Carl Icahn claque le portail de Yahoo!

Patatras. Un peu plus d’un an après être entré chez Yahoo!, Carl Icahn a démissionné vendredi de son conseil d’administration.

« Quand j’ai rejoint le conseil d’administration de Yahoo! celui-ci était en pleine tempête (…) Je ne pense pas qu’il soit désormais nécessaire d’avoir un activiste au conseil d’administration de Yahoo!  » a-t-il argué pour justifier son geste.

Dans une lettre adressée au conseil, Carl Icahn explique ainsi que son attention se porte sur d’autres sujets. Le courrier précise que la démission prend effet immédiatement.

Rappelons qu’en mai 2008, Jerry Yang, co-fondateur puis directeur général de Yahoo, avait rejeté une offre de fusion de Microsoft de 47,5 milliards. Un épisode loin d’être neutre pour expliquer les tensions actuelles.

Car si Microsoft et Yahoo! ont annoncé en juillet dernier un partenariat, Carl Icahn avait été l’un des principaux artisans de ce rapprochement. A l’été 2008, il avait mené bataille contre l’équipe dirigeante, l’accusant d’avoir fait échouer les discussions de rachat avec Microsoft, au détriment des intérêts des actionnaires, lui-même détenant à cette date 4,3% du capital de Yahoo!

Ce conflit s’était soldé à l’amiable par l’entrée au Conseil d’Administration de deux administrateurs alliés de Carl Icahn et par le départ du directeur général de Yahoo! Jerry Yang.

« Je pense que la transaction avec Microsoft va apporter de nombreux bénéfices de long terme dont beaucoup ne comprennent pas encore le potentiel », écrit dans sa lettre Carl Icahn, qui possède désormais 5,4 % du capital de Yahoo!.

Né dans la banlieue de New York, diplômé de philosophie à Princeton puis étudiant en médecine, le futur milliardaire abandonne tous se projets pour foncer vers Wall Street. Il fait alors des « coups » en Bourse, en achetant des paquets d’actions, harcèlant quasiment les directions qui lui rachètent ses parts au prix fort pour se débarrasser de lui.

Dans les années 90, il crée trois fonds d’investissements, forts aujourd’hui d’un trésor de guerre de 12 milliards de dollars. Il devient alors l’archétype de l' »investisseur activiste », honni de l’establishment, un empêcheur de diriger en rond.

Bourreau de travail, acompagné d’une petite équipe de fidèles, il repère les entreprises sous-évaluées, prend 6 ou 7% du capital, pour envoyer à la suite des lettres comminatoires au président du groupe dans son « collimateur », n’ayant pas peur de le critiquer, et si possible en public.

Acculant ainsi les PDG à céder et appliquer ses « consignes » ou à démissionner.