Bilan de la guerre Airbus vs Boeing au salon du Bourget 2007

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Exercice de style devenu un grand classique, Airbus et Boeing ont profité du 47e salon aéronautique du Bourget (dit : Paris Air Show en franglish) qui a ouvert ses portes lundi, pour annoncer leurs résultats en terme de commandes fermes. La vieille Europe impose cette année un échec sanglant à son concurrent transtlantique. Voyez plutôt :

AIRBUS :

A320 : 390 commandes
A 330 : 123
A350 XWD : 193
A349 : 9
A380 : 14

Total : 729

BOEING :

737 : 57 commandes
767 : 0
787 : 52
777 : 16
747 : 0

Total : 125

Victoire par KO donc, mais pas dans tous les segments. Regardons les chiffres de près :

320aib_2 Les monocouloirs : ils forment la plus grande partie des commandes. Ce sont des avions à court/moyen rayon d’action, qui relient les fameux hubs aéronautiques constitués par les plus grands aéroports du monde. L’A320 fait partie de notre paysage depuis tellement longtemps qu’on ne le remarque même plus. Sauf quand on rentre dedans, en poussant un ouf de soulagement (celui avoir évité ces innommables ATR). Airbus a su péréniser au fil des années le succès de son monocouloir A320. Toutes mes félicitations à ses concepteurs qui ont créé une famille d’avions considérés comme les plus fiables et les économiques au monde.

La nouvelle génération « tout composite » : ils ne volent pas encore, mais tout le monde en parle. Ils seront plus légers, plus économiques, plus écologiques. Dans l’air du temps, quoi. Malgré des début calamiteux (report incessant, nouvelle définition du fuselage, XWB = eXtra Wide Body), l’A350 engrange 4 fois plus de commande que son concurrent américain, qui volera pourtant bien avant lui.

Les très gros porteurs : 14 A380 (dont un « VIP » pour un prince du Moyen-Orient !), c’est pas mal. Et pas un seul 747, mais que voulez-vous, on ne pas être et avoir été

Boeing777 Reste le cas des 330/A340, très en retard sur le 777, qui est un excellent avion. Tout comme les A330/A340, considérés comme les avions les plus fiables au monde, et qui n’ont pas eu la carrière qu’ils méritaient.

Alors, cocorico ? Eh bien oui, ou plus exactement, il faudrait chanter la 9ème de Beethoven ! Airbus vient de remettre à l’heure les pendules face à son (seul) rival. Savourons donc sans arrière pensée cette incontestable réussite : l’avenir aéronautique de l’Europe est assuré pour de longues années.

(18 commentaires)

  1. En tout cas, que cela nous serve de leçon pour nous réorganiser et arrêter de penser au niveau des Etats et avoir une logique à l’échelle européenne, car dasn une quinzaine d’années, il y aura au moins deux autres concurrents en plus(chinois, russes et brésiliens…)

  2. @ Benjamin
    Les brésiliens sont déjà des concurrents, via Embraer, mais seulement des plus petites versions d’Airbus : A318/19. Au delà, ils n’ont pas la capacité industrielle, financière… et politique !
    Quant aux chinois et russes : les uns ne savant que copier, les autres ont pris 10 ans de retard, au moins.
    Airbus et Boeing ont le temps de voir venir. Une dizaine d’année, pas plus, mais c’est déjà ça.

  3. innommables ATR ?
    mais… ils sont bien moins polluants car bien plus économes, ils ont du succès, créent des emplois, s’adressent à une clientèle légitime même si ce n’est pas nous … zut une réussite ?
    Bonne nouvelle : l’Italie veut 100% d’ATR profitez en pour délocaliser vite !

  4. @ Francis : je n’aime pas les ATR. Ils sont lents (1/2 heure de plus sur un Nice/Toulouse), bruyants, étroits, bas de plafond et inconfortables.
    Rien à voir avec le confort d’un A320.
    Et puis les ATR trainent une sale réputation d’avions à problèmes. Un ami a fait un vol Nice / bastia sur un seul moteur ! Sans compter les quelques crashs dus au mauvais temps.
    Les pilotes ne les aiment pas, c’est tout dire.

  5. des crashs d’ATR dus au mauvais temps? que dire de ceux de l’A320?
    ensuite, faire un Nice Bastia sur un seul moteur, c’est tout à fait dans les normes prévues par le constructeur (ie: sur ATR, avec un moteur en croix, il faut rejoindre un aérodrome dans un rayon d’une heure de vol)
    Les ATR sont lents, certe, ce sont des hélices. Mais niveau économie, ils sont top, et ce sont les seuls à pouvoir rentabiliser « au mieux » des lignes comme Agen-Orly, Lannion-Orly ou Lyon-La Rochelle.
    côté bruit, je ne sais pas si vous avez testé une version -500, mais elle est bien plus agréable que la -300.

