Ah, comme on aimerait parfois habiter en Allemagne …
Si certes Nicolas Sarkozy a promis aux Français de ne pas accroître les impôts …. sans s’avancer outre mesure sur la création de nouvelles taxes, la chancelière réélue Angela Merkel vient de s’engager à relancer l’économie allemande par des baisses d’impôt. Vaste pari, mesure électorale ou résultat d’accords entre partis ?
Cet engagement d’Angela Merkel a pu en effet fortement peser dans la balance, dans le cadre de l’accord qui vient d’être conclu entre le gouvernement entre les conservateurs CDU/CSU et les libéraux du FDP. Lequel précède l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, un mois après que les élections législatives ne renvoyent dans l’opposition les sociaux-démocrates du SPD.
Car au delà de l’effet de l’annonce, précisons que le financement des dites mesures reste du domaine du flou artistique que David Hamilton ne renierait pas.
La baisse des impôts constitue en effet le coeur du programme de gouvernement de coalition, mis au point après moult tergiversations … voire transactions.
Au final – voire au finish – les deux parties se sont accordées sur une réduction d’impôts de 24 milliards d’euros par an à partir de 2011. Certes un montant supérieur au plafond de 20 milliards fixé par Angela Merkel mais inférieur aux attentes du FDP.
Les avantages fiscaux bénéficieront principalement aux foyers à bas et moyens revenus, ainsi qu’aux familles nombreuses. Ils concerneront également les entreprises et les droits de succession, gages d’une reprise économique si l’on en croit le futur gouvernement.
Mais s’il est facile d’annoncer, il pourrait être nettement plus complexe de concrétiser ces mesures …. et surtout de les financer. Les experts économiques se montrent en effet sceptiques sur le sujet, alors que le pays est confronté à un déficit budgétaire qui ne cesse de croître.
Pas de problème pour Angela Merkel, pour qui la relance de l’économie permettra d’augmenter les recettes de l’Etat. Ce dernier gagnant d’un côté ce qu’il aura perdu de l’autre. Reste que timing et trésorerie devront pouvoir suivre …
Mais les prochaines élections régionales de mai 2010 pourraient « justifier » la position actuelle de la chancelière, cette dernière refusant dans l’immédiat d’envisager de fortes baisses des dépenses publiques. Des mesures pas politiquement correctes pour garantir le maintien de son parti dans le land de Rhénanie du Nord-Westphalie. Un enjeu de taille car si les conservateurs perdent cet Etat le plus peuplé d’Allemagne, la droite n’aura plus la majorité à la chambre haute du Parlement (Bundesrat).
Sources : Reuters, AFP
Photo : Publicité allemande « Nous donnons tous pour relancer la croissance »