Retour de bâton ? Excédées des entraves commerciales à l’importation pratiquées en Argentine, plusieurs grandes marques de luxe comme le groupe américain Ralph Lauren ont annoncé la fermeture de leurs magasins dans le pays.
La très chic avenue Alvear, symbole du luxe à Buenos Aires n’a désormais qu’à bien se tenir.
La fermeture de Ralph Lauren, lequel occupe un petit hôtel emblématique de l’avenue Alvear, dans le quartier cossu de La Recoleta, pourrait au moins avoir le mérite d’interpeller les plus hautes instances de l’Etat argentin et les milieux économiques.
Un départ d’autant plus chargé de mauvais présages pour les finances de l’Agentine, que celui-ci intervient après que Clavin Klein ait jeté l’éponge en mars dernier . Le groupe Armani ayant quant à lui quitté les lieux dès 2009, Escada lui ayant emboite le pas ainsi que Yves Saint Laurent, pourtant présent depuis 30 ans dans le pays.
Pire encore, si l’on en croit la presse argentine, le joaillier de la place Vendôme à Paris, Cartier devrait aussi quitter les lieux.
Ralph Lauren a tenu à préciser quant à lui dans un communiqué que la société « ne quitte pas le pays » tout en ajoutant avoir décidé de « fermer temporairement nos trois magasins » après « avoir passé en revue la situation ».
Le bât qui blesse ? Selon Diego Schvartzman, analyste chez MDL Luxury Consulting Group, le contrôle des changes pratiqué en Argentine et la mise en place d’une règle imposant l’obligation d’exporter pour un montant équivalent à celui des biens qu’on importe, diminuent grandement le retour sur investissement de toute éventuelle implantation dans le pays pour les grandes marques de luxe.
Quand le protectionnisme a ses limites : afin de lutter contre la fuite de capitaux et de préserver l’excédent commercial, la présidente argentine Cristina Kirchner a décidé de renforcer de manière radicale le contrôle des changes. Mais elle pourrait bien s’en mordre les doigts bientôt. Les grands groupes internationaux voyant également d’un très mauvais oeil le fait qu’ils ne puissent plus transférer leurs bénéfices hors du pays.
A noter que la marque italienne Ermenegildo Zegna, présente en Argentine depuis 1999 s’est engagé quant à elle à exporter des produits argentins pour un montant équivalent à celui des biens importés. Une décision prise tout de même après avoir fermé pendant deux mois son magasin de l’avenue Alvear …
Depuis le mois de mai, Zegna exporte de la laine en Europe par le biais d’un producteur de Trelew (Patagonie, sud de l’Argentine), la société ayant fait ses calculs … et ne souhaitant pas abandonner « l’un des marchés les plus importants d’Amérique du sud avec le Brésil et le Chili ».
Sources : AFP, Reuters
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