Total/Erika: jugement attendu en 2008

Erika_ileyeu_maree_noireLe tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement sur le naufrage de l’Erika le 16 janvier 2008, a annoncé mercredi le président Jean-Baptiste Parlos à l’issue de 4 mois de débats.

Outre Total, le propriétaire du navire Giuseppe Savarese, le gestionnaire Antonio Pollara, la société de classification Rina, le capitaine indien Karun Mathur et des membres des secours sont poursuivis pour mise en danger d’autrui et/ou pollution et/ou abstention volontaire de combattre un sinistre.

Le tribunal correctionnel de Paris s’est donné sept mois pour juger le naufrage de l’Erika, le temps de peser une décision lourde de conséquences pour les compagnies pétrolières, le monde du commerce maritime et les écologistes, sans compter les parties civiles. A l’issue mercredi de quatre mois d’audience consacrés au premier procès en France d’une catastrophe écologique majeure, le président Jean-Baptiste Parlos a donné rendez-vous le 16 janvier 2008 aux 15 prévenus, qui clament tous leur innocence, pour entendre un jugement déjà assuré de faire jurisprudence.

Après plus de 230 heures d’audience, le procès, débuté le 12 février, a vu défiler 49 experts et témoin, ajoutant une quarantaine de volumes aux 119 déjà accumulés par sept ans d’enquête. Le tribunal doit d’abord démêler la chaîne de responsabilités dans la rupture en deux, en pleine tempête, de ce tanker rempli de fioul lourd ultra-visqueux qui a pollué 400 km de côtes, tué des milliers d’oiseaux et sinistré le tourisme en décembre 1999.

Total est le premier affréteur au monde à comparaître en justice pour son éventuelle responsabilité dans une catastrophe maritime, selon le parquet. Le tribunal devra donc faire le droit en décidant notamment si le vetting, cette inspection des navires par les compagnies pétrolières, leur confère une responsabilité dans la sécurité. Une réponse positive ferait réfléchir les majors qui font circuler chaque année des milliers de tankers le long des côtes françaises.

Depuis cette catastrophe, la législation sur la sécurité maritime s’est beaucoup durcie, mais le tribunal ne pourra prendre en compte que les éventuels manquements aux dispositions d’alors. Le défilé des nombreux témoins et experts a mis en lumière le monde complexe du commerce maritime, avec courtiers londoniens, pavillons de complaisance, sociétés off-shore, équipages indiens ou chantiers navals monténégrins.

Mais, à force de dépositions contradictoires, la plupart des grandes questions sont restées sans réponse. Rien ne permet encore de déterminer pourquoi, le capitaine -absent du procès- a annulé un premier message de détresse avant d’en lancer un deuxième trop tardif. Certains y voient l’influence de l’affréteur Total, d

Un commentaire

  1. Lire que « l’opération était saine » à propos de la gestion nautique de l’Erika (notoirement pourri jusqu’à la moëlle) par Panship, ce doit être la phrase la plus extraordinaire du procès. Heureusement pour Me Grellet, le ridicule ne tue pas.
    Quant à l’équipage « pas payé au lance-pierres », faut voir: 350 euros mensuels non réglés depuis 3 mois, ça s’appelle payé comment?

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