La première Bourse mondiale, le groupe Nyse-Euronext, « s’intéresse de près » à la Bourse de Tokyo qui envisage d’ouvrir son capital à l’horizon 2009, a indiqué son directeur général John Thain dans un entretien publié samedi par le Figaro.
Pour rappel, Nyse-Euronext a pris une participation de 5% dans le capital de la plus importante Bourse indienne, le National Stock Exchange de Bombay, seuil maximum autorisé par les autorités locales.
« Etant donné que nous sommes le premier acteur sur la zone Europe-Amérique, nos regards se portent naturellement vers l’Asie-Pacifique. Nous suivons de près ce qui se passe au Japon, où la Bourse envisage d’ouvrir son capital à l’horizon 2009 », explique John Thain. « Le fait que les dernières grandes Bourses non cotées viennent de s’introduire en Bourse en Asie, mais aussi en Amérique latine, nous offre des opportunités intéressantes », commente de son côté Jean-François Théodore, directeur général adjoint.
Le groupe est né fin mars du rapprochement d’Euronext, qui regroupe les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne, et du New York Stock Exchange (groupe Nyse), gestionnaire de la Bourse new-yorkaise. « La fusion se passe bien », débouchant sur « une même culture d’entreprise des deux côtés de l’Atlantique », relève M. Thain.
Au 30 juin dernier, « un tiers des négociations sur actions effectuées dans le monde l’étaient sur nos plates-formes, nos concurrents immédiats étant loin derrière, avec le Nasdaq à 14% de part de marché et le London Stock Exchange à 11,5% », poursuit-il.
Déjà en avril dernier, le journal Les Echos affirmait que Nyse Euronext ne serait pas opposée à de nouvelles acquisitions dans les dérivés ou encore en Asie. Lors de la présentation des résultats trimestriels de Nyse Group, le directeur financier de Nyse Euronext, Nelson Chai, avait ainsi déclaré : » alors que nous sommes dans une phase de transition de Nyse Group vers l’entité nouvellement constituée Nyse Euronext (…) nous continuons à développer notre modèle d’entreprise multinationale afin de renforcer nos activités de cotation et de négociation de titres et de soutenir nos initiatives florissantes dans les domaines des produits dérivés, des obligations, des options et des ETF (fonds indiciels cotés) « ».
Cette ambition s’est déjà traduite par l’acquisition, le 4 avril, de 5% dans le National Stock Exchange of India à Bombay, première bourse indienne dans les domaines des actions, des instruments dérivés et des produits de taux, et par la conclusion, le 31 janvier, d’une alliance stratégique avec la Bourse de Tokyo.
En février dernier, les deux premières Bourses mondiales, celle de New York (Nyse) et celle de Tokyo, avaient annoncé un projet d’alliance, qui, avec la fusion entre le Nyse et le groupe paneuropéen Euronext, créerait un vaste réseau boursier sur trois continents. Les Bourses de New York et de Tokyo « préparent le terrain pour une potentielle alliance capitalistique » entre leurs deux marchés d’ici fin 2009, avait alors indiqué le PDG du Nyse, John Thain ,lors d’une conférence de presse donnée aux côtés de son homologue japonais, au siège du Nyse.
« Ce n’est pas une fusion, c’est une lettre d’intention pour explorer de futures relations », avait ajouté le président du Tokyo Stock Exchange (TSE), Taizo Nishimuro.
Les médias japonais spéculent depuis quelques mois sur une alliance capitalistique entre le Nyse et la Bourse de Tokyo, qui comprendrait un échange de participations de 10% à l’horizon 2009, après la privatisation du TSE qui ne devrait se produire au plus tôt qu’en 2008. Un tel rapprochement créerait le premier groupe boursier mondial opérant 24 heures sur 24, sur trois continents, et dans les trois premières monnaies du monde, le dollar, le yen et l’euro.
Sources : AFP, Investir.fr, www.aujourdhuilejapon.com
A lire également :
. Nyse Euronext/CDC : marché international de négociation du CO2