gisement de minerai d’uranium, puis la Cominak en 1974 à Akokan. Ses deux gisements, l’un à ciel ouvert à Arlit (nord) et l’autre souterrain à Akokan (près d’Arlit) sont exploités depuis 40 ans par le groupe français Areva, numéro un mondial du nucléaire civil.
Ils produisent essentiellement du « Yellow cake », un minerai jaune d’une teneur moyenne en uranium de 750 kg par tonne. De nombreuses ONG ont d’ores et déjà montré du doigt le groupe français sur l’aspect environnemental et la protection insuffisante de la santé du personnel employé dans les mines d’uranium.
Anne Lauvergeon, la présidente du directoire du groupe AREVA a déclaré au début du mois de décembre que le groupe qu’elle dirige espérait, à l’avenir, »doubler la production minière du Niger et faire de lui, l’un des premiers pays exportateurs d’uranium.
Sources : AFP, Panapress, Xinhua
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