AngloGold Ashanti : licenciement massif en Afrique du Sud 

Impact à prévoir sur le cours de l’or, en dehors du fort impact social engendré par la situation.

Le groupe sud-africain AngloGold Ashanti, numéro trois mondial de l’or, pourrait licencier 12.000 grévistes des trois sites de Carletonville, ces derniers ayant délibérément ignoré l’ultimatum qui leur avait fixé leur enjoignant de reprendre le travail d’ici mercredi midi (10H00 GMT).
Rappelons en effet que le géant du secteur aurifère avait menacé de licencier les 24.000 mineurs qui paralysaient ses six sites sud-africains depuis un mois s’ils ne cessaient pas leur mouvement avant l’heure fixée.

Mais les 12.000 grévistes de ses trois sites de Carletonville (sud-ouest de Johannesburg) ne se sont pas présentés à l’heure dite.

Le porte-parole de l’entreprise, Alan Fine, a toutefois tenu à préciser que certes, si le processus conduisant à l’envoi de lettres de licenciement avait débuté, les discussions étaient toujours en cours.

A noter, qu’à contrario, la reprise du travail amorcée mardi s’est confirmée mercredi dans les trois autres mines du groupe, au bord du Vaal près d’Orkney. Elément de taille : le site emploie la moitié de la main-d’oeuvre du groupe en Afrique du Sud et assure 40% de sa production.

De manière globale, AngloGold Ashanti emploie 35.000 personnes dans le pays.

A noter par ailleurs que d’autres compagnies minières ont d’ores et déjà procédé à des licenciements massifs de mineurs grévistes.

Anglo American Platinum (Amplats), le plus gros producteur de platine au monde, a ainsi licencié 12.000 personnes durant le mois d’octobre tandis que Gold Fields, spécialisé dans l’or, a licencié 8.500 mineurs grévistes mardi dernier.
En tout état de cause, la facture des grèves se chiffre d’ores et déjà à plusieurs dizaines de millions de dollars. Harmony Gold a ainsi indiqué avoir perdu 13.000 onces de production et Gold Fields 65.000 onces.

Les mouvements sociaux coûtent quant à eux 32.000 onces par semaine à AngloGold Ashanti.

Chiffres à rapprocher du cours de l’or, l’once se négociant à 1.710 dollars mardi dernier.

Pour rappel, les grévistes demandent essentiellement de fortes augmentations, tout en contestent localement les structures du Syndicat national des mineurs (NUM), majoritaire.

La confédération syndicale Cosatu, proche du pouvoir, a annoncé « une mobilisation massive pour soutenir les revendications des travailleurs dans les mines » dans les prochaines semaines, appelant parallèlement à la réintégration immédiate des grévistes licenciés.

Précisons que les trois majors du secteur aurifère sont liés par un accord de branche négocié par le NUM, lequel est valable jusqu’en juin 2013.

A noter également que la Chambre des mines a proposé quant à elle une série de primes et promotions dont pourront bénéficier les grévistes reprenant le travail. Elle a annoncé la signature jeudi d’un accord avec les syndicats.