Pour Nicolas Hulot, la lutte contre le réchauffement climatique devra passer par… une nouvelle taxe sur le carbone.
Selon l’ex-candidat présidentiel, « on est contraint de diviser par quatre nos émissions de CO2 dans le siècle », « Si on attend que les autres dégainent en premier, on va perdre la main sur le plan écologique et sur le plan économique ». MM les chinois, russes et indiens, nous allons tirer les premiers…
La « taxe carbone » visera pétrole, gaz naturel et charbon, en fonction des émissions de gaz carbonique, dans le but avoué d’inciter les consommateurs à réduire leur consommation et à recourir aux énergies renouvelables.
Nicolas Hulot insiste sur une taxe « à pression fiscale égale », et « en déplaçant la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique et environnementale » Si vous ne voyez pas la relation, c’est sans doute que vous n’avez pas la fibre écologique !
Nicolas Hulot a reçu le soutient de Nathalie Kosciusko-Morize (photo à gauche), secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, qui a déclaré que « (Nicolas Hulot ) a 100% raison, il faut donner un prix au carbone ».
Nathalie Kosciusko-Morize devrait mieux se renseigner : le dioxyde de carbone (CO2) a bien un prix. Et un prix en chutte libre : le quota de CO2 ne vaut presque plus rien sur le marché Powernext Carbon, l
Arrêtons de ponctionner le baudet même si je reconnais que le client n’est pas roi mais roi des cons. Merci Monsieur Hulot. Mais je crois que vous vous trompez de cible. L’éducation du consommateur est à faire, mais quand je vois cette surproduction dans n’importe quel domaine, je suis écoeurée.
@ Yolande I : mais ce n’est pas une histoire de consommation mais de production. S’il faut taxer le consommateur pourqu’il choisisse des produits moins polueurs, pourquoi pas.
Mais à quoi bon faire des efforts qui ne serviront à rien ? C’est là la clef du problème.
Un première remarque concernant cet étonant passage : « en déplaçant la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique et environnementale » Si vous ne voyez pas la relation, c’est sans doute que vous n’avez pas la fibre écologique !
Cette remarque un rien condescende joue en votre défaveur: manisfestement vous ne vous êtes pas donné la peine de lire le livre que Mr Hulot s’est donné la peine, lui, d’écrire pour expliciter le point de vue. On peut juger l’idée bonne ou mauvaise, mais votre ne remarque ne met en lumière que votre ignorance du sujet. Je vous engage donc a lire le livre et à ensuite à nous en livrer une critique argumenté (ce qui fait d’habitude l’intéret des post de ce blog).
Deuxième remarque: elle concerne le quota d’émission de CO2, je ne vous apprendrai pas que le prix d’un produit est fonction de l’offre et de la demande. Or l’offre (la « sur-offre » ou les « sur-quotas » plutot), ici est le resultat d’un choix politique. C’est bien là tout l’enjeux: prendre de vraies engagements avec des règles du jeu raisonable et non agiter les mains en mettant en place une bourse du CO2 avec des quotas démesurément larges.
Bref un sujet trop sérieux pour être traité de manière si approximative. C’est domage car vous nous avez habitué a beaucoup mieux.
@ Gely : je vous avoue tout d’abord que Nicolas Hulot pour moi n’est rien d’autre qu’un animateur télé qui fait de la politique. Chacun ses héros, me direz-vous et vous avez raison. Nicolas Hulot ne fait pas partie de mon panthéon personnel, c’est ainsi.
Pour votre remarque sur la fiscalité, on pourra me reprocher mon amour immodéré pour les « giochi di parole », mais pas d’être de mauvaise foi ! La démonstration de NH sur le sujet ne m’a tout simplement pas convaincue.
Concernant votre remarque tout fait justifiée sur les quotas (trop laxistes) de CO2, il me paraissait évident que si le prix de la tonne avait chutté dans de telles proportions, c’était tout simplement parce que l’offre était infiniment plus importante que la demande. La loi des marchés en quelque sorte.
Je pense que l’idée de Powernext n’est pas mauvaise en soi, tout le contraire. Une fois de plus, les politiques par leur laxisme ont perverti un système de régulation.
Monsieur Jean-Philippe GREGOIRE,
Vous êtes peu informé et vous ne profitez même pas des événements actuels pour comprendre: le monde change et vous n’y voyez rien. Documentez-vous.
Faute de bien connaître les arguments de vos « adversaires », votre argumentaire ne persuade que les sceptiques.
Cordialement,
« Papagrieng ».
@ papagrieng : et quels sont vos arguments propres sur le sujet ?