  6. Quand je vous lis : « la vieille Europe impose un échec sanglant à son concurrent » ou « Victoire par KO », je suis attristé devant tant de bêtise.
    En aéronautique, comme dans d

  7. Quand je vous lis : « la vieille Europe impose un échec sanglant à son concurrent » ou « Victoire par KO », je suis attristé devant tant de bêtise.
    En aéronautique, comme dans d

  8. On commence déjà à lire dans les rubriques éco que les ventes d’Airbus au Bourget ne furent qu’une opération ponctuelle de com. On ignore le niveau des rabais accordés pour y parvenir. Airbus maintient son plan Power 8. Il annonce même en envisager un autre.
    Quant à la fiabilité des Airbus…
    On trouve quelques chiffres ici : http://jacno.com/am5300.htm
    Et l’avenir est là : http://jacno.com/etat-actuel.htm

  9. « On commence déjà à lire dans les rubriques éco que les ventes d’Airbus au Bourget ne furent qu’une opération ponctuelle de com » : c’est pour cela que pour ma part , je n’ai pas souhaite en parler dans un article dédié
    poour ne pas faire le jeu d’Airbus alors que la suite du plan power 8 arrive à grands pas … en plein été bien sur.
    A noter également que les sous traitrants d’Airbus font les yeux doux à Boeing
    d’ailleurs bcp sont déjà sous traitants des 2 constructeurs

  10. neanmoins bcp d’articles en anglais font état de gros pb sur le 787 ,pb de cablage et pb de decalage sur le fuselage

  11. @ Elisabeth : « A noter également que les sous traitrants d’Airbus font les yeux doux à Boeing d’ailleurs bcp sont déjà sous traitants des 2 constructeurs »
    Je suis très très intéressé… Des noms à me donner, en MP ?

  12. j’ai enfin retrouve l’article sur mes tablettes
    j’ai bcp d’article et bcp de tablettes 😉
    je reviens 😉

  13. bien sur, comme d’hab , il faut aller sur un portail marocain , « mon fidèle » Atlasvista favori pour avoir la depeche A-FRANCE- presse …
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    Alléchés par le 787, les équipementiers français ont soif de contrats Boeing
    SEATTLE (AFP) – Les équipementiers aéronautiques français, qui ont réussi à décrocher plusieurs contrats-clés avec Boeing sur son programme à succès 787, commencent à récolter les fruits de cette percée chez l’avionneur américain et espèrent être associés à son futur projet d’avion moyen-courrier.
    Les douze partenaires français de Boeing sur le 787, qui doit sortir d’usine en juillet, étaient à Seattle du 17 au 19 avril pour « parrainer » auprès du grand rival d’Airbus de nouveaux fournisseurs potentiels de l’Hexagone, afin qu’ils présentent leur activité.
    Une initiative originale de la « Boeing French Team », créée sous l’impulsion du président de Boeing France, Yves Galland, et qui rassemble
    **********les sociétés Dassault Systèmes, Deutsch, Messier Dowty, Messier Bugatti, Michelin, Labinal, Latécoère, Liebherr Aerospace, Radiall, Snecma, Thales et Zodiac. *************
    Une première rencontre entre Boeing et les équipementiers français avait eu lieu en 2004, à l’initiative du directeur de la flotte d’Air France, Pierre Vellay, du Groupement des industries françaises aéronautiques (Gifas) et d’Yves Galland, à la suite d’une grosse commande de 777 par Air France.
    La compagnie avait alors suggéré à Boeing d’augmenter la part des industriels français dans la fabrication des appareils.
    « Cette commande a été un déclencheur et un accélérateur de la montée en puissance des équipementiers français chez Boeing, à un moment où celui-ci avait décidé d’augmenter nettement son recours à la sous-traitance », raconte Olivier Gorge, secrétaire général du groupe des équipements du Gifas.
    La démarche a payé: après avoir participé à hauteur de seulement 1 à 2% au programme 777, les équipementiers français ont remporté « entre 5 et 10% » du programme 787 lancé il y a trois ans, selon M. Gorge.
    Les efforts requis en recherche et développement promettent d’être rentables au vu du succès qui couronne cet avion, déjà fort de plus de 500 commandes un an avant sa mise en service commerciale.
    La branche équipements du groupe Safran, dont les filiales fournissent les trains d’atterrissage du 787 (Messier Dowty), les roues et freins (Messier Bugatti) ainsi que les câblages (Labinal), représente « environ 4 millions de dollars de fourniture par avion », commente son directeur général adjoint, Yves Leclère.
    Ainsi, « quand le 787 aura atteint ses cadences de production de croisière, la branche équipement de Safran passera d’environ 10% de son activité chez Boeing à 25% », souligne-t-il.
    **************************
    « Airbus est notre plus gros client mais 15% de notre chiffre d’affaires provient désormais de Boeing », renchérit le PDG de Messier Bugatti, Jean-Christophe Corde.
    *********************************
    Développer des partenariats avec Boeing présente un double enjeu pour ces industriels: diversifier leurs sources de revenus et atténuer ainsi pour certains l’impact des retards de l’A380 d’Airbus, mais aussi assurer des débouchés à leurs technologies sur les prochains programmes de l’avionneur américain.
    « Auparavant, la méthode de travail était familiale, autour d’Aérospatiale. Aujourd’hui, le secteur s’est fortement internationalisé et un équipementier ne peut plus prendre le risque d’être monofournisseur », insiste M. Gorge.
    Forts du pas franchi sur le 787, les fournisseurs français ont bien l’intention de développer leurs relations avec Boeing dans l’espoir de participer à son futur programme d’avion moyen-courrier, un créneau sur lequel se jouera la prochaine bataille entre l’Américain et Airbus.
    « Nous avons l’ambition d’accroître notre partenariat avec Boeing et de nous positionner sur la nouvelle génération de 737 », confirme Emmanuel Grave, directeur délégué de la division aéronautique de Thales, qui a remporté 80% des contrats de divertissement en vol sur les 787 auprès des compagnies aériennes.
    Publié le: 19/04/2007 à 10:32:32 GMT

