Le géant gazier public russe Gazprom et le groupe pétrolier privé Loukoïl viennent de créer une société commune détenue à 51% par la filiale du premier, Gazprom Neft, et à 49% par Loukoïl. Prévue de longue date, la nouvelle société a été baptisée « Razvitie regionov » (Développement des régions).
Par ailleurs, le service fédéral russe antimonopole a autorisé cette semaine Gazprom Neft à acheter 50% de la compagnie pétrolière régionale Tomskneft, filiale de Rosneft.
Selon le quotidien des affaires russe Vedomosti, Vladimir Poutine pourrait devenir président de Gazprom après l’expiration de son mandat à la tête du Kremlin. Il succèderait ainsi à Dmitri Medvedev qu’il a désigné pour lui succéder à la présidence et dont il devrait devenir le Premier ministre. Echange de « bons » procédés pour deux postes stratégiques majeurs en Russie.
Les documents ont été signés par les patrons des deux groupes, Vaguit Alekperov pour Loukoïl et Alexander Dioukov pour le groupe pétrolier Gazprom Neft (ex-Sibneft).
La société commune a pour objectif d’acquérir les droits d’exploitation de sites, de les explorer et les aménager, avant de produire en commun puis de vendre les hydrocarbures extraits. Elle sera gérée à parité et son capital sera constitué en numéraire, indique Loukoïl.
La co-entreprise sera « un instrument efficace de coopération mutuellement bénéfique entre grandes compagnies pétrolières russes, lesquelles possèdent un fort potentiel de production et financier pour la réalisation de projets importants », a indiqué le président de Loukoïl, Vaguit Alekperov, cité dans le communiqué.
Les deux groupes avaient annoncé en novembre 2006 leur intention de créer cette société. Selon les analystes, une telle initiative permettra à Gazprom de profiter de la meilleure implantation de Loukoïl à l’étranger et de sa meilleure image auprès des Occidentaux, et aussi de partager les risques. La coopération entre Loukoïl et Gazprom remonte à mars 2005, lorsque les deux groupes avaient signé un accord stratégique courant jusqu’en 2014.
Lukoil, Gazprom, Severstal et Rusal sont les compagnies russes qui détiennent le plus grand nombre d’actifs à l’étranger, selon le classement de 25 multinationales russes dressé par l’Ecole de management Skolkovo (Russie) et l’université Columbia (Etats-Unis).
D’après cette étude, les quatre compagnies précitées possèdent 78% de tous les actifs étrangers russes : 18,9 milliards de dollars pour Lukoil, 10,6 milliards pour Gazprom, 4,6 milliards pour Severstal et 4,2 milliards pour Rusal.
Les multinationales russes qui composent le Top-25 détiennent ensemble 59 milliards de dollars d’actifs étrangers, tandis que le montant global de leurs ventes à l’étranger est estimé à 200 milliards de dollars, et leur personnel à 130.000 personnes.
Ces trois chiffres ont doublé au cours des trois dernières années, ce qui témoigne, selon les auteurs de l’étude, d’une entrée très dynamique de ces groupes sur les marchés extérieurs. Presque 80% des actifs russes à l’étranger appartiennent à des compagnies du secteur des matières premières, dont plus de la moitié sont spécialisées dans les hydrocarbures.
Sources : AFP, JDD, Ria Novosti