Brésil : pas d’adhésion à l’Opep selon Lula

Lula-petrobras Le Brésil n’entend pas devenir membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). C’est en tout cas ce que vient de déclarer dimanche son Président Lula da Silva.

Si ces réserves en hydrocarbures pourraient à terme lui offrir un rang de choix parmi les pays producteurs, le Brésil « ne prétend pas être un exportateur de pétrole brut » selon les termes employés par son chef d’Etat.

Le Président Lula l’affirme haut et clair : « le Brésil veut exporter des produits dérivés ». L’objectif : créer une industrie pétrochimique au Brésil, histoire très certainement de s’assurer des gains encore plus substanciels, voire d’être moins tributaire des pays membres du cartel pour établir son propre niveau de production et « jouer » sur les prix.

« Nous n’avons aucun intérêt à participer à l’Opep », a résumé sans ambage Lula da Silva. Il est vrai que le cartel pourrait voir d’un assez mauvais oeil l’arrivée d’un pays membre, susceptible d’augmenter considérablement l’offre … et donc de faire baisser le cours du brut.

Rappelons en effet qu’en avril 2008, la compagnie publique brésilienne Petrobras avait annoncé avoir repéré un gisement de pétrole aux réserves gigantesques.

Le gisement mis au grand jour par le pétrolier brésilien et ses partenaires, l’espagnol Repsol et le britannique BG Group au large de Sao Paolo, pourrait constituer la plus grande découverte du genre des trente dernières années, affirmait-on alors.

Carioca contiendrait en effet de l’ordre de 33 milliards de barils, de quoi satisfaire pendant un an la consommation mondiale au rythme de 2008 estimé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Petite précision : si le volume annoncé semblait alors digne du plus grand intérêt, Petrobras n’avait pas « détaillé » s’il s’agissait du montant des réserves récupérables ou du volume total.

Si les estimations sont confirmées, le Brésil pourrait augmenter de 50 % ses réserves, devenant ainsi de facto l’un des plus grands pays producteurs. Une position l' »autorisant » sans problème à frapper à la porte de l’OPEP.

Précisons également que Sao Paulo a présenté la semaine dernière la nouvelle législation qu’il souhaite mettre en place dans le domaine de l’exploration pétrolière en eaux très profondes, en vue de renforcer le contrôle de l’Etat sur les champs récemment découverts. Désormais, la compagnie publique Petrobras en sera le seul opérateur, au moins 30% des revenus des zones exploitées par des compagnies étrangères devant par ailleurs lui revenir.

En septembre 2008, Lula avait donné le coup d’envoi officiel de l’extraction de pétrole dans ces gisements situés entre 5.000 et 7.000 mètres de profondeur, découverts fin 2007. Ces énormes gisements dans les eaux de l’Atlantique pourraient renfermer quant à eux 50 milliards de barils. En dehors de l’impact éventuel de Carioca, si ces volumes sont confirmés, le Brésil – dont les réserves actuelles sont de 14 milliards de barils – pourrait devenir un nouveau géant du pétrole.