La Bolivie d’Evo Morales serait-elle au final plus grand seigneur que le Vénezuela de Hugo Chavez ? Qui sait …
Selon la presse bolivienne, le gouvernement serait prêt à payer jusqu’à 100 millions de dollars à l’opérateur italien Telecom Italia pour le rachat des actions qu’il possède dans l’entreprise bolivienne de télécommunications Entel, dont Evo Morales a récemment annoncé la nationalisation.
Reste à savoir si un tel montant n’est pas inférieur au prix réel de la société …
Cité par le quotidien La Prensa, le ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintana, a expliqué que le gouvernement avait constitué un fonds spécial pour cette opération qui se fera « non pas à un prix de marché » mais au « coût réel de ces actions » détenues par Euro telecom International (ETI), une filiale de Telecom Italia.
Actuellement, ETI possède 50,9% des parts d’Entel dont elle gère les activités, l’Etat bolivien en détenant 47% et les salariés de l’entreprise autour de 2%.
L’Entreprise nationale de télécommunication (Entel) avait été privatisée en 1996 sous le mandat du président libéral Gonzalo Sanchez de Lozada (1993-97), ainsi que d’autres secteurs clés de l’économie bolivienne comme les hydrocarbures.
La nationalisation d’Entel a été annoncée au cours des célébrations du 1er mai par le président socialiste de même que celle de quatre sociétés pétrolières opérant en Bolivie. Evo Morales a toutefois assuré que les salariés d’Entel conserveraient leur emploi. Après l’annonce de cette nationalisation par décret, des policiers ont été déployés devant les bureaux d’Entel dans la capitale La Paz et à Santa Cruz.
Le gouvernement bolivien s’est fixé un délai de 60 jours pour réaliser la nationalisation de l’entreprise, selon la presse locale. En attendant, l’organisme bolivien de contrôle des banques a gelé les comptes d’Entel en raison d’impayés d’impôts s’élevant à 58,8 millions de dollars. Ne rêvons pas, tout est loin d’être rose sur le dossier …
Car, si le gouvernement de La Paz était jusqu’à présent en discussions avec Entel en vue d’un rachat par l’Etat, il lui avait infligé plusieurs millions de dollars d’amendes, lui reprochant la mauvaise qualité du service rendu et l’insuffisance de ses investissements.
A noter également que selon des agences de presse italiennes, le coût de l’acquisition de la moitié des actions d’Entel par Telecom Italia s’élevait à 610 millions de dollars (396 millions d’euros).
Sources : AFP, Reuters, Associated Press
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