Dur, dur d’être une télé !
L’audience moyenne de TF1 en novembre est passée sous le seuil symbolique des 30% pour la première fois.
L’étude mensuelle publiée lundi par Médiamétrie montre en effet un nouvel effritement de l’audience des grandes chaînes hertziennes, au profit des autres télévisions.
Histoire de qualité, de volume publicitaire, d’innovation, ou d’offre pléthorique ? Les spectateurs ont semble-t-il tranché.
TF1- tout en demeurant leader – affiche une part d’audience de 29,3% en novembre 2007, contre 31,8% le mois précédent et 30,2% un an plus tôt. L’audience moyenne mensuelle de TF1 passe ainsi pour la première fois sous la barre des 30%.
Si le duo Le Lay-Mougeotte avait fait de « la Une » la première chaîne européenne en atteignant des parts d’audience (31% en mars dernier) et de parts de marché (58%) quasiment inégalées au monde, le défi du nouveau directeur général du groupe, Nonce Paolini sera, lui, numérique. L’arrivée de la Télévision numérique terrestre (TNT) en mars 2005 a en effet bouleversé la donne.
Dans un entretien accordé au Monde la semaine dernière, l’homme fort du groupe avait estimé que la fragmentation de l’audience audiovisuelle était « une opportunité » pour TF1. Les audiences de la chaîne ont été en novembre « en-dessous des performances habituelles » de TF1, concédait-il déjà, mais « quand on fera le bilan annuel, on verra que TF1 est la chaîne qui a le mieux résisté » affirmait-il alors. Certes, mais la Bourse devrait réagir dès mardi matin … même si d’après N.Paolini, « l’important pour un annonceur, c’est la puissance relative d’une chaîne ».
D’après le patron de TF1, des progrès pourraient être envisagés dans trois domaines particulièrement. S’agissant de la publicité, il estime que « l’on aurait tout intérêt à s’aligner sur la directive européenne ». Il critique par ailleurs « le mille-feuille réglementaire qui a rendu diffuseurs et producteurs antagonistes au lieu d’en faire des partenaires ». Enfin, la restriction faite aux groupes comme TF1 de ne pas pouvoir se développer dans la presse, la radio et même les chaînes de la TNT semble loin d’obtenir toutes se faveurs. « Cela a réduit les possibilités d’expansion d’un groupe comme le nôtre. Dans le même temps, en Europe, de grands groupes comme Bertelsmann se constituaient. » affirme-t-il.
En novembre, les audiences des autres grandes chaînes hertziennes baissent sur un an mais elles progressent par rapport à octobre 2007.
Ainsi, France 2 est à 17,8%, contre 17,6% en octobre 2007 et 19,5% en novembre 2006. France 3 affiche 13,7% (contre 13,3% en octobre et 14,7% en novembre 2006), Canal+ est à 3,5% (3,4% en octobre et 3,9% en novembre 2006) et M6 à 11,6% (11,3% en octobre, 12,4% en novembre 2006).
France 5 a réalisé une part d’audience de 6,3% (contre 6,2% en octobre et 7,1% un an auparavant) et Arte de 3,1% (contre 2,8% en octobre et 3,2% en novembre).
Comme lors des mois précédents, la part d’audience des autres télévisions – qui regroupent les chaînes de la TNT hors chaînes historiques et celles du câble et satellite – progresse. Elle s’est élevée à 19,7% en novembre 2007, contre 14,4% un an plus tôt, indique l’institut de mesure d’audience. En octobre, leur part était de 18,3%.
Les seules chaînes de la TNT gratuite (hors les chaînes historiques) ont réalisé un total de part d’audience de 7,5% en novembre, contre 6,6% un mois avant. Les chaînes du câble et satellite totalisaient étaient à 12,2%, contre 11,7% en octobre. Ces chiffres ne sont calculés que depuis janvier 2007 et la comparaison avec novembre 2006 n’est donc pas possible.
Sources : AFP, Le Monde
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