Il fallait s’y attendre. Démontrant que toute « médaille » a son revers, les investisseurs ont boudé les titres des constructeurs automobiles mercredi sur les places boursières.
Ils redoutent en effet que l’arrêt progressif de la prime à la casse ne stoppent l’élan commercial des groupes, reconnaissant ainsi implicitement que les ventes étaient jusqu’alors artificiellement soutenues. Les bons résultats annoncés parallèlement n’étant que la conséquence directe des mesures gouvernementales qui prendront terme prochainement.
Si les constructeurs automobiles européens ont publié cette semaine des chiffres pour le moins satisfaisants compte-tenu du contexte économique mondial, les marchés ne semblent pas dupes.
Si Fiat a pu annoncé des résultats conformes aux attentes pour le troisième trimestre, son action a chuté de 2,05% durant la journée à 11 euros.
Le titre PSA Peugeot Citroën a quant à lui cédé 4,84% à 23 euros. Même si le groupe a fait état mercredi d’une baisse de son chiffre d’affaires moins forte au troisième trimestre qu’au cours des deux trimestres précédents, tout en observant sur la période une stabilisation du marché européen.
Car les temps sont durs, on ne peut se voiler la face : le constructeur automobile a réalisé sur la période écoulée un chiffre d’affaires total de 11,782 milliards d’euros, en recul de 7,7% sur un an.
Mais le pire pourrait être à venir. Car une fois les mesures d’incitation passées, les ventes de 2010 seront le reflet de la santé de l’économie. Or la Banque centrale européenne prédit une évolution du PIB comprise entre -0,5% et +0,9% en 2010 …. Sombres perspectives.
D’autant plus qu’un véhicule est loin de se changer tous les ans … Les achats de 2009 ne seront pas remplacés avant de nombreux mois.
Ouvrant le bal des projections pessimistes, Volkswagen a laissé entendre mardi que les ventes allemandes diminueraient sans doute sensiblement l’année prochaine.
Se voulant encore plus précis sur l’impact de la prime à la casse, Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat a indiqué lors de la présentation des résultats que son groupe dégagerait un bénéfice d’exploitation de l’ordre de 1,5 milliard d’euros en 2010 si le gouvernement continuait de subventionner l’achat de véhicules neufs. En l’absence de telles mesures, il a prévenu que le bénéfice risquerait d’être emputé de 300 millions d’euros.
Sources : Reuters, AFP
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D’après certains économistes, il faudrait réduire de 30 % l’industrie automobile en Europe pour répondre au marché normal. Ces 30% excédentaires ont été développé par spéculation sur la capacité des gens à s’endetter pour acheter des voitures (dont le crédit revoling* défendu par Christine Lagarde qui fait travailler tant de gens d’après elle). Quand la sagesse populaire s’oriente vers l’épargne, prenant le pas sur la folie politique, on appelle ça une auto régulation naturelle du marché.
* Le revolving appelé par certain « crédit révolver sur la tempe » puisque une fois dedans on en sort jamais(BFM hier matin)