(4 commentaires)

  1. Début novembre, le riz cotait 12,20 $. Début janvier, il en était déjà à 14,50 $. Récemment, il a touché un record absolu à 19,50 $ la livre : 60% de hausse en 6 mois !
    La chute des matières la semaine dernière avait certes levé quelque peu les tensions. Cela n’a pas duré longtemps : dans la seule journée d’hier, le riz s’est envolé de 30% !
    Pouvez-vous imaginer un instant l’impact de cette hausse sur les populations locales dont l’aliment de base est le riz ? Le riz est l’aliment de base de 50% de la population mondiale. Dans certaines régions d’Asie, le riz représente jusqu’à 80% de l’alimentation principale !
    Je crains des soulèvements de population, tant en Afrique (certains pays y sont gros consommateurs de riz), qu’en Asie.
    L’offre est en forte baisse partout en Asie
    Conditions climatiques déplorables, attaques en règle de la vermine qui se plaît dans des conditions de réchauffement… Les rendements et la production sont en fort recul. Toute l’Asie en pâtit. Notamment le Vietnam, deuxième producteur mondial de riz et, surtout, le premier exportateur de riz
    Mais aussi l’Inde, troisième producteur mondial de riz, et second plus gros exportateur de riz : le pays souffre d’une sècheresse exacerbée qui a fait chuter ses rendements.
    Casser la spirale inflationniste avant que cela ne dégénère…
    Je vous l’assure : l’envolée des prix des matières premières alimentaires en Asie donne le vertige ! L’huile de palme et de colza sont à des niveaux impressionnants ; le riz s’emballe ; le cours du porc, heureusement, se tasse depuis quelques jours… Tous ces aliments de base sont en train d’étrangler les populations locales. Prenez le Cambodge : le prix du kilo de riz est en hausse de 150% par rapport à l’an passé !
    Conséquence ? Les exportateurs de riz sont obligés de réduire fortement leurs exportations afin de garder le riz pour eux.
    Principal objectif de la manoeuvre : contenir l’envolée des prix du riz et surtout éviter les soulèvements sociaux ! Il s’agit de casser la spirale inflationniste avant qu’elle ne se transforme en émeutes.
    Les gros exportateurs réduisent fortement leurs exportations !
    Face à la chute de la production et surtout la spirale inflationniste, les producteurs prennent donc des mesures radicales : des restrictions d’exportations.
    L’Inde a été la première à prendre une décision dans ce sens. Les pouvoirs publics ont interdit les exportations de riz, à l’exception de la variété « basmati », depuis des mois déjà.
    Puis le Vietnam a décidé de garder son riz en imposant lui aussi des restrictions à l’export (or ce sont les 2 plus gros pourvoyeurs mondiaux de riz !).
    Et cette semaine le Cambodge et hier l’Egypte ! (très gros exportateurs de riz) décrétaient l’arrêt de leurs exportations.
    Le marché s’assèche face à une demande en hausse
    Du coup, environ 30% du riz habituellement disponible sur les marchés internationaux se sont volatilisés ! Or la demande, elle, non seulement ne s’est pas volatilisée, mais est plus forte que jamais ! Vous imaginez le tableau…
    L’état des Philippines, plus gros acheteur mondial de riz, essaye désespérément d’acheter 1,8 millions de tonnes de riz pour nourrir sa population et n’y arrive pas ! Il doit faire face à une vraie situation de pénurie : jamais ses besoins n’ont été aussi élevés !
    Autre facteur de tension : la hausse généralisée de la demande du fait de l’amélioration du niveau de vie des populations asiatiques — ainsi qu’au Brésil, gros consommateur. Leur pouvoir d’achat en forte hausse accroît leur capacité de consommation !
    Même aux Etats-Unis et en Europe, la demande est sur une tendance haussière.
    Le stock mondial atteint un niveau alarmant
    En janvier dernier, les anticipations de l’USDA faisaient déjà froid dans le dos : l’USDA anticipait pour la fin de la saison 2007/2008 (dans 3 mois) un niveau de stock au plus bas niveau depuis 1983, à 72 millions de tonnes. A rapporter à une production mondiale de quelque 600 millions de tonnes.
    Les choses se sont encore dégradées. Jamais le stock n’a été aussi bas depuis 1976 !
    Le choix des agriculteurs US va-t-il accroître les tensions ?
    Actuellement, nous sommes en phase de plantations. Vont-ils accroître les surfaces consacrées à la culture du riz ? Rien n’est moins sûr…
    Car le riz est difficile et cher à faire pousser : cette culture est gourmande en eau et en énergie (deux postes de plus en plus onéreux). Les cultures du soja, du blé ou du maïs sont beaucoup plus faciles. Et leurs niveaux de cours sont au moins aussi attractifs que ceux du riz…
    http://www.edito-matieres-premieres.fr/0352/soft/justification-folie-haussiere-riz.html

  2. A noter egalement emeutes en Argentine liées au soja, j’en reparle au plus tôt
    cf egalement pb de pain en Egypte, alerte sur nourriture en Mauritanie

  3. Hausse des prix: un ministre accuse l’opposition de « tromper » les Sénégalais
    AFP 30.03.08 | 23h42
    Les Sénégalais ne doivent pas se laisser tromper » par l’opposition qui est à l’origine du rassemblement contre la vie chère interdit et réprimé par la police dimanche à Dakar, a déclaré le ministre sénégalais des Transports aériens, Farba Senghor.
    « L’opposition sénégalaise qui a boycotté les élections (législatives de juin 2007) veut trouver un cadre d’expression.
    Les Sénégalais ne doivent pas se laisser tromper en s’engageant dans ces voies », a affirmé à la télévision publique M. Senghor, un responsable du parti au pouvoir.
    ******La hausse des prix « n’est pas spécifique au Sénégal » où « l’inflation est beaucoup moins importante que dans beaucoup de pays de la sous-région », a dit le ministre qui réagissait après la manifestation contre la vie chère interdite par les autorités pour « menaces de troubles à l’ordre public ».****
    Deux responsables d’organisations de consommateurs, Momar Ndao et Jean Pierre Dieng, ont été arrêtés au cours de ce rassemblement organisé à l’appel de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), une des principales du pays où plusieurs prix des produits de première nécessité, dont le riz, le lait, l’huile et le savon, ont augmenté à la suite de la flambée des cours du pétrole.
    Selon un responsable de l’Ascosen, Ibrahima Fall, « une trentaine de personnes ont été arrêtées » lors du rassemblement.
    La police qui a utilisé des grenades lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants, n’a pas précisé le nombre d’arrestations. M. Senghor a également accusé la télévision privée Walfadjri qui a retransmis des images des heurts entre policiers et manifestants, d’avoir diffusé des « images subversives ».
    « Nous ne devons pas admettre certaines dérives », a-t-il estimé en parlant de cette chaîne. Le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Bacar Dia, a pour sa part accusé les responsables de l’opposition d’utiliser « les enfants comme des chairs à canon », au cours d’une réunion politique retransmise dimanche soir par la télévision publique.
    L’opposition sénégalaise avait boycotté les législatives de juin 2007 pour protester contre des fraudes présumées à la présidentielle de février 2007 remportée par le président Abdoulaye Wade réélu pour un deuxième mandat de cinq ans.

Les commentaires sont fermés.