Quelle vaste blague!

On attendait une vaste bordée de statistiques aujoud’hui, on a été servis … sauf que le marché n’en a retenu qu’une seule, à savoir l’ISM des services à 49.3 (ce qui signifie, on le rappelle à toutes fins utiles, que le secteur se contracte de 0.7%, après s’etre contracté de 5.4% en janvier), et le considère comme une excellente nouvelle puisque le consensus tablait sur 48. Il y en avait d’autres bien plus médiocres, mais on a choisi de ne pas les voir. Concernant le feuilleton AMBAC, il y a maintenant quelque chose de grotesque dans cette masquarade, ou personne n’y trouvera son compte: on commence par se poser des questions, on apprend qu’en fait de sauverage, on aura seulement un appel au marché de 1.5 milliards, et qu’au bout du compte, les agences de notations ne savent plus sur quel pied danser (comme si ca changeait!). Au bout du compte, le monoliner perd plus de 18% aujourd’hui. Tout ca après les discours enflammés auxquels on a eu droit depuis 2 semaines: quelle blague!

Paradoxalement, cette mauvaise comédie amène un retour de l’appétit pour le risque des opérateurs (ou bien ne savent-ils plus se retrouver dans ce dédale de rumeurs bidon et de spéculations hasardeuses ?) qui se traduit par un net affaiblissement du yen (voir graphique plus haut); gageons que cela ne sera que temporaire, et qu’une tendance lourde à le remontée graduelle de la devise nippone reste à l’ordre du jour pour les gens patients. Coté Wall Street, on s’est tout de meme fait une petite frayeur avec un passage en négatif au moment de la publication du livre beige de la Fed, mais on s’est vite rattrappé (ouf!) pour une raison mystérieuse. Toutefois, le S&P500 ne semble pas avoir envie de s’extraire de sa tendance baissière modérée (juste assez pour faire engranger tout plein de valeur temps aux emetteurs de dérivés).

En Europe, le rebond fut puissant rapport à la dégringolade d’hier; toutefois, le CAC40 n’a pas réussi à réintégrer son triangle de confinement par le bas. On surveillera l’ouverture de demain au cas ou les acheteurs voudraient essayer de « gapper » dedans, tout galvanisés par un environnement économique tellement porteur … Il y aura bien un moment ou les opérateurs se rendront compte qu’un change EUR/USD à 1.53 sape les marges des exportatrices aussi surement que le soleil fait fondre la neige: donc on reste branchés sur Radio-Trichet demain à midi et on lorgne le rebond du DAX qui ne devrait pas survivre au -50 points prévus par Bernie le 18 mars … D’ici là, on peut se divertir grace à CNBC et Ambac!