Airbus A350 : Londres accorde des aides remboursables

Airbus_A350-900 Un « malheur » n’arrive jamais seul pour Boeing. Alors que le constructeur américain doit faire face à de sérieuses difficultés sur le 787 Dreamliner, les cieux semblent sourire à son concurrent Airbus.

Le Royaume-Uni a accepté d’accorder près de 400 millions d’euros d’aides remboursables à l’avionneur européen pour le développement de son futur long-courrier A350 XWB. C’est en effet ce qu’a annoncé vendredi le ministre britannique du Commerce Peter Mandelson.

Rififi à prévoir entre les deux géants de l’aéronautique, les américains pouvant avoir d’autant plus de mal à avaler la pilule qu’ils sont eux-même confrontés aux durs aléas du métier.

Le soutien – qui se chiffre à 340 millions de livres – devrait ainsi permettre de créer et de maintenir plus de 1.200 emplois au sein d’Airbus sur les sites (britanniques) de Filton et de Broughton ainsi que plus de 5.000 autres au sein de sous-traitants dans l’ensemble du Royaume-Uni. C’est en tout cas ce qu’espère dur comme fer le ministère du Commerce, de tels arguments devant justifier la mesure.

La France et l’Allemagne envisagent pour leur part d’apporter au total 2,5 milliards d’euros d’avances remboursables à la filiale d’EADS, pour le lancement de l’appareil ( 1,4 milliard pour la France et 1,1 milliard pour l’Allemagne). Toutefois les négociations à ce sujet n’ont pas encore abouti.

L’Espagne, également sollicitée, pourrait également contribuer au financement du programme, même si cela ne semble pas être sa « priorité » à l’heure actuelle, sous fond de différend sur l’avion militaire A400M.

C’est en janvier 2009 qu’Airbus a posé la première pierre de la ligne d’assemblage de de l’A350 XWB (« extra-wide body »), un avion construit en grande partie en matériaux composites qui doit être livré à partir de la mi-2013.

Son coût de développement est – actuellement – d’environ 11 milliards d’euros.

Le reste des coûts, soit les deux tiers du montant global, seront pris en charge par EADS sans aucune difficulté, assurait-t-on du côté du consortium en juin dernier, à la suite du salon du Bourget.

Boeing s’est d’ores et déjà dit « très déçue », protestant contre l’attribution d’aides publiques alors que sa plainte devant l’OMC déposée en 2004 suit son cours.

Mais si le procédé peut sembler anticoncurrentiel, il n’en demeure pas moins une affaire pour le moins juteuse pour les Etats qui y participe. Difficile à refuser en ces temps de vaches maigres. Le principe des aides remboursables consiste en effet à un prêt que la filiale d’EADS rembourse avec intérêts. Des intérêts qui porteraient le cours réel de l’emprunt à plus de 40% de la somme prêtée depuis 1993 …

Sources : AFP, Aeroplans