Prix alimentaires : hausse de + de 4 % sur 12 mois

Panier_videLa hausse des prix des produits alimentaires, d’hygiène et d’entretien dans les grandes surfaces a été de 4,69% entre février 2007 et février 2008, selon le rapport de l’Observatoire des prix et des marges, publié vendredi par le ministère de l’Economie.

Ce dernier ayant tout intérêt à mininiser l’ampleur de l’inflation, restons tout de même vigilants.

Car la colère gronde : trois Français sur quatre sont mécontents des prix des produits alimentaires, selon un sondage de TNS Sofres présenté cette semaine à Paris aux 2es Assises de l’Association nationale de l’industrie alimentaire (Ania).

L’essentiel de l’augmentation, observée sur les prix de 100.000 produits de grande consommation relevés dans 5.700 grandes surfaces, « a porté sur la période fin 2007-début 2008 », note l’Observatoire.

Cette hausse a été « supérieure au taux général d’inflation » de 2,8% sur un an en février, avec des augmentations les plus fortes constatées sur les produits qui ont subi les hausses les plus fortes des matières premières: pâtes alimentaires (+16% sur un an), oeufs (+14%), lait (+12%), beurre (+10%), farine (+10%), riz (+9%), fromages (+8%), yaourts (+7%).

En revanche, les prix des produits d’hygiène et d’entretien « ont généralement diminué sur la même période », selon le ministère.

L’étude relève toutefois que la hausse constatée est « très largement inférieure aux taux relevés par le magazine 60 millions de consommateurs ». Le mensuel de l’observatoire de l’Institut national de la consommation (INC) avait publié, en février, une enquête affirmant que les produits alimentaires avaient vu leurs prix s’envoler de 5 % à 48 % dans la période de novembre 2007 à janvier 2008.

En se basant sur sa propre enquête, menée par les inspecteurs de la Direction de la consommation (DGCCRF), Bercy estime que la hausse n’a été que de 7,1 % sur cette période.

Concernant les marges, la hausse moyenne du prix aux consommateurs est « légèrement supérieure à celle du prix net facturé par les fournisseurs (+6,7 %) », souligne le document. Les distributeurs auraient augmenté leurs marges pour le camembert, les céréales et le jambon, mais réduites pour les pâtes, le lait ou encore le riz.

Jean-René Buisson, président de l’Ania, s’est montré quant à lui extrêmement réservé sur la volonté exprimée par le chef de l’Etat d’autoriser les distributeurs à négocier les tarifs des industriels.

« Nous voulons tout simplement plus d’équilibre entre les fournisseurs et les distributeurs », a-t-il affirmé lors des 2es Assises de l’Association nationale de l’industrie alimentaire. Le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, a tenté de le rassurer : « Vous pourrez compter sur moi, je veillerai à ce que les dispositions législatives tiennent compte des réalités économiques de vos entreprises, que la négociabilité se traduise par des contreparties réelles vérifiables et mesurables et qu’un bilan effectif de la loi soit tiré. »

Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de la Consommation et également de l’Industrie désormais l’a confirmé : « Je crois plus que jamais à la réforme des relations commerciales. La France reste un pays trop cher par rapport aux voisins européens