Voilà qui pourrait bien avoir des répercussions sur le titre EADS dès lundi matin ! De là à ce que les vacanciers s’en mordent les doigts …
Selon un article publié samedi par le magazine économique allemand WirtchaftsWoche, le président Louis Gallois aurait déclaré à des invités lors d’une manifestation qui s’est tenue le 13 février à Paris que les actionnaires français et allemands d’EADS devaient assurer leurs intérêts par le biais d’un accord portant sur une action spécifique (sur le principe des golden share).
« Les actionnaires y pensent sérieusement », rapporte le magazine, citant des propos de Gallois tenus à l’ambassade tchèque. Selon les termes de l’accord, les parts permettraient aux actionnaires Français et Allemands d’acquérir des droits de veto sur des décisions d’importance stratégique, selon WirtschaftsWoche.
Jusqu’à présent, les intérêts Allemands et Français dans la maison mère du constructeur aéronautique Airbus sont partagés à travers une structure complexe qui doit prendre fin en 2010. L’Etat allemand, au contraire de la France, n’est pas actionnaire direct d’EADS. Les intérêts allemands dans le groupe sont représentés par le constructeur DaimlerChrysler (15%) et un consortium d’investisseurs et Etats régionaux allemands (7,5%). Côté français, on trouve le groupe Lagardère (15% en passe de descendre à 7,5%) associé à l’Etat français (15%).
En septembre dernier, Berlin avait d’ores et déjà proposé la mise en oeuvre d’une action spécifique, en vue de protéger les intérêts nationaux dans EADS. L’annonce faisait suite à une période de tension prolongée entre les actionnaires.
En juillet 2007 déjà, le porte-parole du gouvernement allemand Ulrich Whilhelm avait annoncé lors d’une conférence de presse qu’un droit de veto (ou « golden share ») était à l’étude pour les actionnaires français et allemands du groupe d’aéronautique et de défense EADS.
Interrogé à ce sujet, M. Wilhelm avait alors informé la presse qu’un groupe de travail menait « des discussions, entre autres sur la manière de protéger au mieux les intérêts stratégiques d’EADS. »
« Divers instruments sont envisagés, dont une golden share », c’est-à-dire une action préférentielle permettant à celui qui la détient de conserver un droit de veto sur l’ensemble du capital d’une société dans certaines circonstances spécifiques, avait précisé le porte-parole. Ce montage permet notamment de protéger une entreprise d’une éventuelle OPA. M. Wilhelm avait alors toutefois ajouté que « plusieurs instruments étaient discutés » et « qu’aucune décision n’était prise. » Il n’avait pas précisé qui détiendrait une éventuelle golden share côté allemand.
WirtschaftsWoche observe samedi que les propos de Gallois laissent penser que le gouvernement français regarde peut-être à présent d’un oeil plus favorable une proposition dont il jugeait auparavant qu’elle saperait son influence au sein du groupe. En outre, note-t-il, cette proposition pourrait permettre à Lagardère et à Daimler de réduire plus facilement leurs parts. Ce qui est peut-être le véritable enjeu …
Sources : Reuters, Bloomberg (UK)
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