  14. pour rappel , aussi
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    III – Des fournisseurs communs
    Reste néanmoins qu’au delà de la bataille que se livrent les géants…
    ALCAN n’en fournit pas moins aux deux constructeurs les matières premières nécessaires à la construction de ces trésors de technologie.
    Partenaire d’Airbus depuis longue date dans le développement de l’ensemble de ses avions de ligne, Messier-Dowty a récemment remporté le contrat des trains d’atterrissage pour le nouvel avion 787 de Boeing.
    Cet état des choses bénéficie aux deux constructeurs qui peuvent ainsi notamment réduire les frais de recherche et développement, poste très important.
    IV – EADS fournisseur de BOEING via sous-traitance intermédiaire
    L’un des principaux fournisseurs de Boeing, Vought Aircraft Industries, basé à Dallas, a précisé mi-Octobre qu’il sous-traiterait avec l’unité militaire d’EADS à Augsburg, en Allemagne, même si, comme le dit elle-même la presse aéronautique spécialisée, « l’information semble irréelle ».
    La porte-parole de Boeing, Yvonne Leach, a déclaré au journal « The Seattle Times » que le fait que Boeing sous-traite à EADS ne posait pas de problème au constructeur américain.
    Ce n’est d’ailleurs pas une première puisque la division espagnole d’EADS est l’un des fournisseurs des Boeing 777 et 737.
    V – …. Et une filiale de Boeing fournisseur de EADS
    En revanche, contrairement à ce qu’affichent certains médias, certes peut-être moins familiarisés avec la recherche sur Google via les mots clés appropriés… Boeing fabrique bien actuellement de pièces pour d’autres compagnies…puisque l

  15. Etrange situation où EADS se plaint toujours du cours qoit disant trop haut de l’Euro alors que les équipementiers français percent aux USA.

  16. Et on continue ..
    intéressant le site de Boeing
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    Thales et Boeing annoncent la création d

  17. Premier bilan du salon aéronautique du Bourget pour Airbus : -0,74% pour EADS !
    Malgré les commandes, les lettres d’intention, les options… le cours de l’action EADS a chuté au cours de la semaine écoulée (-0,74% sur les cinq jours). Les services spécialisés des médias français et étrangers s’interrogent. On parle de plus en plus d’une simple « opération de com » de la part d’Airbus à l’occasion du salon. Certains vont plus loin, dénonçant une opération de soutien artificiel du cours pour permettre aux gros actionnaires de vendre. A ce sujet, on peut par exemple lire ici ou là que Lagardère vendrait ses dernières participations très rapidement…
    Ceux qui ont de l’EADS, il faut vendre.
    Une suite possible, sur le thème du grain de sable :
    http://crash-airbus.com/connexe/jacquet/divers/suite-mai-2007.pdf
    http://crash-airbus.com/connexe/jacquet/divers/bilan-2006-AI-Boeing.pdf
    http://jacno.com/am9820.htm
    Une précision à l’attention de ceux qui seraient tentés de crier au fou. A L’ETRANGER, ILS SAVENT LIRE : http://jacno.com/za-an-an13.htm

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