L’économie allemande victime de la crise financière?

Euro_allemand_2Le ministre allemand de l’Economie, Michael Glos, s’est montré inquiet sur les incidences de la crise américaine sur l’économie allemande dès le milieu du mois de septembre, principalement en raison d’un euro fort et du prix élevé du pétrole. Il avait ainsi annoncé dans une interview que si le dollar continuait à baisser, les perspectives d’exportations risquaient de s’assombrir alors que ce sont elles qui sont le moteur traditionnel de la première économie de la zone euro. En juillet, les commandes à l’industrie avaient enregistré une baisse de 7,1% sur un seul mois, le plus mauvais chiffre depuis le début des années 90, alors qu’en juin elles avaient augmenté de 5,1%. L’estimation pour juillet avait pourtant tout d’abord été basée sur une hausse limitée à 4,6%, révisée finalement non pas à une hausse mais à une baisse comprise entre 2,5% et 4,6%.

En juillet, les commandes en biens d’équipement avaient aussi connu une chute de plus de 10% par rapport à juin, tandis que les biens intermédiaires affichaient quant à eux un retrait de l’ordre de 4,6%. Le moral restait pourtant bon.

Au mois d’août les prix à la production ont progressé plus vite que prévu avec une augmentation de l’ordre de 1%, même si la tendance globale est au ralentissement de l’économie allemande, avec des prix à la production qui avaient augmenté de 1,9% en mai et 1,7% en juin. Avec l’augmentation de la TVA, passée de 16 à 19%, ce sont les secteurs du bâtiment et du commerce de détail qui est de même en ralentissement.

Le baromètre Ifo de confiance des entrepreneurs (réalisé auprès de 7000 entrepreneurs et publié cette semaine) est lui aussi à la baisse, le climat des affaires étant descendu de 1,6 point, pour le quatrième mois consécutif. Il est de plus à noter que cette étude, réalisée début septembre, ne tient pas totalement compte de la baisse continue du dollar, celui-ci ayant dépassé la barre psychologique des 1,40 euro il y a peu. Une étude du ministère du Travail sur la rémunération des travailleurs allemands, rendue publique lundi, fait quant à elle état d’une stagnation sur les vingt dernières années des salaires. Les perspectives de croissance s’assombrissent aussi un peu avec une prévision de croissance révisée à 2,3% contre 2,9% pour l’année passée. La légère hausse enregistrée aujourd’hui à Wall Street et la légère baisse du prix du pétrole suffiront-elles à compenser la hausse permanente de l’euro dans les comportements Outre-Rhin?