Alors que rumeurs et scenarii se multiplient concernant la création d’une entité commune centrée sur le nucléaire Bouygues/Alstom/Areva, le groupe de BTP Bouygues a annoncé vendredi qu’il détenait 30,07% d’Alstom, à la suite d’acquisitions de titres « au cours des derniers mois », et ne s’interdit pas de continuer à monter dans le capital du groupe industriel.
Alstom s’est refusé à tout commentaire à l’heure actuelle.
Chez Bouygues, on a précisé qu’on ne « s’interdit pas de continuer à profiter des opportunités de marché ».
La participation de Bouygues dans le capital d’Alstom, dont il est le premier actionnaire, est passée de 25,35% au 30 juin 2007 à 30,07% au 5 octobre, précise Bouygues dans son communiqué.
Depuis l’entrée de Bouygues au capital d’Alstom et la création d’une société commune sur le marché des centrales hydroélectriques en 2006, des rumeurs récurrentes faisaient état de la volonté du groupe de BTP de se renforcer au capital.
Bouygues souhaite « pouvoir jouer un rôle dans le développement d’une filière nucléaire française », avait réaffirmé Martin Bouygues fin août lors d’une conférence de presse, interrogé à propos d’une possible entrée de son groupe dans le capital d’Areva. « Avec notre participation dans (le groupe industriel) Alstom et avec les savoir-faire de Bouygues et Areva, il y a de quoi faire un pôle nucléaire français particulièrement dynamique », avait déclaré M. Bouygues en marge de la présentation des résultats semestriels de son groupe.
Selon un article paru en juillet dernier dans l’hebdomadaire allemand WirtshaftsWoche, Nicolas Sarkozy aurait l’intention d’utiliser une option de rachat de la participation de la société allemande Siemens dans Areva NP, co-entreprise formée avec le groupe nucléaire français Areva, en vue créer une grande compagnie nationale spécialisée dans l’énergie.
Dans son édition, WirtshaftsWoche ajoutait que le président français souhaitait faire fusionner Areva avec Alstom et Bouygues. L’hebdomadaire indiquait même que Patrick Korn, président d’Alstom, pourrait être appelé à diriger la nouvelle entreprise.
Sources : AFP, Reuters
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Si cela pouvait diluer un peu le lobby nucléaire au milieu des centrales classiques…
On ralentirait peut-être sur la nucléarisation à tout crin !
Et puis surtout n’oublions pas que Nicolas sarkozy et martin Bouygues sont des amis de longue date et que Patrice Korn est un proche du président tout autant.
Elle est peut etre là la fusion nan ? 😉
Alstom gagne 2,55% après le renforcement de Bouygues à son capital
PARIS, 8 oct 2007 (AFP)
L’action du groupe d’infrastructures de transport et d’énergie français Alstom montait lundi après l’annonce que son actionnaire de référence, Bouygues, a augmenté sa participation.
A 9H55 (7H55 GMT), Alstom prenait 2,55% à 153 euros euros, dans un marché parisien stable.
Bouygues a annoncé vendredi qu’il détenait 30,07% d’Alstom et qu’il ne s’interdisait pas de continuer à monter dans le capital du constructeur du TGV.
La participation de Bouygues dans le capital d’Alstom, dont il est le premier actionnaire, est passée de 25,35% au 30 juin 2007 à 30,07% vendredi.
Interrogé par l’AFP, Alstom s’est refusé à tout commentaire. Chez Bouygues, on a précisé qu’on ne « s’interdisait pas de continuer à profiter des opportunités de marché », donc à monter encore au capital.
Par ailleurs, Alstom Power, la branche électricité, va prochainement agrandir son usine de Morelia, au Mexique, qui produit des composants de centrales nucléaires, notamment des turbines à vapeur, avec un plan d’investissement qui s’élève à 22,3 millions de dollars.
La question est de savoir « quelle suite attendre de ce mouvement, qui n’est pas une vraie surprise », demandent dans une note les analystes du Crédit Mutuel CIC, qui entrevoient deux scénarios possibles.
Le premier est une OPA sur Alstom mais pas avant 2008 (car un complément de prix devrait alors être versé à l’Etat sur les premiers 21% acquis) et le second une probable tentative de rapprochement global à trois avec Areva.
Les analystes se demandent également « pourquoi attendre plusieurs mois » et estiment que c’est « tout simplement parce que le sujet paraît assez sensible politiquement et que tout +meccano+ industriel originé par le gouvernement paraît totalement inopportun tant qu’un prix +indépendant+ n’est pas disponible pour Areva ».
« Le gouvernement devra en effet laisser le marché donner une valorisation inattaquable sur Areva à travers la mise en Bourse de quelques pour cent du capital, préalable selon nous à toute opération structurante par la suite, soit par le biais d’une augmentation de capital, souhaitée ardemment par Anne Lauvergeon [patron d’Areva, NDLR] pour financer ses investissements à venir (enrichissement, mines d’uranium) soit par la cession d’une partie du capital détenu par le CEA, qui doit impérativement financer le démantèlement de ses réacteurs expérimentaux », écrivent-ils.