Liban : assassinat d’Antoine Ghanem, député antisyrien

LibandeputesyrieUn député libanais de la majorité antisyrienne a été assassiné mercredi dans un attentat à la voiture piégée, dans le quartier résidentiel chrétien de Sin el-Fil dans la banlieue de Beyrouth. L’action a coûté la vie à huit autres personnes et fait plus de cinquante blessés à moins d’une semaine de l’élection présidentielle.

Plusieurs membres de la majorité libanaise et les Etats-Unis ont imputé à la Syrie – plus ou moins directement – la responsabilité de l’assassinat d’Antoine Ghanem. L’ONU la France et la Grande-Bretagne ont d’ores et déjà condamné l’attentat dans un Liban déjà fort meurtri et déstabilisé.

Le scrutin présidentiel se déroule sur fond de crise politique entre la majorité, appuyée par les pays occidentaux, et l’opposition, soutenue par Damas et Téhéran.

– Antoine Ghanem tué par un attentat –

L’attentat intervient en pleine crise politique, à six jours de la séance du Parlement où les députés doivent élire le successeur du président prosyrien Emile Lahoud, dont le mandat expire le 24 novembre.

Antoine Ghanem, 64 ans, membre du parti Kataëb (phalangiste) et député depuis 2000, est la huitième personnalité antisyrienne assassinée depuis l’ex-Premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005 et le quatrième député antisyrien tué depuis les élections de juin 2005.

Selon sa fille Mounia en pleurs, Antoine Ghanem « venait de passer deux mois hors du pays, il était rentré dimanche. Je l’ai vu ce matin, je lui ai dit de faire attention, de prendre des mesures de sécurité. Mais il n’avait pas les moyens de s’offrir une protection très importante ».

Le président Emile Lahoud a vivement condamné ce « crime », qu’il a qualifié de « nouvel épisode des crimes qui visent l’unité du Liban, sa stabilité, sa liberté et sa souveraineté ». Après cette disparition, le nombre des députés de la majorité tombe de 69 à 68 sur un total ramené à 127.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné « une nouvelle tentative de déstabiliser le Liban en cette période très cruciale ».  Le président français Nicolas Sarkozy a « condamné avec la plus grande fermeté » (…) « un nouvel attentat ciblé » contre un élu de la majorité.

Un commentaire

  1. Liban: Kouchner annule à New York une rencontre avec son homologue syrien
    NEW YORK – Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a déclaré mercredi à New York qu’il avait annulé une rencontre prévue avec son homologue syrien, Walid Mouallem, car il était « choqué » par l’assassinat du député libanais Antoine Ghanem.
    « J’ai été extrêmement choqué par ce dernier assassinat, comme je le suis à chaque fois. J’ai pensé qu’il ne fallait pas rencontrer mon homologue comme c’était prévu », a déclaré M. Kouchner à la presse en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
    « Le moins qu’on puisse faire, c’est quand même de ne pas faire semblant qu’il n’a pas été assassiné avec quatre autres personnes dans le même attentat, selon les mêmes procédés », a fait valoir le ministre. « C’est une situation intolérable, nous essayons de ne pas la tolérer », a-t-il ajouté.
    Interrogé pour savoir s’il tenait la Syrie pour responsable de cet assassinat, M. Kouchner a répondu: « Je n’ai pas dit ça. Je pense qu’ils comptent beaucoup dans la région ».
    « Ce qui compte c’est qu’on arrête d’assassiner les gens en guise de solution politique », a poursuivi le ministre, en soulignant que la France attendrait le résultat des enquêtes internationales pour « voir si les suspicions sont étayées ».

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