Le fonds d’investissement Permira a déposé une offre de rachat du groupe de prêt-à-porter haut de gamme Hugo Boss au prix minimum autorisé de 48,33 euros par action ordinaire et de 43,45 par action préférentielle, a annoncé sa filiale Red & Black jeudi dans un communiqué. L’offre commence jeudi et prendra fin au 20 août.
Le prix correspond à la moyenne du cours du titre pendant trois mois.
Permira, qui a pris le contrôle de Valentino, la maison mère de Hugo Boss – et qui convoiterait également le couturier Prada – était obligé par la loi allemande de déposer une offre publique d’achat car il avait dépassé le seuil de 30% des droits de vote dans le groupe allemand. Le britannique Permira est entré en mai au capital de Valentino à hauteur de 29,6% pour un montant de 782,6 millions d’euros. Il contrôle désormais le groupe italien après la conclusion de négociations avec son grand actionnaire, la famille Marzotto. Permira a pris par la même occasion le contrôle de Hugo Boss, dont Valentino détient 51% du capital.
Hugo Boss avait dit le mois dernier qu’il comptait recommander l’offre de Permira à ses actionnaires. Le fonds a assuré qu’aucun emploi ne sera supprimé au sein du groupe de prêt-à-porter. Il ne compte en outre pas retirer le titre du groupe de la cotation à la Bourse de Francfort. Vers 11H00 GMT Hugo Boss était en baisse de 0,29% à 44,87 euros dans un indice des valeurs moyennes MDax en hausse de 0,44%.
Hugo Boss représente avec un chiffre d’affaires de 1,496 milliard et un bénéfice net de 129 millions en 2006 les trois quarts des ventes du groupe Valentino et 80% de ses bénéfices. Le designer allemand ouvrira jeudi soir, avec sa collection printemps/été 2008, la première Semaine de la haute couture Mercedes Benz Fashion Week Berlin, qui se déroulera devant la Porte de Brandebourg.
En avril dernier, la marque de prêt-à-porter allemande a obtenu gain de cause face à la star du rap français, devant le tribunal de grande instance de Paris. En cause, le label B.O.S.S., pour Boss of Scandalz Strategyz, créé par Joey Starr, alias Didier Morville, 39 ans, condamné à plusieurs reprises par la justice pour diverses agressions, ainsi que les DJ Spank et Naughty J. En janvier 2004, les trois artistes déposent la marque B.O.S.S. pour toute une série de produits, dont 55 types de vêtements, notamment des costumes. Hugo Boss réagit et saisit la justice à l’automne dernier.
Le 14 mars, le tribunal a jugé « illicite » toute utilisation de ce sigle sur des vêtements, mais aussi pour des produits musicaux ou audiovisuels. Il a donc purement et simplement annulé la marque, sous astreinte de 150 euros par infraction constatée. Pour le tribunal, la confusion entre Boss et B.O.S.S. est de nature à porter préjudice au groupe allemand car, souligne-t-il dans son jugement, « la marque B.O.S.S. est associée à la personnalité de son titulaire, M. Joey Starr, qui publiquement se veut provocateur et agressif alors que les produits Boss/Hugo Boss sont connus pour leur recherche d’un certain luxe et d’un certain classicisme ».
Sources : AFP, Ria Novosti, Reuters
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