« Mes arguments » sont ceux des personnes qui m’inspirent (Al Gore, Stieglitz, Hulot, Jancovici, l’Allemagne, et maintenant Sarkozy). En l’occurrence, concernant le principe d’une écotaxe:
Il est nécessaire de toujours internaliser le « coût pour la société » dans le prix d’un produit. Cela est fait par exemple, dans une pure logique libérale, par des procès: si un riverain est gêné par le bruit d’un nouvel aéroport, soit l’aéroport négocie à l’avance, soit le riverain fait un procès à l’aéroport pour se faire dédommager (en pratique: se faire payer le double vitrage). Si l’aéroport est toujours rentable même en payant du double vitrage à tous les riverains, alors c’est bon pour la société que l’aéroport s’installe.
(Bien sûr la logique libérale ne serait pas ici respectée car l’état-représentant-du-bien-public interviendrait pour dire, de droit divin, que l’aéroport est « un secteur stratégique », et que les habitants n’ont qu’à aller se faire voir, ce qui sort du cadre libéral où je pense que nous souhaitons nous situer tous les deux.)
Pour le réchauffement climatique, c’est pareil: il faut internaliser. Est-il toujours rentable de faire venir des jouets de Chine ? On ne peut le savoir qu’en insérant le coût pour la société des gaz à effet de serre émis au cours du transport.
Il y a plusieurs moyens d’internaliser:
-les procès: mais impossible actuellement que les personnes lésées par le Réch.Clim fassent un procès aux émetteurs de Gaz à Eff.Ser.
-la taxation des produits pétroliers: avec ce qu’on sait sur les effets de bord des taxes, mais elles ont déjà le don d’internaliser l’externalité. Fait intervenir l’état dans la fixation du montant de la taxe et de sa cible.
-la bourse de quotas d’émissions, avec les limites de l’organisation humaine, mais qui a l’avantage de fixer un prix mobile tendu entre une offre et une demande de gaz à effet de serre. Fait intervenir l’état, mais un peu moins.
Dans tous les cas, le but est de proposer un prix pour une pollution, et qu’on laisse les acteurs du marché libres de trouver des solutions de substitution là où c’est le plus rentable.
PS: je vous félicite d’être resté sobre après mon premier commentaire arrogant.
Un lien sur Wikibéral:
http://www.wikiberal.org/wiki/Externalit%C3%A9
@ Papagrieng : ce que vous proposez, n’est-ce pas de principe de l’éco-conception ? Ma société propose des audits de ce type à nos clients, mais ce n’est pas encore vraiment vu comme une nécessité.
Je ne suis pas sûr que le libéralisme soit opposable à l’écologie. Premièrement, parce que le libéralisme s’appuie sur le capitalisme et l’économie de marché. Or, le consommateur
manifeste actuellment une forte demande concernant l’écologie (produits bio, développement durable, etc.)
Et deuxièmememnt, parce qu’il faut bien constater que les pays où le libéralisme économique prévaut (Europe, Japon) sont les plus avancés dans l’écologie (les US sont un cas à part, historiquement je pense), et que les plus grands pollueurs actuels sont des pays soit communistes (Chine) soit socialistes (Inde, Brésil).
Peut-être faudrait-il faire un lien entre écologie et niveau de vie malheureusement. Un sujet intéressant à développer.
Pour votre deuxième post, en fait je suis allé sur votre site web pour ma première réponse. Devant votre âge et votre démarche citoyenne, je me suis abstenu de la réponse acerbe que le premier mouvement aurait commandé… Je vous remercie de votre mea culpa.
@Jean-Philippe
Vous avez visiblement déjà réfléchi sur le sujet et avez visiblement d’autres solutions à proposer (passant par le développement économique), c’est probablement par comparaison que vous critiquez celles portées par NHulot;
De mon côté je n’ai pas opposé écologie et libéralisme, bien au contraire: j’ai présenté des exemples suivant le degré d’intervention de l’état (suivant leur échelle de libéralisme, donc) et ai montré qu’ils apportaient des solutions libérales pour l’écologie.
Ce que « je » propose n’est pas l’éco-conception, même si cela avantage les entreprises qui font de l’éco-conception. Ce que je propose, ce que vous critiquez dans votre article, c’est simplement que la pollution ait un coût pour l’émetteur, à lui de juger s’il continue d’émettre. Plus précisément, vous critiquez juste les effets de bord d’une telle « internalisation » de ces coûts.
Souhaitez-vous que l’on détaille chaque effet de bord dont vous parlez dans votre article (si l’on est d’accord qu’il est nécessaire de donner un prix à la pollution) ? Beaucoup de spectateurs seraient intéressés.
Mes excuses de vous alpaguer en public, mais il y a un fossé entre les personnes qui critiquent et celles qui encouragent les éco-taxes, et il faut faire avancer le débat. Et puis vous savez, mon jeune âge ;-)…
Cordialement,
Adrien
Jean-Philippe, pour continuer cette discussion je vous propose de me contacter par e-mail: adrien.ragot@gmail.com