Nouveau record pour le cours du platine, « aidé » par l’Afrique du Sud

Anglo20platinum2022020pixL’once de platine a inscrit lundi un nouveau record sur le London platinum and palladium market.

Les pénuries d’électricité affectant la production de métal en Afrique du Sud, premier producteur mondial sont les raisons principales de la flambée actuelle.

Première puissance économique du continent africain, l’Afrique du Sud  est confrontée structurellement à l’impossibilité de couvrir ses besoins énergétiques, ses infrastructures ne suffisant plus à répondre à la demande suscitée par le boom économique récent.

Depuis deux semaines, le prix du platine aligne presque quotidiennement les records sur le London Platinum and Palladium Market. Lundi dernier, il a dépassé pour la première fois 1.900 dollars, mardi il frôlait les 2.000 dollars, un seuil qu’il a allégrement franchi jeudi pour se propulser à 2.027 dollars l’once. En une semaine, les prix ont bondi de plus de 10%. Sur un an, ils ont presque doublé.

La hausse des prix observée depuis un an s’est brutalement accélérée ces derniers jours en raison de la crise énergétique qui affecte la production des mines en Afrique du Sud, premier producteur (à 78%) de ce métal. Après le redémarrage d’un générateur, la compagnie publique d’électricité Eskom a néanmoins informé les utilisateurs industriels majeurs comme les entreprises minières, Anglo Platinum et Gold Fields, qu’elles peuvent désormais augmenter jusqu’à 90% de leur consommation d’électricité. Les petites industries sont, quant à elles, appelées à passer à 90% de leurs capacités de consommation électrique après avoir fonctionné à 100%.

L’escalade des cours observée lundi a été déclenchée par l’annonce faite par Anglo Platinum, le plus gros producteur mondial de platine. Ce dernier a en effet été contraint de fermer sa mine de Polokwane depuis mercredi après un glissement de terrain. Ce nouvel épisode a aggravé une situation déjà critique.

Déjà en 2007, la production sud-africaine avait chuté en raison des arrêts de production et des conflits sociaux liés à la détérioration des conditions de sécurité dans les mines et à une multiplication des accidents mortels.

La demande ne fait que croître quant à elle. Le renforcement des législations sur les émissions de CO2 dope en effet la fabrication des pots catalytiques contenant du platine.

Les industriels ne peuvent se passer du métal, aucune technologie équivalente n’étant aujourd’hui disponible pour réduire les émissions de particules polluantes des véhicules. De ce fait, l’utilisation du platine dans l’industrie automobile a progressé de 135 % en dix ans, pour atteindre 4,24 millions d’onces en 2007.

Conséquences du déséquilibre entre l’offre et la demande : le leader mondial de l’industrie des métaux du groupe platine, Johnson Matthey, chiffrait en novembre dernier le déficit de production à 265.000 onces sur l’année 2007.

Les analystes expliquent également la tension du marché par la demande physique croissante pour le platine de la part des fonds ETP (exchange traded products). Ces fonds, basés essentiellement en Suisse, ont eu pour effet de stimuler la demande et de faire grimper les prix à des plus hauts historiques.

Source : AFP, La Tribune, www.lesafriques.com