Algérie-pétrole et gaz: 54 mds USD d’exportations en 2006

L’Algérie a exporté pour 54 milliards de dollars d’hydrocarbures en 2006, a annoncé le ministre algérien de l’Energie et des Mines Chakib Khelil, qui était interrogé par la télévision algérienne.

Alors qu’Alger vient récemment d’amender sa loi sur les hydrocarbures, fixant une limite à la participation étrangère, 5 mds USD représentent la part des partenaires étrangers de la compagnie nationale Sonatrach.

Revers de la médaille, la forte dépendance de l’économie algérienne par rapport aux revenus pétroliers, n’a pas que des avantages.

La production de l’Algérie en hydrocarbures a atteint 1,4 million de barils par jour (mb/j) en 2006 et 18 gisements pétroliers et gaziers ont été découverts. Sonatrach a par ailleurs versé 2.800 milliards de dinars algériens (280 millions d’euros) de fiscalité pétrolière au Trésor public, selon le Ministre.

Le premier responsable de Sonatrach, M. Meziane avait indiqué samedi que de bons résultats ont également été enregistrés en 2006 pour ce qui est de la production, la compagnie ayant atteint 98% des objectifs fixés dans les secteurs pétroliers et gaziers. Les revenus de Sonatrach ont enregistré une hausse de près de 9 milliards de dollars par rapport à 2005.

En ce qui concerne la loi sur les hydrocarbures amendée et entrée en vigueur en Algérie récemment, provoquant polémique et crainte des entreprises étrangères, le responsable de Sonatrach a rappelé que son entreprise était est une compagnie économique à but commercial, travaillant avec des compagnies étrangères, insistant sur le fait que selon les contrats qui la lient à ces dernières, elle devait payer des taxes à l’Etat.

Le PDG de Sonatrach a par ailleurs révélé que la compagnie possédait un programme d’investissement – notamment en Algérie – pour les 5 années à venir d’une valeur de 44 milliards de dollars, qui va pour sa grande partie être financé par des ressources locales directes. Il a cependant ajouté que la compagnie était liée par des accords avec des banques étrangères avec lesquelles elle pouvait traiter en cas de nécessité. Pour rappel, les dettes de Sonatrach sont passées de 2.4 milliards de dollars au début 2006 à 600 millions de dollars en 2007.

A noter également que la croissance algérienne hors hydrocarbures s’est établie à 4,8% en 2006, alors que le revenu par habitant s’est élevé à 3.443 dollars (2.615 euros), selon un conseil interministériel consacré dimanche à l’état de l’économie nationale. La croissance économique, enregistrée depuis le début des années 2000, s’est poursuivie en 2006. Elle a été de 4,7% en moyenne annuelle depuis le lancement du programme de soutien à la relance économique (PSRE) en 2001.

Cette croissance est calculée sans tenir compte des résultats de l’industrie pétrolière algérienne dont les résultats représentent, à eux seuls, 97,5% des recettes de l’Algérie, ce qui ne procure pas que des avantages quand les prix suivent une tendance à la baisse.

Ainsi, l’excédent commercial de l’Algérie qui a atteint 2,03 milliards de dollars en janvier 2007 a enregistré une baisse de près 900 millions de dollars par rapport au mois de janvier 2006 en raison de la baisse des cours du pétrole.

Selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes algériennes, les exportations de l’Algérie ont atteint en janvier 4,068 milliards de dollars (USD), soit une baisse de 14,47% par rapport à janvier 2006, tandis que les importations évoluaient de 10,76 %, totalisant 2,038 mds USD.

Les exportations d’hydrocarbures ont représenté l’essentiel des exportations de l’Algérie avec 98,23% du volume global (3,99 mds USD) enregistrant une baisse de 14,87% qui s’explique principalement par la relative baisse des prix internationaux du pétrole brut durant le mois de janvier.

Les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie demeurent marginales avec seulement 1,77% du volume global des exportations, ne représentant en valeur que l’équivalent de 72 millions de dollars, selon le CNIS.

Le produit intérieur brut s’est élevé à environ 8.340 milliards de dinars (90 milliards d’euros), ce qui donne un PIB par habitant de 3.443 dollars (2.615 euros), contre environ 3.110 dollars en 2005.

Les principaux paramètres macro-financiers de l’économie algérienne se sont améliorés en 2006, selon le gouvernement, avec notamment des réserves de change d’environ 38 mois d’importation de biens et services, soit 78 milliards de dollars, et une dette extérieure ramenée à environ 4% du PIB, soit environ 4,5 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros), contre 17,2 milliards en 2005, soit 16% du PIB.

Le conseil interministériel a relevé que l’inflation a été de 2,5% en année pleine pour 2006 (1,6% en 2005) et qu’avec 1.240.000 chômeurs sur 10,1 millions de personnes actives, le taux de chômage est évalué à 12,3% l’an dernier contre 15,3% en 2005 et 17,7% en 2004, selon l’enquête réalisée par l’Office national des statistiques sur l’emploi et le chômage.

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