Nouvelles algarades de Nicolas Sarkozy envers la BCE. Attaquant désormais sur un nouvel angle, le Chef de l’Etat français a critiqué samedi la décision de la Banque centrale européenne de relever ses taux directeurs et a dénoncé le « dumping monétaire » que subissent les entreprises européennes exportatrices.
Pour rappel, la BCE a décidé jeudi de relever son taux directeur à 4,25%, sa première hausse depuis un an, pour faire face aux tensions inflationnistes présentes en zone euro.
M. Sarkozy a réclamé ouvertement ces derniers mois que la banque centrale change ses priorités en soutenant davantage la croissance et l’emploi et en se focalisant moins sur la lutte contre l’inflation.
Lors d’un Conseil national de l’UMP consacré à l’Europe, le chef de l’Etat a dit respecter l’indépendance de la BCE mais s’est demandé s’il était raisonnable de porter les taux européens à 4,25%, comme la banque centrale l’a fait jeudi, « alors que les Américains ont des taux à 2% ».
« J’ai été de ceux qui ont voté l’indépendance de la Banque centrale européenne et je ne le regrette pas », a déclaré Nicolas Sarkozy. Joli volte-face tout de même, alors que le Chef de l’Etat affirmait totalement le contraire il y a quelques mois à peine.
« J’ai été de ceux qui ont voté la création de l’euro et je ne le regrette pas (…). Les autorités monétaires ont fait un travail remarquable pour mettre en place l’euro », a-t-il ajouté.
Déplorant néanmoins le « dumping social » auquel l’Europe est confrontée, il s’est demandé si « on doit subir en plus un dumping monétaire qui met à genoux les entreprises européennes qui veulent continuer à exporter ». « Cette question là doit être posée de « manière respectueuse et démocratique », a-t-il ajouté.
La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, avait déclaré jeudi qu’elle serait « très attentive » à la façon dont les autorités américaines allaient gérer leurs taux d’intérêt après la décision de la Banque centrale européenne.
Pour la ministre, la hausse des taux européens « aurait surtout un impact » sur la compétitité des entreprises françaises, si le taux directeur américain se maintenait à son niveau actuel.
« L’euro est à un taux extrêmement élevé actuellement par rapport au dollar en particulier », a souligné Mme Lagarde. Un euro fort pénalise les entreprises exportatrices européennes puisqu’il renchérit le prix de leurs produits vendus hors zone euro.
La ministre de l’Economie a toutefois estimé que la hausse des taux européens ne devrait pas pénaliser la croissance française.
Les marchés « avaient anticipé cette hausse de 25 points de base », a-t-elle rappelé, soulignant que « ce n’est pas parce que la BCE augmente ses taux que pour autant nous allons réduire notre prévision de croissance, qui reste entre 1,7 et 2% » pour 2008.
Sources : Reuters, AFP
A lire également :
. Nicolas Sarkozy : volte-face sur la réforme de la BCE
Un des blogueurs de ce blog est lui aussi étonné du comportement de la BCE. Et franchement, y’a de quoi s’interroger même si la BCE a aussi ses raisons, bien entendu.
Par contre, même si votre penchant politique n’est plus à démontrer, Elizabeth, vous dites que Sarkozy affirmait le contraire concernant le fait qu’il a voté l’indépendance de la BCE et le passage à l’euro. Pouvez-vous nous rappeler quand a-t-il dit le contraire svp ?
Snarko s’en tape de l’inflation.
Il s’octroie lui même ses augmentations, donc 6% par an c’est pas grave pour lui.
Ce qu’il comprend pas c’est qu’avec un taux comme ça on va avoir des revendications salariales et des soulèvements de mécontents dans toute l’europe.
@ Nasky :
http://www.leblogfinance.com/2007/04/nicolas_sarkozy.html
merci de faire la différence entre « penchant politique » et non adhérence aux idées d’une personne … 😉
je voulais dire non adhésion 🙂
Pour exemple : Villepin est de droite me semble-t-il, et pourtant , il n’a peut être pas voté Sarkozy
Toutes les Irlandaises ne sont pas rousses et vice versa 😉
Bien entendu, veuillez m’excuser pour cette maladresse.
Par contre, dans l’article que vous citez, je ne vois pas où Sarkozy critique l’indépendance de la BCE, il disait ce qu’il dit aujourd’hui encore à savoir qu’on a le droit de parler avec la BCE et qu’elle ne doit pas agir seule sans devoir rendre des comptes. Ca ne remet pas en cause son indépendance je pense.
Sarko a dans l’ordre :
– Ete 2007, demande a la BCE de ne pas monter les taux pour soutenir la croissance
– fin 2007 / debut 2008, soutenu que la baisse du pouvoir d’achat etait principalement du a l’inflation (sous entendu, la BCE ne fait pas son role de maintenir une inflation faible)
– Ete 2008, blame de nouveau la BCE de s’occuper du probleme d’inflation…
Bref, il est clair que Sarko ne comprends strictement rien a la politique monetaire ou meme a la finance de maniere generale. Il est juste doue pour dire que ce qu’il se passe n’est pas sa faute mais celle de « quelqu’un d’autre » (son budget quand il etait ministre des finances a explose parce qu il avait prevu un prix du barril de petrole trop bas, il avait donc dis que c’etait la faute de l’OPEC, aujourd’hui la faute de la BCE, bref… pas la faute de sa politique, ca c’est sur).
Gouverner c’est prevoir, et il est clair qu’il ne sait pas prevoir
Jean-Claude Trichet répond aux critiques de Nicolas Sarkozy sur les taux de la BCE
Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE) a estimé dimanche 6 juillet que la lutte contre l’inflation par la hausse des taux de la BCE correspond à son mandat et à la volonté populaire. Selon lui, elle est « vitale » pour la croissance et l’emploi.
Il répondait ainsi aux critiques, notamment celles du président français Nicolas Sarkozy, qui déplorent la remontée jeudi dernier de 4 % à 4,25 % du principal taux directeur de la BCE, son niveau le plus élevé depuis septembre 2001. Le chef d’Etat français s’était demandé publiquement samedi si cette politique de la BCE était « raisonnable », alors qu’aux Etats-Unis les taux sont à 2%. Il avait dénoncé un « dumping monétaire qui met à genoux les entreprises européennes qui veulent exporter ».
LA STABILIT
Le vrai problème ne réside pas dans l’Euro c’est un moyen de détourner l’attention du public. Nous devons développer une stratégie de puissance, développer nos PME-PMI, l’innovation. Nous devons nous tourner vers l’économie de la connaissance. Le débat sur l’Euro est un faux débat au vue du prix des matières premières aujourd’hui et dans l’avenir.
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